Catégorie : Risques industriels et environnementaux

  • Inondations : une cloison transparente pour protéger les fenêtres de sous-sol

    Inondations : une cloison transparente pour protéger les fenêtres de sous-sol

    En cas d’inondations, les fenêtres et portes extérieures d’un bâtiment représentent un point d’entrée pour l’eau. Pour s’en prémunir, le fabricant allemand Torbau Schwaben (TBS) a développé AquaLOCK, une gamme de dispositifs pour étanchéifier les ouvertures des bâtiments contre les inondations. Récemment, l’entreprise a mis au point un nouveau système : le Windows Protector. Il s’agit d’une cloison conçue pour protéger les fenêtres de façade et de sous-sol.

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    Le système Window Protector protège les fenêtres de sous-sol contre les inondations.
    © Torbau Schwaben

    Protéger les ouvertures vulnérables

    Outre les portes d’entrée, les inondations menacent surtout les fenêtres notamment situées au niveau des caves telles que les cours anglaises et sauts de loup. Fixées avec des joints en caoutchouc classiques, elles ne résistent guère plus de quelques minutes avant de céder à la pression de l’eau. D’où l’intérêt d’une cloison pour les protéger. 

    Une installation facile

    Le Window Protector consiste en une cloison en verre acrylique d’une épaisseur de 15 mm et capable de résister à un niveau d’eau allant jusqu’à 2 mètres. Composé d’un cadre et d’une trappe, ce système se fixe aisément à l’extérieur du cadre existant de la fenêtre ou sur le mur de la maison. 

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    Ce système embarque d’une trappe basculante qui permet de l’ouvrir comme une fenêtre. © Torbau Schwaben

    Une sécurité en plus

    Outre une protection contre les inondations, la cloison bénéficie d’un effet retardateur d’effraction pour protéger contre les cambriolages. Par ailleurs, de par sa transparence et sa trappe basculante, la cloison assure les mêmes  fonctions qu’une fenêtre classique : elle laisse passer la lumière, améliore l’isolation thermique et s’ouvre pour renouveler l’air intérieur.

    Ségolène Kahn

  • Réchauffement climatique : le Lancet Countdown tire la sonnette d’alarme

    Réchauffement climatique : le Lancet Countdown tire la sonnette d’alarme

    En 2023, notre planète a connu les températures les plus élevées depuis 100 000 ans. Il advient désormais deux fois plus de jours de canicule qu’il y a 20 ou 40 ans. Outre l’environnement, le changement climatique menace de plus en plus la santé des humains : les décès liés à la chaleur chez les plus de 65 ans ont augmenté de 85 % par rapport à cette période. Tels sont les enseignements d’un un rapport publié mercredi 15 novembre dans la célèbre revue médicale britannique The Lancet. Intitulé The Lancet Countdown, ce rapport tire la sonnette d’alarme sur les dommages irréversibles du réchauffement climatique. Il s’agit d’une vaste étude d’ampleur internationale rassemblant 114 scientifiques issus de 52 pays et agences de l’Organisation des nations unies (ONU). 

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    Selon le Lancet Countdown, le monde atteindra 2,7 °C degrés à la fin du siècle. © Matt Palmer / Unsplash

    Une étude mondiale

    Dans ce rapport, les auteurs étudient l’impact du réchauffement climatique mondial au cours des deux dernières décennies sur de vastes régions géographiques. Résultat, les scientifiques observent une augmentation des températures en Afrique, en Asie, en Amérique du sud et centrale et dans les petits États insulaires. Seules les régions développées comme l’Europe, l’Amérique du nord et l’Océanie conservent une certaine stabilité. 

    +2,7°C

    L’on apprend également que le monde atteindra les températures préindustrielles en hausse de 2,7 °C degrés à la fin du siècle, dépassant de loin les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat fixés à 2°C. Seules l’Europe et les nations d’Amérique du nord devraient parvenir à des économies décarbonées durant cette période.

    Trois à quatre fois plus de décès

    Selon ce scénario, le rapport envisage une explosion des décès dus à la chaleur de 370 % d’ici 2050. Mais également une augmentation de 50 % des heures de travail perdues en raison de conditions de travail impossibles. De même, la multiplication des périodes de sécheresse et de canicule pourrait provoquer la famine pour 525 millions de personnes, en plus des 127 millions de personnes déjà plongées dans l’insécurité alimentaire. 

    Augmentation des maladies

    Les maladies devraient également se propager plus rapidement. Le rapport cite notamment des pathogènes mortels tels que les bactéries Vibrio, le paludisme et la dengue augmentant de 25 %. Plus d’un quart des villes étudiées par les chercheurs redoutent de voir leurs systèmes de santé débordés par les conséquences de la chaleur.

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    Selon le rapport, la sécheresse devrait plonger 525 millions de personnes supplémentaires dans la famine d’ici 2050. © Md. Hasanuzzaman Himel / Unsplash

    Les industries pointées du doigt

    En cause, le rapport accuse les industries d’agir à l’encontre des résultats en matière de santé. Son coprésident, le professeur Anthony Costello de l’University College de Londres, a déclaré que « l’atténuation et l’adaptation au climat nécessiteront de défendre la santé des gens contre les intérêts des industries des combustibles fossiles et d’autres industries nuisibles à la santé. »

    L’Australie, grand pollueur

    Le rapport vise également les gouvernements des pays les plus développés pour leur manque d’engagement contre le changement climatique. Parmi eux, l’Australie a reçu les plus vives critiques du fait de sa région d’Océanie produisant des taux record de carbone par personne. Le rapport blâme également les États-Unis et le Canada pour leurs « actions insuffisantes, et souvent négligeables, en matière de changement climatique ».

    Réduire les émissions

    Pour tenter de limiter cet impact, le Lancet souhaite encourager l’atténuation et l’adaptation. Par atténuation, les auteurs entendent une réduction des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement planétaire. Malheureusement, comme l’ONU le déplore, les engagements actuels des pays s’avèrent insuffisants car ils ne prévoient qu’une baisse de 2 % des émissions mondiales en 2030. Et ce,  au lieu des 43 % nécessaires pour respecter l’Accord de Paris. 

    Adapter les infrastructures

    Quant à l’adaptation, il s’agit d’optimiser les aménagements des bâtiments avec une meilleure isolation thermique. Mais également d’améliorer les infrastructures en végétalisant les villes. Il s’agit également de repenser les productions agricoles, l’usage de l’eau et adapter les systèmes d’alerte et d’aide aux plus vulnérables. Quoi qu’il en soit, comme le rappellent les experts, plus l’on attend pour agir, plus le réchauffement climatique s’aggrave et plus il deviendra difficile et coûteux de s’adapter. 

    Ségolène Kahn

  • Tempête Ciaran : un bilan très lourd

    Tempête Ciaran : un bilan très lourd

    Rafales de vent, victimes, arbres déracinés, toits envolés, coupure des réseaux ferroviaires, aériens, maritimes et électrique … La France paie un lourd tribut après le passage de la tempête Ciaran, qui s’est abattue sur le quart nord-ouest du pays mercredi 1er et jeudi 2 novembre. Trois morts, une cinquantaine de blessés, des centaines milliers de foyers privés d’électricité… Selon les estimations, la tempête devrait coûter jusqu’à 480 millions d’euros aux compagnies d’assurance. Détails. 

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    La tempête Ciaran à Saint-Malo. © Météo France

    Un coût élevé

    Il s’agit d’un calcul issu de la société Risk Weather Tech, qui collabore notamment avec le groupe Covéa (Maaf, MMA, GMF) et la Caisse centrale de réassurance. Selon cette dernière, le nombre de sinistres assurés devrait se situer entre 230 000 et 270 000. Quant au coût, il devrait varier de 370 à 480 millions d’euros pour les compagnies.

    Trois départements en vigilance rouge

    Il faut dire que Ciaran représente l’une des tempêtes les plus dévastatrices qu’ai connu le pays. Météo France avait placé trois départements en vigilance rouge pour vents violents : le Finistère, les Côtes-d’Armor et la Manche. Par ailleurs, 22 départements ont été placés en vigilance orange pour vents violents, de la Bretagne aux Hauts-de-France. La quasi-totalité des départements de la façade atlantique étaient par ailleurs en vigilance orange vagues-submersions.

    Des rafales de vent record

    Des rafales de vent ont atteint un niveau jamais enregistré auparavant. La rafale la plus forte est survenue en Bretagne, dans le Finistère, à la Pointe du Raz, avec 207 km/h. Météo France constate que Ciaran « s’avère être la tempête la plus sévère sur la Bretagne depuis l’ouragan de 1987 ». 

    Trois morts

    Côté humain, le bilan est lourd, avec trois personnes décédées en France et 47 blessées. Dans l’Aisne, un chauffeur routier a perdu la vie après la chute d’un arbre sur son camion. Au Havre, en Seine-Maritime, un septuagénaire est tombé du premier étage de son habitation en voulant fermer ses volets. Enfin, un salarié d’Enedis a également perdu la vie dans le cadre de la Force d’intervention rapide de l’électricité (FIRE) à Pont-Aven en Bretagne. Les circonstances précises de cet accident restant encore inconnues, selon Enedis. 

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    La tempête Ciaran vue sur une carte. © Météo France

    1,2 million de foyers dans le noir

    Les dégâts matériels sont également nombreux : 1,2 million de foyers ont été privés d’électricité, dont 780 000 en Bretagne. Outre de nombreux arbres déracinés, notamment dans la forêt de Brocéliande, une grue s’est brisée en deux sur le chantier de l’îlot Cerdan à Brest, dans le Finistère. Les rafales de vent ont arraché les toitures de certains immeubles par exemple à Vannes (Morbihan), à Morlaix (Finistère). Ou encore dans la commune de La Feuillée, dans les monts d’Arrée (Finistère) où l’école a perdu son toit.

    Des églises endommagées

    De nombreux édifices religieux ont également subi des dommages.  À Argentan, dans l’Orne, deux flèches de l’église Saint-Martin se sont écroulées. Idem pour l’église Saint-Eucher à Kernouës (Finistère) qui a perdu son haut de flèche.

    Les transports perturbés

    Pour des raisons de sécurité, la préfecture du Finistère a interdit toute circulation sur l’ensemble du réseau routier départemental, jeudi 2 novembre, dès 6 h. Le transport ferroviaire a également subi des perturbations. En Normandie et en Bretagne, aucun train n’a circulé jeudi. Pour permettre la reprise des trains, la SNCF a procédé à l’inspection de 1 500 km de voies et dû dégager 300 arbres des voies.

    Aéroports fermés

    Quant au transport aérien, les aéroports de Deauville, Brest-Bretagne et Rennes-Saint-Jacques ont dû fermer leurs portes ou annuler des vols. Côté maritime, le nombre de traversées au départ ou en direction des îles bretonnes devrait rester limité dans les prochains jours. 

    11 000 interventions

    Pour porter assistance aux habitants victimes de la tempête, de nombreux moyens de secours ont été déployés. La Première ministre, Élisabeth Borne, en visite dans une caserne de pompiers à Caen, ce vendredi 3 novembre mlentionne « 11 000 interventions » des services de secours et des pompiers. « Plus de 1 000 policiers et gendarmes mobilisés et également cinq hélicoptères de la Sécurité civile » sont intervenus, selon les chiffres donnés, jeudi 2 novembre, par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

    3 000 salariés d’Enedis

    Par ailleurs, vendredi 3 novembre au matin, « plus de 3 000 salariés et prestataires d’Enedis sont toujours fortement mobilisés pour poursuivre les travaux et rétablir un maximum de clients au plus vite », précise Enedis. Jeudi, 4 000 agents de la SNCF, dont 250 bûcherons, ont été mobilisés pour sécuriser les voies ferrées, selon le ministre des Transports, Clément Beaune.

    Ségolène Kahn

  • Karen Feltz (De Dietrich Process Systems) : « Avec notre procédé innovant, les déchets amiantés sont détruits puis recyclés »

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    Karen Feltz, chef de projet en charge de la solution De Dietrich Waste Recycling. © De Dietrich Process Systems

    Comment les déchets amiantés sont-ils traités aujourd’hui ?

    En dépit de l’interdiction de l’usage de l’amiante en Europe, on estime à 1,5 million de tonnes le flux annuel de déchets amiantés. En France, ce gisement représente environ 35 millions de tonnes. Cela représente plus de 3 000 produits. A ce jour, il reste plus d’une centaine d’années pour en venir à bout avec les solutions existantes. Or 98 % de ce gisement se retrouvent enfouis et 2 % sont traités de manière thermique. Cette dernière opération consiste à vitrifier les déchets amiantés à haute température (environ 2 000 degrés).

    Que proposez-vous pour venir à bout de ces déchets ?

    Notre solution traite tous types de déchets amiantés, tels que des joints, cordes, colle, fibrociment… Actuellement, nous disposons d’un pilote industriel capable de traiter plusieurs centaines de kilogrammes par semaine. Le processus consiste à broyer les déchets avant de les plonger dans une cuve d’acide sulfurique. Ce mélange fait l’objet d’une filtration afin d’obtenir deux types de coproduits inertes et valorisables sous deux formes. D’un côté, du liquide contenant des sels de magnésium et de l’autre, des solides. A savoir de la silice, du gypse et de l’andhydrite qui pourront être réutilisés dans des application du BTP en tant que matières premières.

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    Ce procédé recycle les déchets amiantés. © De Dietrich Process Systems

    Quels avantages procurent cette solution ?

    Ce procédé propre, sans danger pour les opérateurs et respectueux de l’environnement aboutit à la destruction complète des fibres d’amiante. En outre, le certificat de destruction délivré aux propriétaires des déchets amiantés les exempte de toute responsabilité environnementale.

    D’où provient cette innovation ?

    Il s’agit d’une solution brevetée née de la collaboration entre un inventeur corse, Paul Poggi et trois entreprises industrielles alsaciennes. A savoir APPI, spécialisée dans l’ingénierie de procédé ; le Groupe Beck, présent dans le traitement des déchets ; et De Dietrich Process Systems, spécialiste de la conception et la fourniture d’équipement de procédés pour les industries chimiques et pharmaceutiques. Cette collaboration a donné naissance à De Dietrich Waste Recycling.

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    Dans ce bâtiment, les déchets amiantés sont traités puis transformés en produits destinés au BTP. © De Dietrich Process Systems

    A quel stade en êtes-vous ?

    Nous avons achevé la construction de notre pilote que nous avons installé sur une friche industrielle en Moselle. A la fin de l’été 2023, ont démarré les premiers essais avec déchets inertes comme des plaques de fibro-ciments. Aujourd’hui, la solution De Dietrich Waste Recycling se présente sous la forme d’une unité de traitement fixe. Nous avons pour objectif d’optimiser le procédé au maximum et, ensuite, de commercialiser des installations clé en main.

    Eliane Kan

     

  • Plan Eau et loi Industrie Verte : comment les industries peuvent réaliser leur transition énergétique ?

    Plan Eau et loi Industrie Verte : comment les industries peuvent réaliser leur transition énergétique ?

    Face à l’urgence climatique, le Plan Eau instauré par le gouvernement en mars dernier comprend 53 mesures pour préserver les ressources en eau. Il s’agit d’inciter les entreprises industrielles à la sobriété énergétique et à l’économie en eau. Or il est souvent difficile pour les entreprises de répondre aux exigences imposées en matière de durabilité. Pour y parvenir, l’éditeur Aras estime que la gestion du cycle de vie des produits [Product Life Managment (PLM)] représente une solution pour mieux contrôler sa consommation.

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    Les industries françaises rejettent 18 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). © Tim van der Kuip / Unsplash

    Assainir l’industrie

    Il faut dire que l’industrie tricolore pèse lourd en matière de consommation : 5 % des 4,1 milliards de m3 d’eau consommés par an en France et 18 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). D’où l’émergence du Plan Eau pour inciter les entreprises à consommer moins d’eau. En parallèle, la loi Industrie Verte votée en juillet dernier vise à décarboner l’industrie, imposant une réduction des GES. 

    Une transition difficile

    Cependant, il faut savoir que les entreprises éprouvent des difficultés à répondre à ces exigences. Selon l’étude L’industrie européenne en transition du cabinet Innofact, 72 % peinent à satisfaire aux exigences légales en matière de durabilité.

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    Tout au long du cycle de vie des produits, les logiciels PLM permettent de visualiser les consommations de carbone et d’eau. © Aras

    Apprendre à gérer le cycle de vie des produits

    Pour répondre à ces enjeux, Aras recommande avant tout de maîtriser la visibilité de sa consommation. Et ce, en collectant et analysant les données de consommation d’eau et d’empreinte carbone, tout au long de la chaîne. Incluant la production, la distribution et le recyclage des produits. En d’autres termes, il s’agit de contrôler la gestion du cycle de vie des produits. 

    Des indicateurs environnementaux

    Pour y parvenir, il existe des solutions technologiques à l’instar des logiciels PLM qui surveillent les indicateurs environnementaux. Parmi eux figurent notamment les émissions de CO2 et la consommation d’eau dans la production. Grâce à ces données, les entreprises peuvent corriger leur consommation, et mieux conformer leurs lignes de production aux standards nationaux.  De quoi réussir sa transition énergétique vers un modèle plus vert. 

    Ségolène Kahn

  • Catastrophes climatiques : les TPE et PME touchées de plein fouet

    Catastrophes climatiques : les TPE et PME touchées de plein fouet

    Incendies, inondations, tempêtes, grêles, sécheresses, fortes chaleurs… face à la multiplication des incidents climatiques, les petites et moyennes entreprises subissent les plus lourdes pertes financières. En témoigne une étude du cabinet Goodwill-management en partenariat avec la MAIF : parmi les secteurs les plus à risque figurent l’industrie et l’artisanat mais également la construction et l’immobilier. Outre un état des lieux sur les conséquences pour les TPE et PME, l’étude dévoile un guide stratégique pour les aider à affronter ces sinistres.

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    Selon l’étude, les inondations représentent l’aléa climatique au coût le plus élevé, à savoir 30 000 euros en moyenne. © Artiom Vallat / Unsplash

    Les TPE et PME les plus touchées

    Premier constat, 82 % des PME interrogées affirmaient en 2022 être déjà affectées par le changement climatique. De même, plus de la moitié (52 %) ne se sentaient pas prêtes à en affronter les effets. En effet, l’étude affirme que le coût d’un aléa climatique peut s’avérer plus élevé que la rentabilité moyenne des TPE – PME. Et donc mettre en péril de nombreuses entreprises… 

    L’inondation en tête

    Parmi les aléas climatiques les plus dévastateurs en termes financiers, l’inondation coûte en moyenne 30 000 euros par sinistre. Quant à celui qui a le moins d’impact sur les entreprises, il s’agit des fortes chaleurs. Par ailleurs, les secteurs qui subissent les plus gros dommages financiers s’avèrent ceux de l’industrie et de l’artisanat. Un fait qui s’explique par leur dépendance à des actifs physiques.

    Anticiper les risques

    Pour y remédier, l’étude estime que les petites et moyennes entreprises doivent anticiper ces aléas en développant une stratégie d’adaptation. Laquelle devra intégrer la protection des biens physiques et des processus de production. Or cette stratégie varie en fonction de la localisation des sites, du secteur d’activité, des infrastructures et des fournisseurs. D’où l’intérêt d’un guide pour mieux comprendre comment mettre en place cette stratégie. 

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    L’industrie et la construction représentent les secteurs où les PME et TPE sont les plus impactées financièrement par les aléas climatiques. © Greyson Joralemon / Unsplash

    Une stratégie en trois étapes

    Cet ouvrage guide propose trois étapes pour évaluer ses risques climatiques et développer des solutions pour s’adapter. Tout d’abord, il s’agit de définir son périmètre d’évaluation. Puis le guide propose d’analyser son exposition avec des outils gratuits comme Aux Alentours de la MAIF ou Climatdiag Commune. 

    Une fiche par aléa climatique

    Enfin, il faut évaluer sa sensibilité au risque climatique. À cet égard, le guide fournit une fiche pour prévenir les aléas climatiques : incendies, tempêtes, grêles, inondations, sécheresse et fortes chaleurs. Chaque fiche indique le coût moyen de l’aléa climatique et la cartographie de l’évolution du risque à l’horizon 2050. 

    Ségolène Kahn

  • Un drone pour mesurer la pollution atmosphérique en temps réel

    Un drone pour mesurer la pollution atmosphérique en temps réel

    Dans le secteur de la surveillance de la qualité de l’air extérieur, il existe un paradoxe : les capteurs de gaz s’avèrent généralement positionnés au niveau du sol et donc pas dans l’air. Face à ce constat, une équipe de chercheurs brésiliens a mis au point un système de laboratoire sur drone pour quantifier la pollution dans l’atmosphère. Sous la direction du professeur João Flávio da Silveira Petruci, ces scientifiques proviennent de l’université fédérale d’Uberlandia et de l’université fédérale de Goiás, au Brésil. 

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    Le laboratoire sur drone pourrait mesurer les taux de polluants dans l’atmosphère des grandes villes. © Alexander Kagan / Analytical Chemistry

    Des relevés en temps réel

    S’il existe déjà des drones capables de recueillir des échantillons d’air pollué en altitude, ces échantillons doivent toutefois être analysés en laboratoire. Et ce, à l’aide d’équipements conventionnels. Ce qui fait la différence avec le système inventé par João Flávio da Silveira Petruci : outre la détection en temps réel des polluants atmosphériquesl, le drone peut transmettre directement les relevés par Bluetooth au smartphone de l’opérateur au sol.

    Une détection par réaction chimique

    Actuellement, le laboratoire sur drone détecte le sulfure d’hydrogène. Pour cela, les chercheurs utilisent un colorant vert, l’acétate de fluorescéine mercurique. En cas d’exposition au gaz, cette substance déclenche une réaction chimique au cours de laquelle elle perd de son éclat. La réaction est ensuite traduite en un signalement lumineux via une LED bleue intégrée. Puis un capteur de lumière embarqué peut alors mesurer précisément la diminution de l’intensité de la fluorescence. Plus la diminution est importante, plus la concentration de sulfure d’hydrogène dans la zone s’avère élevée.

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    Graphique illustrant le montage du laboratoire sur le train d’atterrissage d’un quadcoptère grand public. © Analytical Chemistry

    Des tests déjà réalisés

    Pour l’heure, cette technologie a fait l’objet de tests sur le terrain dans une station d’épuration. Pour détecter les taux de sulfure d’hydrogène, les scientifiques se sont servi d’un quadricopter commercial. L’appareil a ensuite commencé ses mesures au sol, puis à des altitudes de 9 et 20 m. 

    Ségolène Kahn

  • Spécial salon APS : Frédéric Schroetter (Izyx Sytems) : « Nous lançons la première gâche électrique universelle pour la rénovation »

    Spécial salon APS : Frédéric Schroetter (Izyx Sytems) : « Nous lançons la première gâche électrique universelle pour la rénovation »

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    Frédéric Schroetter, directeur marketing d’Izyx Sytems. © Izyx Systems

    Pourquoi vous intéressez-vous au marché de la gâche électrique ? Et avec quelle approche concevez-vous vos produits ?

    Izyx Sytems s’intéresse à ce marché à la demande des grandes enseignes nationales et régionales qui distribuent notre offre. Elle se distingue de celles de nos concurrents dans la mesure où elle se décline avec des gammes assez profondes. Et ce, de manière à répondre aux différents besoins des installateurs et à leur faire gagner du temps. Dans cette perspective, notre bureau d’études conçoit et développe nos nouveautés en y impliquant nos autres collaborateurs. L’enjeu étant de connaître les usages et d’améliorer l’expérience utilisateur en termes de pose et de maintenance. C’est d’ailleurs ce qu’apporte notre modèle de gâche électrique universelle.

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    Cette gâche électrique universelle intéresse le marché de la rénovation. © Izyx Systems

    En quoi consiste ce produit et à quel marché s’adresse-t-il ?

    Il s’agit d’une gâche électrique destinée au marché de la rénovation. Elle est conçue pour faciliter le travail de l’installateur car le même modèle répond à différentes configurations. Ce qui simplifie son usage. Par exemple sa tension d’alimentation s’étend de 12 à 24 volts. Autres caractéristiques, cette gâche fonctionne en courant continu ou alternatif, à émission ou à rupture de courant. Par ailleurs, nous y avons ajouté une fonction mémoire qui évite les problèmes liés à la temporisation.

    Présentez-vous de nouveaux modèles pour le marché du neuf ?

    Nous proposons une autre série de gâches électriques avec une largeur de 16 mm compatible avec tous types de portes, portillons, portail, etc. Il s’agit de la série 5 dont l’une des versions offre la possibilité d’une tension d’alimentation qui s’étend de 6 à 28 volts. Certains modèles intègrent un guide demi-tour afin d’éviter de faire des découpes dans le bâti lors de l’installation. L’isolation phonique et thermique en est ainsi préservée. Au sein de la série 5 se trouve notamment le modèle Security qui offre une résistance à l’effraction de 8 000 newtons contre 4 800 newtons pour les autres modèles.

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    Cette gâche électrique sécurise les portes d’issue de secours. © Izyx Systems

    Qu’en est-il enfin des portes dédiées aux issues de secours ?

    Nous allons présenter une nouvelle série de gâches électriques et de verrous électriques conformes à la norme NF S 61-937 offrant une haute résistance à l’effraction de 7000 N, ainsi qu’un déverrouillage immédiat même sous pression pouvant aller jusqu’à 2200 N. Ces produits présentent  l’avantage d’intégrer un double contact de signalisation porte ouverte, porte fermée et porte verrouillée ou porte déverrouillée.

    Propos recueillis par Éliane Kan

  • Anne-Sophie François (Bollé Safety) : « Nous voulons réduire de 35 % les émissions carbone de chacun de nos produits d’ici 2027 »

    Anne-Sophie François (Bollé Safety) : « Nous voulons réduire de 35 % les émissions carbone de chacun de nos produits d’ici 2027 »

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    Anne-Sophie François, vice-présidente de Bollé Safety. © Bollé Safety

    L’obtention de la médaille d’Or d’Ecovadis résulte d’un long engagement en faveur de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Pourriez-vous nous rappeler les principaux jalons ?

    En 2019, nous avons lancé le plan Go Green pour stimuler l’innovation. L’année suivante nous avons intégré le programme United Nations Global Compact dont nous sommes toujours membres et qui nous a donné un cadre pour mettre en place les pratiques RSE. Ce qui nous a permis de publier en juin 2022 notre bilan carbone suivi, en 2023, de notre premier rapport sur le développement durable. Nous avons l’ambition de devenir l’an prochain B Corp. Ce label reconnu à l’international est considéré comme le plus complet en termes d’impact social, environnemental et sociétal.

    Quels objectifs poursuivez-vous aujourd’hui ?

    Nous voulons réduire de 35 % les émissions carbone de chacun de nos produits d’ici 2027. Cet engagement concerne aussi les emballages. En 2024, nous voulons y intégrer davantage de plastiques ou de cartons recyclés tout en réduisant leurs poids et en veillant à ce qu’ils protègent leur contenu contre les chocs. Concernant les produits, nous avons pour objectif d’ici 2025 d’avoir pour 50 % de nos meilleures ventes une version Eco-Friendly, c’est à dire qu’ils doivent avoir au moins 20 % du poids du produit en matières recyclées.

    Comment mesurez vous l’engagement de vos fournisseurs ?

    Nous sommes membres de Sedex, un organisme indépendant qui accompagne les entreprises dans leur gestion du risque social et environnemental et leurs pratiques éthiques. Tous nos fournisseurs doivent signer un code de bonne conduite mais on conduit des audits RSE plus poussés avec nos fournisseurs stratégiques pour nous assurer que leurs pratiques sont en ligne avec nos engagements.

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    Cette monture de paire de lunettes est conçue à partir de nylon en filet de pêche recyclé© Bollé Safety

    Quels produits phares reflètent le mieux votre engagement RSE ?

    En matière de produits, nous pouvons citer la paire de lunettes Solis Go Green lancée en 2020. Cet EPI éco-conçu améliore la perception des couleurs et le confort visuel. Il se distingue avec sa monture conçue à partir de nylon en filet de pêche recyclé. Par ailleurs, il est conditionné dans un emballage 100 % recyclé et recyclable. La demande pour ce type de produits connaît une accélération depuis ces deux dernières années.

    Eliane Kan

  • Inauguration du réseau scientifique Rivages pour protéger le littoral néo-aquitain

    Inauguration du réseau scientifique Rivages pour protéger le littoral néo-aquitain

    Érosion, inondations, submersion, sécheresse, incendies… les catastrophes naturelles dues au réchauffement climatique provoquent une prise de conscience tant du côté scientifique qu’institutionnel. En témoigne la création du réseau régional de recherche (R3) Risques et vulnérabilité pour l’adaptation et la gestion (Rivages) du littoral en Nouvelle-Aquitaine. Inauguré lundi 11 septembre, ce réseau rassemble les acteurs régionaux de la recherche scientifique sous l’impulsion du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Objectif : coordonner la recherche autour de la dynamique physique et des enjeux sociétaux du littoral face aux perturbations naturelles et anthropiques. Sachant que le littoral français compte 4 570 kilomètres en métropole, cet exemple peut se montrer inspirant pour bon nombre de régions.

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    Le réseau RIVAGES se coordonne pour anticiper les risques de catastrophe naturelles sur le littoral néo-aquitain. © BRGM

    Une journée d’inauguration

    Lundi 11 septembre dernier a donc lieu la journée d’inauguration du réseau régional de recherche (R3) Rivages. L’événement s’est tenu à l’Hôtel de Région à Bordeaux. Face à l’évolution des espaces littoraux et des risques naturels associés, les scientifiques de la région se mobilisent pour mutualiser leurs savoirs. 

    Océanographie et sciences de la terre

    D’où la création d’un réseau de recherche combinant plusieurs disciplines scientifiques, allant des sciences de la terre et de l’océanographie physique aux sciences humaines et sociales. Les recherches porteront sur la diversité des environnements qui constituent le littoral à savoir les plages, les estuaires et les zones humides. 

    Un budget de 400 000 euros

    Financé à hauteur de 400 000 euros par la Région Nouvelle-Aquitaine et coordonné dans sa mise en œuvre par l’Université de Bordeaux, Rivages a pour but de favoriser les échanges. Mais également d’encourager des actions de co-construction de projet de recherche dans un but de prévention des risques naturels. .

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    Inauguration du réseau Rivages avec son groupe pilote constitué des 13 membres des principaux établissements de recherche de Nouvelle-Aquitaine. © DR

    Un groupe pilote 

    Concrètement, le réseau rassemble plusieurs instances de gouvernance. Il s’agit tout d’abord d’un groupe pilote d’instance décisionnelle et opérationnelles. Il se constitue des 13 membres des principaux établissements de recherche de Nouvelle-Aquitaine parmi lesquels le Centre de recherches interdisciplinaires en histoire, histoire de l’art et musicologie (Criham), le laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux (EPOC) de l’Université de Bordeaux. Il s’agit également du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), de l’institut Pprim ou encore de l’Unité associée, l’U.R. Environnement, territoires en transition, infrastructures, sociétés (ETTIS).

    Un comité scientifique

    Le réseau rassemble également un comité scientifique composé d’une dizaine de chercheurs hors de la Nouvelle-Aquitaine. Mais également d’un comité de porteurs d’enjeux, qui réunit l’ensemble des partenaires socio-économiques et gestionnaires du littoral. 

    Ségolène Kahn

  • Spécial salon APS : Nicolas Demarchez (My Keeper) « En 2024, nous lancerons une nouvelle génération de balises connectées »

    Spécial salon APS : Nicolas Demarchez (My Keeper) « En 2024, nous lancerons une nouvelle génération de balises connectées »

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    Nicolas Demarchez, directeur opérationnel et cofondateur de My Keeper. © My Keeper.

    Sept ans après avoir été cofondé votre startup avec un de vos frères et votre mère, quel bilan dressez vous ?

    Notre entreprise compte une trentaine de personnes dont sept ingénieurs pour un chiffre d’affaires de 3,1 millions d’euros pour 2022. Nous prévoyons de franchir la barre des 4 millions d’euros cette année. Depuis le lancement de notre offre en 2017, nous avons équipé 2 900 ERP (établissements recevant du public) en France répartis sur 750 communes et 150 entreprises privées partenaires. Au quotidien, nous dénombrons 28 000 utilisateurs. Dont des travailleurs isolés et une majorité d’enseignants. Ces utilisateurs disposent de balises connectées à des sirènes sonores. Depuis 2017, près de 97 000 alertes réelles ont été déclenchées. Dans les écoles, cela concerne dans 90 % des cas d’incivilités fortes.

    Comment répondez-vous aux besoins spécifiques de vos différents clients ?

    Notre solution se veut flexible en s’adaptant aux PPMS (Plan particulier de mise en sécurité) de nos clients et à chaque configuration de bâtiment. A titre d’exemple, les référents sécurité des crèches préfèrent que les alarmes passent par des signaux lumineux tandis les universités demandent d’installer des haut-parleurs pour que l’alerte soit entendue sur tous le campus.

    A l’heure de la cybersécurité, comment protégez vous vos balises contre d’éventuels piratages ?

    Nous sommes très attentifs à la sécurité des appareils connectés. Nous les testons au quotidien. Depuis 2017, nous recensons 10,8 millions d’autotests réalisés par nos appareils. Par ailleurs nous veillons à la sécurité de nos infrastructures. C’est pourquoi nous hébergeons notre plateforme chez Amazon Web Services. Ensuite, pour limiter les risques de piratage, nous sécurisons les échanges de données entre nos balises et les infrastructures Cloud grâce à une technologie que nous avons développée en interne.

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    La balise connectée Athena envoie des alarmes via la sirène Athena. © My Keeper

    Depuis le lancement de votre offre en 2017, comment comptez-vous la faire évoluer ?

    Notre parc installé de balises Athena comporte majoritairement des dispositifs sans fil équipés de carte SIM 2G. Or ce réseau mobile est appelé à disparaître d’ici 2030. Dans cette perspective, notre prochaine génération de balises fonctionnera sur la 4G qui offre une meilleure couverture et un plus haut débit de transmission. Grâce à cette évolution, les agents de télésurveillance pourront faire de la levée de doute audio en interrogeant les balises afin de déclencher l’intervention des secours. Par ailleurs, la taille de ces nouvelles balises est inférieure à celle d’une carte bleue. En outre, elles ne font qu’un centimètre d’épaisseur et ne pèsent qu’une soixantaine de grammes.

    Quand ces nouvelles balises seront-elles disponibles ?

    Les développements sont en cours de finalisation. Nous prévoyons de pratiquer des tests de validation sur des sites pilotes d’ici décembre avant de les commercialiser en 2024.

    Avez-vous aussi prévu de faire évoluer votre plate-forme logicielle ?

    Effectivement, nous fusionnons nos applications Secur Ecole dédiée au PPMS et Secur Esprit pour la protection du travailleur isolé au sein d’une nouvelle plateforme. Avantage majeur, il s’agit d’un nouvel automate intelligent qui s’adapte dynamiquement pour assurer la sécurité des individus tout en évitant de créer de fausses alertes avec différents scenarii de situations configurables selon les vœux du référent sécurité.

    Propos recueillis par Eliane Kan

  • Changement climatique : une résine contre les dégâts du retrait-gonflement des argiles sur les bâtiments

    Changement climatique : une résine contre les dégâts du retrait-gonflement des argiles sur les bâtiments

    En France, une maison sur deux est menacée par le retrait-gonflement des argiles (RGA). Il s’agit d’un phénomène naturel causé par la sécheresse qui provoque des fissurations et des affaissements des bâtiments. A cet égard, ce 8 septembre 2023, un arrêté reconnaît désormais l’état de catastrophe naturelle pour 1 022 nouvelles communes, réparties dans 59 départements. Pour réparer les bâtiments fissurés par la sécheresse des sols, la start-up AccessBTP a mis au point une solution innovante : l’injection de résine expansive. Cette technologie vise à combler les fissures et à consolider les maisons.

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    L’injection de résine permet de traiter les maisons fissurées par la sécheresse des sols. © AccessBTP

    Consolidation des sols

    Il faut savoir que l’injection de résine expansive présente de nombreuses applications : consolidation et compactage des sols, amélioration des niveaux de portance, comblement des vides, réduction de la perméabilité… Cette solution permet également d’effectuer le relevage des ouvrages par la capacité expansive de la résine.

    Une étude des sols

    Peu invasive, l’injection de résine expansive ne réclame que quelques jours de travaux. Pour réaliser cette opération, AccesBTP cite six étapes clés. Il s’agit avant tout de réaliser une étude de sol pour vérifier les caractéristiques des sols d’assise des fondations. Ensuite, la start-up procède à un repérage des réseaux souterrains afin de localiser les points de percement. Ces derniers sont ensuite réalisés au moyen  d’un perforateur portatif de sorte à mettre en place les tubes permettant l’injection de résine.

    Monitoring des mouvements verticaux

    Une fois cette étape réalisée, les équipes d’AccessBTP procèdent au monitoring des mouvements verticaux au moyen de lasers et de capteurs. Cette opération contribue à sécuriser les phases de relevage du bâtiment. Outre le monitoring, la start-up réalise des essais au pénétromètre dynamique pour vérifier le niveau de portance avant le démarrage de l’injection.

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    Réalisation d’un point de percement pour la mise en place des tubes d’injection. © AccessBTP

    Une injection sous pression

    Dès lors, l’injection de la résine expansive s’avère désormais possible : cette opération se réalise sous pression à travers les tubes depuis la pompe d’injection située dans un atelier mobile. 

    Contrôle du débit par géoradar

    Durant l’injection le débit de résine est contrôlé en temps réel sur une tablette connectée. En effet, les équipes doivent surveiller de nombreux paramètres comme le litrage injecté par tube, les réactions relevées par le niveau laser et les capteurs. Grâce à une technologie 3D de géoradar, la start-up vérifie ainsi le déploiement de la résine et teste l’amélioration du sol par des essais au pénétromètre et pressiomètre. Enfin, les tubes d’injection sont recépés à ras du sol et le chantier nettoyé. 

    Ségolène Kahn

     

  • Spécial salon APS : Stéphane Valette (Orep) : « Nous concevons et fabriquons des systèmes sur mesure pour les sites sensibles   »

    Spécial salon APS : Stéphane Valette (Orep) : « Nous concevons et fabriquons des systèmes sur mesure pour les sites sensibles  »

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    Stéphane Valette, président d’Orep SAS. © Orep SAS

    Votre société existe depuis un peu plus de 50 ans. Qu’est-ce qui explique cette longévité ?

    La société a été créée en 1972 pour accompagner le développement du programme électronucléaire français. D’emblée, Orep s’est spécialisée dans le domaine de la protection périmétrique de sites sensibles d’importance stratégique pour les grands institutionnels ou à l’export. Elle se positionne comme un acteur majeur du marché depuis les années 1980 en poursuit son développement en renouvelant la conception et l’intérêt de ses produits et en répondant aux besoins de ses clients par l’innovation. Avec mon associé Benjamin Adell de Ortell, nous l’avons reprise en 2013. Aujourd’hui, l’entreprise se positionne sur la conception, la gestion globale des projets, la fabrication et l’installation de systèmes de détection : clôtures défensives anti-bélier, clôtures instrumentées, portails détecteurs, sas de filtrage… Dans nos nouveaux locaux à Dommartin, près de Lyon (69), nous disposons de 400 m² de bureaux et de 800 m² d’atelier de fabrication et le stockage des pièces.

    Sur quelles gammes de produit vous positionnez-vous pour la protection physique des sites sensibles ?

    Notre gamme passive de détection d’intrusion concerne les capteurs qui détectent la découpe, l’escalade ou la cisaille de la clôture. Ces systèmes sont très fiables car ils génèrent assez peu de fausses alarmes. C’est-à-dire,en moyenne, 1 fausse par an pour 1 km de clôture. Nous avons aussi des câbles haute tension (avec impulsions de 5 000 V à 10 000 V) qui équipent des clôtures ou concertinas électrifiées. Leur taux moyen de fausse alarme est de 5 à 10 par an et par kilomètre. Depuis peu de temps, nous distribuons également les systèmes de l’américain South West Microwave, à savoir des câbles à détecteurs de choc sur clôture, des câbles enterrés et des barrières hyper-fréquence.

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    Perifence, clôture détectrice constituée de panneaux en treillis soudés rigides, instrumentés au moyen d’un câble détecteur, sensible à la coupure. © Orep SAS

    Quels sont vos produits phares ?

    Tout d’abord, le système Perifence, conçu et développé par notre bureau d’ingénierie, est une clôture détectrice constituée de panneaux en treillis soudés rigides qui sont instrumentés au moyen d’un câble détecteur, sensible à la coupure. Ce dispositif de détection périmétrique est entièrement intégré dans la clôture et totalement invisible. Le fil de détection est câblé de manière à former une boucle de courant qui, analysée par le système électronique Zuc40, constitue une zone d’alarme. La partie supérieure de la clôture Perifence est équipée de bavolets qui détectent le franchissement à l’escalade. Ce système utilise la connectique Epi-Sure qui garantit l’isolement de la boucle électrique et offre une maintenance aisée. Nous avons aussi une version mobile de Perifence destinée à la protection des chantiers.

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    Perisas, une solution de détection d’intrusion sur mesure. © Orep SAS

    Et ensuite ?

    Nous proposons Perisas, une solution de détection d’intrusion adaptée à la sureté aussi bien des sas, des buses, des canalisations et des effluents que des gaines de ventilation. Pour les clients des sites sensibles, le but, c’est de retarder l’intrusion de 30 secondes, 1 ou 10 minutes selon les systèmes. Ces systèmes de grilles barreaudées, en général en acier inoxydable, sont conçus sur mesure. Ces ensembles mécano-soudés possèdent une très grande durée de vie et une garantie contre la corrosion de 10 ans. La détection est assurée par coupure du fil détecteur qui instrumente les grilles. Le système Perisas et ses boîtiers de jonction sont auto protégés. C’est souvent à la demande du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS), de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ou de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) que ces protections sont installées.

    Propos recueillis par Erick Haehnsen

  • Une plateforme pour cartographier les réseaux souterrains oubliés

    Une plateforme pour cartographier les réseaux souterrains oubliés

    Mardi 21 juin, un immeuble de la rue Saint-Jacques à Paris s’est effondré à la suite d’une explosion due à une fuite de gaz. Ce tragique accident révèle toute l’importance d’une connaissance précise des réseaux souterrains et de leur niveau d’endommagement. Pour en améliorer la cartographie, Vinci Construction et GRDF se sont associés pour expérimenter Exodigo. Il s’agit d’une technologie d’imagerie de subsurface associant capteurs et intelligence artificielle. Grâce à cette dernière, les partenaires ont pu identifier 57 % d’infrastructures enterrées en plus sur la zone de test par rapport aux registres existants.

    Affiner la cartographie des réseaux souterrains

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    Exodigo utilise une combinaison de capteurs pour collecter les données. Ici, les capteurs sont installés sur un chariot. © Exodigo

    Une technologie d’imagerie de subsurface

    Pour mener cette expérimentation, les partenaires se sont servis de la plateforme de prospective et d’innovation Leonard du groupe Vinci, lancée en 2017. Leur objectif : tester l’efficacité de la technologie d’imagerie de subsurface d’Exodigo pour la cartographie des réseaux souterrains. Le test a été mené sur un site situé à Aubervilliers (93).

    Collecte des données

    Tout d’abord, les équipes d’Exodigo ont procédé à une phase de collecte des données. Pour cela, la société a employé une combinaison de capteurs GPR (radar à pénétration de sol), magnétiques, électromagnétiques et métalliques. Embarqués à bord de drones, de chariots ou de sacs à dos selon le type de terrain, ces capteurs acquièrent de nombreuses données. Lesquelles sont ensuite corrélées et traitées grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle. 

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    Restitution des données collectées par Exodigo. © Exodigo

    Visualisation en réalité augmentée

    Résultat, la plateforme a pu localiser 30 ouvrages enterrés dans la zone de test, là où les plans existants n’en identifiaient que 19. Exodigo a également décelé 35 réseaux supplémentaires dans une zone qui n’avait pas été cartographiée au préalable. Pour y parvenir, la société a fait appel à Avus, une filiale de Vinci Construction spécialisée dans la visualisation en réalité augmentée des réseaux souterrains. Ce qui a permis aux opérateurs de visualiser les résultats d’analyse directement sur le terrain.

    Améliorer le marquage au sol

    « Exodigo a démontré son potentiel pour améliorer le marquage au sol et prévenir les dommages aux ouvrages sur les réseaux enterrés », souligne Cécile Raynal, spécialiste innovations à la direction technique et industrielle de GRDF. Au vu des résultats, Vinci Construction et GRDF envisagent de déployer cette technologie à plus grande échelle pour réduire les risques d’atteintes aux infrastructures enterrées. 

    Ségolène Kahn

  • Climatisation en période de canicule : 4 conseils pour réduire ses dépenses énergétiques sans nuire au confort

    Climatisation en période de canicule : 4 conseils pour réduire ses dépenses énergétiques sans nuire au confort

    Alors que la canicule s’installe en France, le recours à la climatisation des entreprises fait craindre des abus. Or l’Acte 2 du plan de sobriété énergétique pour l’été 2023 a été conçu pour encadrer les dépenses énergétiques relatives à la ventilation des bâtiments. Il fixe notamment un usage de la climatisation au-dessus de 26 degrés. Pour aider les entreprises à respecter ces recommandations, Alric Marc, fondateur d’Eficia, livre ses conseils. 

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    Pour faire des économies, il est recommandé d’éteindre la clim’ une heure avant la fermeture des bureaux. © Raj Rana / Unsplash

    Un potentiel d’économie d’énergie

    Ce dirigeant a monté une entreprise spécialisée dans le pilotage énergétique des bâtiments tertiaires. « En moyenne, on observe que le potentiel d’économies d’énergie d’un magasin s’élève à 20 % de sa consommation. 30 % à 40 % de ces économies peuvent être réalisées sur la climatisation en été sans impacter le confort de ses occupants », explique Alric Marc.

    Free cooling

    Parmi les différentes solutions pour éviter les abus de la clim’, figure avant tout le free cooling. Une technique simple qui consiste à refroidir un bâtiment grâce à l’air extérieur, lorsque sa température est plus basse que celle de l’air intérieur. 

    Optimiser la climatisation

    Lorsque la climatisation constitue le seul recours, il est toujours possible d’en faire une utilisation intelligente. Par exemple, en la programmant en fonction de la météo, des horaires d’activité et de l’inertie thermique du bâtiment. Parmi les astuces : stopper la climatisation 1h avant la fermeture au public. Ou encore, rassembler les collaborateurs en open space lorsque cela est possible afin de concentrer en une seule zone la climatisation et l’éclairage. 

    Réduire les éclairages inutiles

    Autre source de chaleur et de dépense énergétique à réduire, les éclairages peuvent faire l’objet d’économie. Par exemple, Alric Marc recommande ainsi de changer les éclairages qui ne sont pas encore en LED. Il s’agit également d’éteindre l’éclairage intérieur des bâtiments lors des périodes de fermeture ou encore de réduire les spots lumineux publicitaires. Pour ce faire, il est également possible d’installer des capteurs de présence capables de gérer intelligemment les éclairages des zones d’accueil.  

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    Installer des multiprises pour certains appareils permet de les éteindre plus facilement le soir en partant. © Mike Winkler / Unsplash

    Installer des multiprises avec interrupteur

    Du côté de l’électricité, là aussi l’utilisation des appareils électroniques peut faire l’objet d’une gestion plus responsable. Par exemple, en installant des multiprises avec interrupteurs pour les appareils qui restent en veille (écrans, chargeurs, ECL individuels, relais wifi…). Puis de les couper chaque soir en partant.  

    Ségolène Kahn

  • Sécheresse : une entreprise drômoise récupère les eaux de pluie pour perméabiliser les sols

    Sécheresse : une entreprise drômoise récupère les eaux de pluie pour perméabiliser les sols

    Alors que la sécheresse s’installe en France, le stockage et la redistribution de l’eau deviennent des préoccupations majeures. Parmi les solutions existantes, une innovation apporte une réponse concrète aux défis de la perméabilisation des sols et du recyclage continu de l’eau. Il s’agit de LV Green, une solution de stockage de l’eau conçue par le groupe Sapiens qui facilite l’évapotranspiration des arbres et contribue au rafraîchissement en milieu urbain. 

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    Les eaux de pluie sont récupérées dans des cuves souterraines puis redistribuées par un système de pompage. © Sapiens

    Des îlots de fraîcheur autonomes

    Cette invention émane de Patrice Cheval, président du groupe Sapiens, spécialiste drômois des solutions environnementales dans le secteur de la construction. Elle consiste à former des îlots de fraîcheur autonomes. Elle a été conçue pour favoriser le rafraîchissement dans divers espaces urbains. Comme les centres ville, squares, parkings, Ehpad, copropriétés, zones d’activités, parcs industriels et tous les nouveaux terrains.

    Un recyclage continu de l’eau

    Concrètement, il s’agit d’une solution de gestion du drainage, du stockage, de la régulation, de l’infiltration et de la réutilisation des eaux de pluie. Il s’agit de favoriser la perméabilisation des sols, l’évapotranspiration des plantes et le recyclage continu de l’eau. Pour cela, de cuves enterrées dans les sols récupèrent les eaux non conventionnelles, comme les eaux usées traitées (REUT), l’eau de pluie, les eaux grises… 

    Récupération de l’eau de pluie

    Lorsque l’eau de pluie s’infiltre dans le sol, elle est captée par un système de drainage MP Drain puis sont stockée dans un compartiment de la cuve. Elle remonte ensuite par capillarité dans les sols grâce à des tubes. Une pompe immergée permet ensuite de réutiliser l’eau pour l’arrosage. En cas de trop plein, un deuxième compartiment permet d’accueillir le surplus d’eau, et le cas échéant, de l’évacuer vers le réseau public. 

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    Patrice Cheval, président du groupe Sapiens à l’origine de LV Green. © Sapiens

    De nombreuses applications possibles

    Les applications sont nombreuses. Pour les entreprises, le système ouvre la voie à l’arrosage des espaces verts, la réutilisation des eaux grises pour les sanitaires, la réduction de l’artificialisation des sols… Quant aux collectivités locales, elles peuvent bénéficier d’ilôts de fraicheur, arroser les espaces verts, réduire la chaleur… Quant aux promoteurs immobiliers, ils bénéficient d’une réduction de l’artificialisation des sols imposée par la loi Résilience et Cclimat. Enfin, le système profite également aux agriculteurs pour l’arrosage des cultures, hydratation des animaux…

    Un projet environnemental

    À plus grande échelle, cette innovation se conforme aux préconisations du plan Eau, qui envisage le développement de 1 000 projets de réutilisation d’eau sur le territoire d’ici 2027. Le système LV Green s’aligne également avec les préconisations de la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 pour la création d’îlots de fraîcheur dans les villes. Enfin, les cuves participent à l’objectif de la loi zéro artificialisation nette des sols, visant à réduire de moitié la surface des sols naturels urbanisés d’ici 2030 et à atteindre la zéro artificialisation d’ici 2050.

    Ségolène Kahn

  • Incendies : Météo France inaugure une météo des forêts

    Incendies : Météo France inaugure une météo des forêts

    Avec le réchauffement climatique, la saison estivale fait craindre de nouveaux épisodes de sécheresse et d’incendies. Rien qu’en 2022, ce sont 72 000 hectares qui ont brûlé en France. Cette année, Météo France dévoile un nouveau dispositif de météo des forêts. À l’instar de la météo des plages et de la météo marine, il s’agit d’une carte qui informe sur le niveau de risque de départs de feu dans chaque département. Attention, il ne s’agit pas d’une carte révélant les incendies en cours. Elle sera publiée chaque jour à 17 heures sur le site du prévisionniste jusqu’à fin septembre.

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    En 2022, ce sont 72 000 hectares de forêt qui sont partis en fumée en France. © Michael Chacon / Unsplash

    Une carte basée sur des relevés environnementaux

    Le niveau de risque incendie sera indiqué par un code couleur, allant du vert (risque faible) au rouge (risque élevé). Ces données sont issues d’observations et prévisions de plusieurs paramètres météorologiques comme la température, la pluie, la force du vent, l’humidité de l’air. Mais également de l’état de sécheresse de la végétation. 

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    La carte météo forêt classe les départements selon leur risque de départ de feu. © Météo France

    Un risque élevé

    Si l’année 2022 s’est avérée particulièrement meurtrière en matière d’incendie, il semblerait que 2023 s’annonce encore plus préoccupante. Avec 21 000 hectares brûlés entre le 1er janvier et le 21 mai, contre 15 000 à la même période en 2022, sur fond de sécheresse. Pour cette raison, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, Christophe Béchu, a rappelé que 90 % des incendies étaient d’origine humaine et plus de la moitié provenaient de gestes négligents : un mégot jeté par la fenêtre d’une voiture, un barbecue mal éteint ou les projections d’une meuleuse.

    Ségolène Kahn

  • Sécheresse : les restrictions d’eau commencent à pleuvoir

    Sécheresse : les restrictions d’eau commencent à pleuvoir

    Malgré un printemps pluvieux, plusieurs départements français sont touchés par la sécheresse en cette fin de mois de mai. Ainsi le 17 mai, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) révèle que 68 % des niveaux des nappes phréatiques sont en dessous des normales à la fin du mois d’avril 2023. À l’inverse, seulement 17 % des nappes phréatiques présentent un niveau au-dessus de la normale. Face à cela, certaines zones font déjà l’objet de restrictions d’eau comme la Loire-Atlantique qui vient de subir un premier arrêté. 

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    En France, 26 départements sont concernés par la sécheresse. © Patrick Pahlke / Unsplash

    2 000 communes vulnérables

    Selon le ministère de la Transition écologique, « 2000 communes sont en situation fragile » et 26 départements « en risque très probable de sécheresse » d’ici la fin de l’été. Les territoires les plus concernés représentent le pourtour de la Méditerranée, le Bassin parisien et la vallée du Rhône.

    Les Pyrénées-Orientales en crise sécheresse

    Jeudi 11 mai, c’est au tour des Pyrénées-Orientales d’atteindre le niveau d’alerte crise pour la sécheresse. Dans ce département, il est désormais interdit d’effectuer des prélèvements non-prioritaires, y compris agricoles. En cas de non respect de cette interdiction, les fraudeurs s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 1 500 euros pour les particuliers et 7500 euros pour les entreprises. 

    La Loire-Atlantique sous restriction

    Le 26 mai, un premier arrêté de restriction des usages de l’eau a été déclaré en Loire-Atlantique. Les restrictions visent à préserver les eaux de surface et leurs nappes d’accompagnement. Ce qui concerne également les forages et retenues d’eau connectés au cours d’eau ou à leur nappe d’accompagnement. 

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    En Loire-Atlantique placé sous restriction d’eau, le lavage de voiture est désormais interdit. © Norbert Buduczki / Unsplash

    Lavage de voiture interdits

    Priés d’éviter tout gaspillage d’eau, les riverains devront respecter les mesures suivantes : interdiction de remplir des piscines privées (y compris des piscines hors-sol), interdiction de nettoyer les véhicules et bateaux ainsi que les façades, murs, toits ou voiries.

    Restreindre les arrosages

    En ce qui concerne les communes du littoral, les douches de plage doivent être mises à l’arrêt. Quant aux agriculteurs, ils ne pourront réaliser les prélèvements d’eau pour les grandes cultures seulement à certains horaires. Cette mesure s’applique également pour l’arrosage des parcours de golf, des espaces verts, des pelouses, des jardins non potagers, des terrains de sport et des massifs de fleurs.

    Ségolène Kahn

  • Vers un traité mondial juridiquement contraignant pour éliminer les plastiques

    Vers un traité mondial juridiquement contraignant pour éliminer les plastiques

    Dans le sillage de l’adoption de la résolution par l’Organisation des nations unies (ONU) avec l’accord de Nairobi du 2 mars 2022, près de 170 pays, dont la France, se sont engagés sur le principe d’élaborer un traité international juridiquement contraignant d’ici fin 2024 pour mettre fin à ce fléau. Après un premier round de négociations clos le 2 décembre 2022 à Punta del Este (Uruguay), Paris accueille du 27 mai au 2 juin à l’Unesco la deuxième session sur les cinq prévues au total. « Si nous n’agissons pas, la pollution plastique mondiale triplera dans les 40 prochaines années […]. Des milliards de tonnes [de plastique] ont été déversées depuis 75 ans et détruisent notre habitat, menacent les océans et la biodiversité », estime Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Nous disposons de deux ans seulement pour négocier et adopter ce traité que nous voulons juridiquement contraignant. »

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    Le traité sur lequel une quarantaine de pays planchent à l’Unesco devrait aboutir en 2024. CC Michel Ravassard

    Donner une impulsion politique aux débats

    Jusqu’à présent, seules les questions de gouvernance ont animé les discussions. Cependant, les cinq autres journées de débats devraient esquisser les grandes orientations du futur traité. Lesquelles nourrissent l’ambition non seulement de mettre un terme à cette pollution massive mais aussi, plus largement, d’instaurer les circuits d’une économie circulaire couvrant l’ensemble du cycle de vie des plastiques, conformément à la logique des objectifs de développement durable. Dans cette perspective, Catherine Colonna et Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, ont reçu samedi dernier une quarantaine de représentants d’Etats du monde entier pour tenter de donner une impulsion politique aux débats. Lesquels n’ont démarré que ce lundi 29 mai entre des nations aux ambitions divergentes et soumises aux pressions opposées des industriels et des ONG. En parallèle, la Coalition de la haute ambition pour mettre fin à la pollution plastique (Hacepp), soit une quarantaine de pays, souhaite éliminer d’ici 2040 les plastiques à usage unique.

    Constats alarmants

    Chaque année, près de 460 millions de tonnes de plastiques sont fabriquées dans le monde, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dont 353 millions de tonnes deviennent des déchets, soit 35 000 fois le poids de la tour Eiffel. Derrière le ciment et l’acier, le plastique est le troisième matériau le plus fabriqué au monde. Toutes les minutes, pas moins de 15 tonnes de plastique sont ainsi rejetées dans l’océan. 81 % des produits fabriqués en plastique finissent en déchets en moins d’un an, indique le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Résultat, les débris de plastiques constituent 85 % des matériaux polluants en mer. Si l’on continue sur cette lancée, il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons dans l’océan d’ici 2050. Pis, moins de 10 % des déchets de plastique sont recyclés.

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    Selon le Cese, 81 % des produits fabriqués en plastique finissent en déchets en moins d’un an. © Dustan Woodhouse / Unsplash

    Perturbateurs endocriniens

    Avant même de finir en déchet, le plastique impacte négativement la santé humaine. De fait, l’extraction, le transport et le raffinage des matières premières nécessaires à sa fabrication entraînent l’émission de nombreux polluants, de même que la production de plastique elle-même. L’utilisation de produits en matière plastique, notamment pour les contenants alimentaires, expose également les consommateurs à des substances toxiques. Citons les bisphénols ou les phtalates qui sont des perturbateurs endocriniens. Des déchets de toutes tailles se retrouvent dans les océans, la banquise, l’estomac des oiseaux et même au sommet des montagnes. Des microplastiques ont même été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta. Le plastique pose aussi problème pour son rôle dans le réchauffement climatique. A ce titre, il représentait 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre en 2019, soit 3,4% des émissions mondiales, selon l’OCDE.

    Intérêts divergents

    Les pays les plus ambitieux (54 pays conduits par le Rwanda et la Norvège, l’Union européenne, le Canada, le Mexique, l’Australie et, depuis vendredi, le Japon) souhaitent désormais une réduction de l’usage et de la production de plastique. Sur ce terrain, l’ambition de la France est assez forte puisque « Christophe Béchu ne semble pas tomber dans le mirage du recyclage », estime notre confère Reporterre et, au contraire, « défend l’interdiction de mise sur le marché de certains produits, l’instauration de dispositifs pollueurs-payeurs, l’obligation de transparence et de traçabilité ou encore la prévention des rejets de microplastiques dans l’environnement. » D’autres pays, en particulier en Asie, ou comme les Etats-Unis pourraient se montrer plus timorés et insister sur la nécessité de recycler et de lutter contre les déchets abandonnés. Ces pays voudraient aussi laisser la possibilité aux Etats de décliner à leur guise les obligations. Ce qui, évidemment, réduirait la portée juridique du texte mais aussi sa force. On d’en doute, les producteurs de polychlorure de vinyle (PVC), de polyéthylène (PE) ou de polypropylène (PP), c’est-à-dire les plastiques les plus utilisés dans le monde, ne l’entendent pas non plus de cette oreille. Selon Libération, ils misent, au contraire, sur une production mondiale exponentielle, qui avait déjà doublé entre 2000 et 2019, amenée cette fois-ci à tripler d’ici à 2060.

    Erick Haehnsen

  • Nicolas Duvaut (K-Ryole) : « Des remorques et chariots électriques pour soulager les opérateurs et réduire la pollution »

    Nicolas Duvaut (K-Ryole) : « Des remorques et chariots électriques pour soulager les opérateurs et réduire la pollution »

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    Nicolas Duvaut, PDG et co-fondateur de K-Ryole. © Agence TCA

    Comment vous est venue l’idée de concevoir des remorques et chariots électriques avec intelligence embarquée ?

    Je suis ingénieur Supelec. J’ai travaillé pendant cinq ans dans l’industrie de l’énergie électrique. Fort de cette expérience, j’ai voulu concevoir un moyen qui soulage les livreurs de marchandises à vélo. En 2015, La Poste a trouvé l’idée intéressante. Il nous a fallu trois ans de R&D pour développer nos produits. Cela fait quatre ans que nous les commercialisons.

    Quelles sont leurs spécificités ?

    Notre technologie détecte en temps réel l’intensité d’effort à la traction qu’exerce l’utilisateur. Nos trois lignes de produits, la remorque électrique de vélo pour la cyclologistique, le chariot électrique de manutention pour le BTP et le chariot pour transporter des palettes en intralogistique, permettent aux usagers de déplacer sans effort jusqu’à 500 kg de charge utile, à vélo ou à la main. Nos remorques embarquent un moteur électrique de 1 500 W pour chaque roue ainsi qu’un capteur d’effort qui régule les moteurs de sorte à annuler la charge à tracter. Dans les côtes, les moteurs délivreront davantage de puissance. Ensuite, en descente, ils récupéreront de l’énergie eu freinage. Au total, l’autonomie des remorques est d’environ 40 km.

    A quels marchés vous adressez-vous ?

    Tout d’abord à la cyclologistique. Avec la réglementation des Zones à faibles émission (ZFE), de plus en plus d’agglomérations françaises vont interdire l’accès à leur centre ville aux véhicules utilitaires légers (VUL) thermiques. Dans ce contexte, la remorque électrique pour vélo à assistance électrique (VAE) répond aux enjeux de la décarbonation de la logistique du dernier kilomètre. Ensuite, au BTP pour déplacer des matériaux et éléments de construction et à l’intralogistique pour transporter des palettes. K-Ryole se différencie ainsi du marché avec des produits robustes et fiables, dédiés aux usages intensifs des professionnels et conçus en partenariat avec les acteurs du secteur comme Bpost, Dott, Bouygues Construction, Kiloutou, La Poste, Monoprix, Stuart ouVinci.

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    Cette remorque frigorifique affranchit le livreur en cyclologistique de tout effort de traction jusqu’à 350 kg. © Agence TCA

    Vous avez levé 10,5 millions d’euros en mars 2022. Comment allez-vous exploiter ces fonds ?

    En tout, nous avons levé 15 millions d’euros. Et, depuis notre création, nous avons réalisé un volume de vente de 10 millions d’euros. Nous allons employer ces nouveaux fonds pour devenir le leader européen sur notre marché. Notamment sur le plan marketing et commercial. A cet égard, nous voulons vendre 1 000 véhicules cette année et réaliser 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous voulons doubler nos ventes annuelles sur les quatre prochaines années. Notamment à l’export, entre autres vers les Etats-Unis. Sachant que notre usine a une capacité annuelle de production de 4 000 véhicules sur un marché qui double chaque année.

    Quels sont vos prochains défis en matière d’innovation ?

    L’idée, c’est de perfectionner nos remorques et nos chariots pour qu’ils deviennent aussi fiables et solides que des camions de Renault Trucks, Volvo Trucks, Scania ou Mercedes. Et développer encore davantage l’intelligence artificielle pour que nos machines soient encore plus simples d’utilisation.

    Erick Haehnsen

  • L’IoT au service de l’hygiène professionnelle

    L’IoT au service de l’hygiène professionnelle

    Pour maintenir un niveau d’hygiène élevé, les entreprises se tournent de plus vers les objets connectés. Capteurs de flux, comptage de passage, distributeurs connectés… ces solutions IoT permettent d’identifier rapidement les zones qui nécessitent un nettoyage. En clair, c’est une véritable transformation digitale qui s’opère dans les protocoles d’hygiène. Pour accompagner les sociétés de nettoyage et les entreprises dans cette évolution, Tork, un spécialiste de l’hygiène professionnelle, a développé une solution basée sur l’analyse des données, baptisée Tork Vision Nettoyage.

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    Tork Vision Nettoyage est une solution digitale d’analyse des données pour identifier les besoins d’hygiène. © Tork

    Collecter des données  

    À mesure que l’IoT se démocratise, les entreprises de l’hygiène professionnelle se mettent au nettoyage piloté par les données. Il s’agit de collecter et analyser les données de l’environnement de travail pour localiser les zones qui réclament une intervention rapide de nettoyage ou de maintenance. 

    Des distributeurs connectés

    Parmi les outils utilisés, les entreprises font appel à des capteurs, des distributeurs connectées, des logiciels de gestion des installations. Leur spécialité :  collecter les données en temps réel sur l’environnement et les comportements des utilisateurs dans leurs locaux. 

    Réduire les déplacements inutiles

    « Nous avons mis en place des capteurs de flux dans les sanitaires pour permettre aux équipes de faire des interventions sur mesure dès qu’il y a une demande de nettoyage. Cette approche contribue à améliorer les conditions de travail des équipes de nettoyage en réduisant le nombre de déplacements inutiles et à lutter contre le gaspillage », explique Hicham Bouayad, directeur de projet développement & digital chez La Providence.

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    Les compteurs de passage de Tork Vision Nettoyage embarquent un système de recharge automatique. © Tork

    Identifier les besoins d’hygiène

    Or, face à la multitude de capteurs disponibles sur le marché, il n’est pas toujours évident de définir quelles données sont nécessaires. Pour aider les entreprises dans ce choix, Tork a développé Tork Vision Nettoyage. Cette solution digitale a pour but d’analyser les data pour identifier les besoins d’hygiène. Elle permet en outre d’accéder à des données en temps réel pour comprendre où et à quel moment il y a des besoins de nettoyage dans leurs locaux.

    Un compteur de passage automatique

    Il s’agit notamment des compteurs de passage qui ont récemment obtenu la troisième place dans la catégorie « système, dispositif et outil numérique » du prix de l’Innovation 2023 lors du salon Europropre. Ce système de comptage se sert de la lumière pour se recharger automatiquement.

    Ségolène Kahn

  • Une solution pour sécuriser les vélos et engins de déplacement personnel

    Une solution pour sécuriser les vélos et engins de déplacement personnel

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    En montant en gamme, les trottinettes électriques suscitent la convoitise. © Abus

    Les vélos avec ou sans assistance électrique, vélos cargos et trottinettes connaissent un grand engouement en France. Tant du côté des usagers que des bandes organisées. Qu’on en juge. Chaque année, plus de 400 000 vols de vélos sont déclarés en France selon la Fédération française des usagers de la bicyclette (Fub). Ce qui nous place en Europe à la troisième place en termes de nombre de cycles rapportés au parc en circulation.

    Des produits à plus forte valeur ajoutée

    Gageons que les trottinettes vont suivre la même tendance. Avec la fin annoncée des trottinettes en libre-service à Paris programmée au 31 août prochain, nombreux sont les usagers qui voudront faire l’acquisition de ce type d’engins. Entre 2020 et 2021, les ventes ont d’ailleurs fait un bond passant de 410 000 à 908 000 unités achetées. Si les ventes ont calé en 2022 avec 759 000 unités vendues, selon la Fédération des professionnels de la micro-mobilité, elles ont profité à des produits à plus forte valeur puisque le prix moyen tourne autour de 455 euros.

    Les menottes sont reliées par une chaîne en acier trempé. © Abus

    Des menottes avec une chaîne en acier trempé

    De quoi aiguiser la convoitise des bandes organisées et autres voleurs de trottinettes. Ce risque peut être évité par l’adoption de systèmes antivol. Tels que le bloque disque ou encore les menottes qui permettent d’ancrer la patinette sur un point fixe. Une solution que propose d’ailleurs le fabricant Abus avec le Chain Claw 10. Ce dispositif se compose de deux pinces qui peuvent être verrouillées séparément. Chacune d’entre elle dispose d’un code numérique à quatre chiffres. Par ailleurs, pour maximiser la sécurité de l’engin, deux positions de verrouillage sont proposées. Les deux pinces sont reliées à une chaîne constituée de trois maillons de 7 mm en acier trempé. Difficile donc de la scier ! Encore plus pratique, l’antivol se plie pour devenir très compact et donc plus facile à transporter. Autre avantage, cet antivol ne s’adresse pas seulement aux utilisateurs de trottinette puisqu’il peut équiper d’autres engins comme les vélos électriques ou sans assistance, voire les cargobikes.

    Eliane Kan

  • Climat : l’UE vote cinq textes clés pour réduire les émissions carbone

    Climat : l’UE vote cinq textes clés pour réduire les émissions carbone

    Face à l’urgence climatique, l’Europe ambitionne de devenir le premier continent neutre en carbone en 2050. Dans ce contexte, le Parlement européen (PE) a voté mardi 18 avril cinq textes clés pour atteindre l’objectif climatique de 2030. Il s’agit de la stratégie dite « fit for 55 », qui consiste à réduire de  55 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’UE dès 2030, comparé à 1990. Et de 57 % des émissions en comptant sur les puits de carbone.

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    Parlement européen à Bruxelles en Belgique. © Guillaume Périgois / Unsplash

    Une stratégie basée sur la taxation carbone

    La stratégie de l’UE se base en priorité sur le marché carbone. Auparavant, le système de quotas de CO2 ne concernait que les industries les plus polluantes, comme les producteurs d’électricité, d’acier ou de ciment. Leurs émissions de carbone étant soumises à une taxe au-delà d’un certain taux. Mis en place en 2013, ce système de quotas fait l’objet de nombreuses entorses, les États fournissant à la pelle des émissions gratuites. 

    Fin des quotas gratuits

    Pour y remédier, le PE vote la fin des quotas gratuits. Ils vont diminuer à partir de 2026, pour disparaître en 2034. Avec un prix du CO2 à 100 euros la tonne actuellement. 

    Un marché étendu

    Cette taxe carbone concernera également les importations d’acier, d’aluminium, de ciment, d’électricité ou d’engrais aux frontières. Le but étant de ne pas léser les industriels européens face à la concurrence mondiale. Par ailleurs, le marché carbone inclut désormais deux nouveaux secteurs très émetteurs en GES : les transports (routiers, aériens et maritimes) ainsi que les bâtiments.

    Les particuliers concernés

    Par ailleurs, le marché carbone va s’étendre aux particuliers incluant leurs logements et les transports routiers. Il concerne 447 millions de citoyens européens, à partir de 2027. La taxation sera fixée à 45 euros la tonne de carbone jusqu’en 2030. 

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    Le PE a voté cinq textes pour réduire les émissions carbone de 55 %. © Maxim Tolchinskiy / Unsplash

    Une taxation inégale

    Pour la suite, certains économistes et députés craignent une flambée des prix sur le marché de l’énergie. À l’instar de l’eurodéputée française Manon Aubry (La Gauche, LFI) qui fait remarquer que les particuliers devront payer dès 2027. Et ce, alors que les entreprises pourront toujours profiter de quotas gratuits jusqu’en 2034. 

    Fonds social pour le climat

    Face à cela, l’UE met donc en place un Fonds social pour le climat. Pesant 86,7 milliards d’euros, ce dispositif cible les ménages les plus défavorisés. À partir de 2026, il fournira des aides comme des bons d’achat pour l’isolation ou une aide à la transition vers des moyens de transport plus verts. 

    Des objectifs incomplets

    Malgré cette stratégie « fit for 55 », pas sûr que le Pacte vert n’atteigne ses objectifs. Comme le souligne le journal Ouest-France, il manque une dizaine de législations en retard sur le volet environnement. Parmi les textes qui n’ont toujours pas été votés, figurent la restauration de la nature, la pollution de l’air, l’économie circulaire ou encore la diminution des pesticides. Autant d’enjeux cruciaux pour réduire le risque environnemental.

    Ségolène Kahn

  • Nicolas Maury (Safehear) « Notre solution permet aux utilisateurs de communiquer entre eux dans un environnement bruyant »

    Nicolas Maury (Safehear) « Notre solution permet aux utilisateurs de communiquer entre eux dans un environnement bruyant »

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    Nicolas Maury : « Notre solution se branche sur les protections auditives du marché ». © Safehear

    Comment l’idée de votre solution  a-t-elle émergé et comment fonctionne-t-elle ?

    A l’origine, c’est Antoine Kuhnast, ingénieur en électronique et cofondateur de Safehear avec Hélèna Jérôme, qui en a eu l’idée pour protéger son ouïe durant les concerts. C’est en discutant avec des industriels qu’il a été convaincu d’adapter son procédé à la prévention des risques auditifs professionnels. La force de Louis, du nom de notre produit, est de protéger les utilisateurs contre le bruit des machines environnantes tout en laissant passer les voix de ses coéquipiers. Et ce, grâce à des algorithmes de filtrage audio embarqués dans un petit boîtier électronique sur lequel vient se connecter la protection auditive que portent déjà les opérateurs, tels que les casques, bouchons moulés ou universels etc.

    Concrètement, à quoi ressemble de boîtier ?

    Deux ans de R&D ont été nécessaires pour développer ce système qui est protégé par plusieurs brevets notamment sur la partie audio. Concrètement, le boîtier fait environ 5,1 cm sur 5,4 cm pour une épaisseur d’1,7 cm et un poids de 30 grammes environ. La protection auditive atténue le bruit environnant jusqu’à 21 dB. En outre, les utilisateurs peuvent communiquer entre eux et sans latence sur une distance de 70 mètres en champ libre via un protocole radio propriétaire. Autre avantage, le système est conçu Plug&Play. Une fois branchés, les Louis se connectent entre eux, la voix est filtrée au milieu des nuisances sonores. Ce qui rend la communication naturelle. Enfin, notre boîtier dispose de 10 heures d’autonomie et se recharge en trois heures. Nous proposons à cet égard une station dédiée pour la recharge et le stockage de Louis équipée de quatre casiers individuels et sécurisés.

     

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    Le boîtier ne pèse que 30 grammes. © Safehear

    A qui s’adresse votre produit et comment est-il distribué ?

    Notre produit intéresse la protection des salariés et des visiteurs dans tous les environnements bruyants. Par exemple les lignes de production automobile ou textile, les centres de tris de déchets mais aussi les activités de maintenance, etc.

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    Avec cette solution, plusieurs personnes peuvent communiquer simultanément. © Safehear

    A quel stade de commercialisation en êtes-vous ?

    Nous fabriquons nos produits en France. Pour l’heure, nous les vendons directement à des industriels et nous prévoyons dès l’an prochain de faire appel à des distributeurs. Nous sommes actuellement en levée de fonds afin d’accélérer leur commercialisation et consolider la R&D.

    Propos recueillis par Eliane Kan

  • Les invasions biologiques coûtent aussi cher que les catastrophes naturelles

    Les invasions biologiques coûtent aussi cher que les catastrophes naturelles

    À l’image du frelon asiatique débarqué en 2004 dans une cargaison de poteries importée de Chine et ayant depuis colonisé toute l’Europe, certaines espèces exotiques menacent nos écosystèmes. Contrairement aux catastrophes naturelles, comme les tempêtes, les séismes ou les inondations, on entend rarement parler des conséquences des invasions biologiques. Et pourtant, elles pourraient bien s’avérer aussi coûteuses qu’un tremblement de terre. C’est ce que dévoilent des scientifiques du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Université Paris-Saclay et d’AgroParisTech. Détails. 

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    Capable de pondre jusqu’à 1 000 000 d’œufs par an, la moule zébrée envahit certains écosystèmes en Amérique du Nord, ravageant les infrastructures locales. © Stantec / AdobeStock

    Des espèces non endémiques

    À titre d’exemple, les chercheurs citent la prolifération de la moule zébrée en Amérique du Nord capable de pondre 40 000 à 1 000 000 d’œufs par année. En se fixant à une surface, elle ravage tant les coques de bateaux que les canalisations de centrales nucléaires. Ainsi, de nombreuses espèces exotiques introduites dans de nouveaux milieux peuvent-elles avoir des conséquences désastreuses sur les espèces locales, les écosystèmes ainsi que les activités humaines. Elles entraînent des dégradations d’infrastructures, de cultures et de plantations forestières. 

    De lourdes pertes financières

    En 40 ans, les invasions biologiques auraient donc causé autant de pertes financières que les catastrophes naturelles comme les tremblements de terre, les inondations ou les tempêtes. C’est ce que démontre l’équipe de recherche internationale dirigée par des scientifiques du laboratoire Écologie, systématique et évolution (CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Le projet ayant bénéficié du soutien du Fonds AXA pour la recherche. 

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    Coûts économiques des dommages causés par les catastrophes naturelles et par les invasions biologiques, en milliards de dollars).
    © Turbelin et al./ Perspectives in Ecology and Conservation

    Des données issues de Invacost

    Publiée dans la revue Perspectives in Ecology and Conservation, l’étude s’est basée sur les données Invacost qui comptabilise 13 500 coûts dus aux invasions biologiques dans le monde. En parallèle, les coûts mondiaux des catastrophes naturelles ont pu être mesurés grâce aux données de l’International Disaster Database et de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

    1 208 milliards de dollars de pertes

    En termes financiers, de 1980 à 2019, les pertes financières dues aux espèces exotiques envahissantes s’élèvent à 1 208 milliards de dollars. En comparaison, le coût des tempêtes représente 1 914 milliards, les séismes 1 139 milliards de dollars et les inondations 1 120 milliards de dollars.

    Une prévention encore trop limitée

    Autre observation, les scientifiques ont remarqué que les coûts des invasions biologiques augmentent plus rapidement que ceux induits par les catastrophes naturelles. Et pourtant, les investissements dédiés à la prévention de ce phénomène restent dix fois moins élevés que les pertes financières causées. En conclusion, l’équipe en appelle à la création de plans d’action et d’accords internationaux pour limiter la propagation de ces espèces.

    Ségolène Kahn