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Stress au travail et infarctus : entre 3 400 et 4 000 accidents par an

Les personnes exposées au stress auraient un risque plus élevé de 23 % que celles qui n’y sont pas exposées de faire un infarctus.

Des chercheurs confirment l’association entre le stress au travail et la survenue d’accidents cardiovasculaires, par une analyse à grande échelle sur près de 200000 individus en Europe. Les personnes exposées au stress auraient un risque plus élevé de 23 % que celles qui n’y sont pas exposées de faire un infarctus.

Les populations étudiées, entre 1985 à 2006, sont celles de sept pays : Belgique, Danemark, Finlande, France, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse. La moyenne d’âge des participants est de 42,3 ans, et la population étudiée présente autant de femmes que d’hommes. Le stress au travail a été évalué par des questionnaires portant sur les aspects psychosociaux liés au travail. Il s’agit par exemple d’analyser la demande, l’excès de travail des individus, les demandes conflictuelles auxquelles ils sont confrontés, le temps restreint pour accomplir les tâches qui leur sont confiées.

La proportion d’individus exposés au stress au travail variait entre 12,5 % et 22,3 % selon les précédentes études. Sur cette grande population, elle représente 15,3 %. En parallèle, sur les 200 000 individus, les chercheurs ont recensé 2 358 événements coronariens, sur une période de sept ans de suivi en moyenne.

En harmonisant les données, « les résultats obtenus […] révèlent que les individus exposés au stress au travail ont un risque plus élevé de 23 % que ceux qui n’y sont pas exposés de faire un infarctus », explique Marcel Goldberg, chercheur à l’Inserm et professeur à l’université de Versailles-Saint-Quentin. Si l’on étudie la population globale (stressée et non stressée), les chercheurs considèrent que le stress au travail est associé à une augmentation du risque relativement modeste de faire un infarctus, mais qui n’est pas négligeable : « Dans notre étude, 3,4 % des infarctus recensés parmi les 200 000 individus sont attribuables au stress au travail. Sur les 100 à 120 000 infarctus survenant en France chaque année, cela correspondrait tout de même à environ 3 400 à 4 000 accidents imputables à ce facteur de risque », souligne Marcel Goldberg. 

Sources : Inserm et The Lancet.

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