Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

La Région Île-de-France récompense cinq projets de recyclage des masques usagés

Avec un budget total de 2 millions d’euros, la région a lancé un Appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour financer des entreprises dont les solutions aident à traiter les masques chirurgicaux usagés.

Avec la crise sanitaire et l’obligation pour tous de porter le masque, de nouveaux enjeux écologiques se dessinent. Notamment en ce qui concerne le recyclage des masques usagés dont la problématique a fait l’objet d’un Appel à manifestation d’intérêt lancé par la région Île-de-France en décembre 2020. Récemment, celle-ci a dévoilé les premiers lauréats ayant proposé des solutions pour réduire l’impact environnemental des masques. Il s’agit de Cosmolys, GobUse, FabBRICK, Greenwishes et Recylliance

cosmolys-a-adapte-une-de-ses-lignes-de-traitement-de-dechets

Pour mener à bien son projet, Cosmolys a adapté une de ses lignes de traitement de déchets. © Cosmolys

Des pratiques circulaires

Réunie il y a quelques jours, la Commission permanente de la région Île-de-France a voté le soutien aux cinq premiers lauréats de l’AMI « Recyclage des masques à usage unique ». « Le montant global pour cette première sélection est de 306 900 euros. Doté de 2 millions d’euros, l’objectif de cet AMI est d’identifier et d’accompagner des dispositifs de collecte, de recyclage et d’éco-conception afin de faire émerger rapidement des pratiques circulaires pour ces produits en Île-de-France » précise la région.

Extraire le polypropylène

Parmi les lauréats, Cosmolys a obtenu un budget de 140 000 euros pour aménager un site de collecte des masques et des EPI sur son site à Saint-Ouen-l’Aumône (95). Spécialisée dans la collecte, la valorisation et l’élimination des déchets d’activité de soins à risques infectieux, cette PME a mis au point une technique de recyclage des masques chirurgicaux usagés. Il s’agit d’extraire certaines matières comme le polypropylène pour les recycler. Traité chez un partenaire industriel régional, ces substances redeviennent une matière première. Pour ce projet baptisé Cosmoval, l’entreprise a adapté une de ses lignes de traitement devenue ligne de désinfection et de tri. 

Des masques broyés et transformés en briques 

De leur côté, GobUse (91) et FAbBrick (75) présentent un projet complémentaire. Elles ont « répondu en consortium. La première assure la collecte, la préparation et le broyage des masques. Tandis que la second intervient sur la partie recyclage du polypropylène (PP) en briques », indique en substance la région. Plus précisément, GobUse a obtenu 33 250 euros pour le déploiement d’un système de collecte. Quant à FabBrick qui a décroché 38 155 euros, elle a développé un processus d’up-cyclage des masques grâce à un nouveau matériau, la brique. Il s’agit d’une substance issue du broyage de 35 masques (400 g) mélangée à une colle écologique. Cette brique sert notamment à la fabrication de meubles ou encore d’isolant. 

Moderniser la chaîne de tri

Autre initiative de collecte, massification, désinfection et tri, Greenwishes a reçu 60 194 euros pour recycler les masques. Un apport financier qui lui permettra de moderniser la chaîne de tri de son centre de traitement de déchets d’activités économiques de Gennevilliers (92). « Greenwishes a installé de manière permanente des bornes contenant des sacs en polyéthylène qui sont scellés, collectés et transportés », détaille la région. 

Préparer la production de polypropylène

Enfin, Recylliance (93) qui a obtenu 35 300 euros a monté l’opération « Eco-Masques » qui consiste à collecter en masse les masques, puis à installer un site de préparation de la matière incluant la massification des flux, le nettoyage, la désinfection, le démantèlement et le tri. Il s’agit de préparer la production de granulés recyclés de polypropylène (PP) dont se chargeront des entreprises telles que Cosmolys. 

Ségolène Kahn

Commentez

Participez à la discussion


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.