Les batteries lithium-ion présentent un risque élevé d’incendie difficiles à éteindre avec les moyens classiques. Un problème que résout Eurofeu grâce à un agent extincteur base de vermiculite, inoffensif pour l’environnement et les personnes. Ce qui lui a valu le Trophée d’or d’Expoprotection 2020.
5 juillet 2019, le vol New York-Londres de Virgin Atlantic se pose en catastrophe à Boston. En cause, la batterie Lithium-ion (Li-ion) d’un smartphone a pris feu. Le 30 août 2019, celle d’un hoverboard déclenche un incendie dans une maison en Vendée. En octobre de la même année, 500 batteries pour vélos électriques prennent feu dans un entrepôt à Villeurbanne (69). Cette série noire pourrait bientôt s’arrêter grâce à la nouvelle gamme Lith-Ex d’extincteurs du français Eurofeu. Laquelle a reçu l’Or à l’occasion des Trophées de l’innovation du salon Expoprotection 2020.
Les moyens conventionnels inefficaces
Les batteries Li-ion prennent feu en raison de surcharges, défauts internes, chocs ou impacts. La température augmente dans une ou plusieurs cellules de la batterie. Ce qui dégrade l’électrolyte. Il en résulte un dégagement de gaz toxiques et inflammables. L’oxygène issu de la désintégration de la cathode nourrit le feu. Et l’emballement thermique propage de la chaleur aux autres cellules. De quoi provoquer des explosions. « Les feux de batteries Li-ion sont particuliers. Et les moyens classiques d’extinction ne conviennent guère », explique Eric Hentgès, président d’Eurofeu (CA : 104 millions d’euros, 1 000 salariés) qui fabrique 704 000 extincteurs par an. En effet, l’eau, même enrichie d’additifs, refroidit mais ne contient pas la propagation du feu. De même, la poudre ABC/D inhibe et étouffe l’oxygène mais ne refroidit pas. Quant au CO2, il étouffe l’oxygène extérieur mais pas celui issu de la combustion interne de la batterie.
La vermiculite en renfort
D’où l’intérêt de la nouvelle gamme d’extincteurs Lith-Ex qu’a développée Eurofeu. Après plusieurs années de recherche, celle-ci se base sur un agent extincteur spécial. À savoir l’AVD (Aqueous Vermiculite Dispersion), une solution de vermiculite en dispersion aqueuse. De fait, la vermiculite a déjà fait ses preuves dans le textile, l’horticulture et les produits d’isolation pour l’habitat. Ainsi que dans les retardateurs de flammes (plaquettes de freins, isolation des cheminées…). Composée d’aluminium, fer, magnésium et silicate, la vermiculite est un minéral 100 % naturel. « En dispersion aqueuse (17 % de vermiculite, 83 % d’eau), l’AVD est ininflammable, chimiquement et physiquement inerte. Il ne dégage que de la vapeur lorsqu’il est exposé à des températures élevées, reprend Eric Hentgès. Par ailleurs, ce minéral naturel est non toxique pour les personnes, les biens et l’environnement. » Ce qui l’exempte de la réglementation REACH. Ajoutons qu’une fois dispersé, l’AVD n’est pas conducteur d’électricité.
Des modèles de 500 ml à 50 l
Certifiés NF et EN 3-7, les extincteurs de la gamme Lith-Ex vont de 500 ml à 50 l. Pour choisir les appareils appropriés, l’étude de risques prendra notamment en compte l’environnement, les risques associés et le niveau de formation des équipes susceptibles d’intervenir. À titre indicatif, les extincteurs de 500 ml pourraient ainsi convenir à des feux dus des batteries de moins 60 Wh. Comme celles des smartphones ou cigarettes électroniques. Pour ceux dus aux batteries d’ordinateurs portables (60 à 100 Wh), la version 1 l serait plus appropriée. Quant au modèle 2 l, il conviendrait davantage aux drones (250 Wh). Les versions 6 l (jusqu’à 500 Wh) et 9 l (750 Wh) concerneraient les moyens individuels de transport électriques. Comme les vélos à assistance électrique ou les scooters électriques. Enfin, les versions 25 et 50 l pourraient convenir aux batteries des véhicules électriques dont la puissance dépasse 750 Wh.
Erick Haehnsen
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