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Santé et qualité de vie au travail

Accidents du travail en 2019 : l’Assurance maladie note une légère hausse

Le nombre d'accidents du travail s'élève à 656 000 en 2019. Soit une augmentation d'à peine 0,6 %, dont 4 % dans les services. Une hausse attribuable à l’augmentation de 2 % du nombre de salariés.

Les accidents du travail accusent en 2019 une légère hausse avec près de 656 000 sinistres, soit une augmentation de 0,6 %, une progression de 2,9 % en 2018. C’est ce que dévoile le bilan annuel de l’Assurance maladie – Risques professionnels (AMRP), rendu public mardi 6 octobre. Selon l’assureur, cette légère hausse peut s’interpréter de plusieurs manières. Il faut tout d’abord prendre en compte la hausse globale des effectifs. Mais aussi les disparités entre les différents secteurs d’activité, les services étant le secteur le plus touché. Enfin, la diversification des moyens de transport pour se rendre au travail représente également un facteur d’accidentologie nouveau.

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Le BTP représente le secteur le moins touché par l’accidentologie, avec une baisse de 0,3%. © Guilherme Cunha pour Unsplash

L’accidentologie en détail

Plus précisément, les accidents du travail ont augmenté en 2019 de 1,3 % dans les secteurs du travail temporaire et de l’action sociale. De 0,6 % dans les activités de métallurgie, de 0,3 % dans le transport et l’énergie. Ou encore de 0,2 % dans l’alimentation.

Un « plancher stable »

Premier argument pour expliquer cette augmentation, l’assureur cite « l’augmentation de 2 % du nombre de salariés ». En tout état de cause, le rapport explique que si l’on ramène le nombre d’accidents pour 1 000 travailleurs, les résultats s’avèrent alors plus favorables. Et ce, du fait que la fréquence des accidents diminue légèrement, passant de 34 à 33,5. En réalité, il s’agit donc d’un « plancher stable depuis plusieurs années », qui se situe même « à un niveau historiquement bas ». C’est-à-dire presque quatre fois inférieur au record relevé au moment de la création du dispositif de mesure.

Le BTP en bonne forme

Bien sûr, la sinistralité varie d’une branche à l’autre. La meilleure note revient au BTP qui enregistre une baisse des accidents de 0,3 %. Diminution d’autant plus appréciable que la main d’œuvre du secteur a grossi. De même, la chimie, le commerce non alimentaire tout comme les industries du bois, du papier et du textile ont vu les sinistres reculer d’environ 1 %.

+ 4% dans les services

Ce qui n’est pas le cas des activités tertiaires comme l’administration, la banque et les assurances. Ces secteurs subissent une augmentation de 4 % du nombre d’accidents du travail en 2019. Idem dans les entreprises d’intérim et de l’action sociale avec une hausse de 1,3 %.

Les accidents de trajet à leur niveau le plus haut

Autre phénomène notable, les trajets représentent un facteur de sinistralité de plus en plus inquiétant. Ainsi les accidents s’élèvent à 99 000 en 2019, soit « le niveau le plus haut (…) depuis 2000 » selon le rapport. En cause, les experts pointent du doigt les nouvelles mobilités urbaines électriques comme la trottinette, le vélo ou encore l’hoverboard. Et dont les déplacements se sont multipliés par 600 en douze mois !

Les TMS en cause dans 88 % des maladies professionnelles

Enfin, pour la seconde année consécutive, le nombre de maladies professionnelles progresse également. Avec une croissance de 1,7 % par rapport à 2019, soit 50.392 cas reconnus. Et 88 % d’entre eux sont causés par les troubles musculosquelettiques (TMS). Quant aux maladies professionnelles liées à l’amiante, elles se stabilisent. Tandis que les affections psychiques liées au travail augmentent de 6 %. Mentionnons également une augmentation de 13 % pour les affections liées à la silice cristalline.

Ségolène Kahn

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