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Vidéosurveillance de voie publique | Des coûts encore élevés et parfois obscurs

Lors de la dernière réunion de l’AN2V consacrée au coût de la vidéosurveillance, Jean-Louis Blanchou, du ministère de l’Intérieur, a appelé de ses vœux une réduction des coûts d'installation des dispositifs de vidéosurveillance.

Lundi 6 décembre, dans la cadre de la dernière réunion de l’AN2V, Jean-Louis Blanchou, responsable du comité de pilotage pour le développement de la vidéoprotection au ministère de l’Intérieur et délégué interministériel à la sécurité privée, a ouvert les débats par une question que se posent certains des détracteurs de la vidéosurveillance : « Comment être certains que les deniers de l’Etat sont utilisés au mieux lorsqu’ils participent au financement d’une installation ? » Dans le cadre des fonctions qu’il occupe, il a pu constater qu’il ne dispose pas toujours des études d’objectifs qui devraient être réalisées par les collectivités locales afin de s’assurer du bon emploi des sommes investies et du dimensionnement correct de l’installation de vidéosurveillance. Cela peut expliquer que les coûts ne paraissent pas toujours tenus. Comme le remarque d’ailleurs la Cour des comptes lorsqu’elle étudie l’utilisation des crédits publics.

 

Pour Jean-Louis Blanchou, il est impératif de savoir ce que l’on met précisément derrière les coûts de la vidéosurveillance. Quelle est la fourchette raisonnable pour une installation avec réseau de fibre optique ? A combien peuvent revenir des travaux de génie civil lors du déploiement de la solution de vidéosurveillance ? Il a donc appelé les fabricants, installateurs et intégrateurs présents à aider les pouvoirs publics dans leur démarche afin que ces derniers soient capables d’analyser les dossiers et de juger correctement si l’aspect financier a bien été pris en compte. « De nombreux dossiers que nous recevons, a-t-il souligné, sont renvoyés aux maître d’ouvrage car nous ne comprenons pas l’utilité de tel ou tel choix technique et son coût. »

Des freins avant tout financiers

Autre constat du responsable du comité de pilotage pour le développement de la vidéoprotection : « Nous n’avons pas noté la baisse des prix à laquelle nous aurions pu nous attendre compte-tenu de l’accroissement du marché et de la fabrication en série des matériels. » Pourquoi ? Alors que comme il le souligne pour le cas des transports en commun, « les freins à la vidéo ne sont pas idéologiques mais avant tout financiers, puis technologiques ».

 

 

Autre problème évoqué par Jean-Louis Blanchou : le coût des extractions des images pour la police. Ces demandes sont de plus en plus nombreuses. Elles se multiplient à grande vitesse : elles ont été multipliées par cinq en quatre ans dans les transports parisiens. Pour l’instant, leur coût est supporté par l’opérateur et la municipalité. Mais face à leur multiplication, ne faut-il pas envisager un financement par l’Etat via l’enveloppe des frais de la Justice. Si cela devait arriver, il faudra « rationnaliser les demandes de la police » afin de gérer les budgets au mieux ainsi que les personnels. Jean-Louis Blanchou a souligné ici que « les extractions prennent de plus en plus de temps. Elles atteignent dans certains CSU un équivalent temps plein ».

 

Toujours dans cette optique « financière », il « faut faire attention aux coûts de fonctionnement d’une installation et du CSU afin d’éviter que les caméras ne soient pas utilisées à cause de ces coûts ».

 

Jean-Louis Blanchou a conclu son intervention en se penchant sur le problème des retours sur investissements qui pourraient permettre de faire sauter certains freins au recours à la vidéosurveillance. « Ces ROI sont difficilement quantifiables, mais si on interroge les élus, ces derniers reconnaissent que les caméras leur ont permis de retrouver une partie de leur investissement grâce à des réductions de primes d’assurances, à la diminution des patrouilles qui sont aussi mieux utilisées, à la réduction des dégradations du mobilier urbain…»

 

On peut donc quantifier certaines des économies réalisées grâce aux caméras de vidéosurveillance mais, insiste Jean-Louis Blanchou, « on peut faire mieux et améliorer le processus » pour remonter des données. « Pour l’Etat, c’est un sujet important sur lequel nous sommes attendus par différents partenaires », a-t-il conclu.

 

 

760 projets financés en 2010. Plus en 2011 ?

 

En 2010, 760 projets de vidéosurveillance ont été financés par le comité de pilotage. Ces projets, selon Jean-Louis Blanchou, représenteraient environ 10 000 caméras pour un montant de 32 millions d’euros.  Toujours selon lui, « en 2011, le comité de pilotage disposera d’à peu près la même somme ». Pourra-t-il financer plus de projets et de caméras ?

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