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Risques industriels et environnementaux

Sébastien Rospide (We Network): « La filière électronique française est compétitive »

L'association We Network propose d'accompagner les entreprises de sécurité vers des applications innovantes. Explication de Sébastien Rospide, directeur des programmes du Campus de l'électronique de l'ouest.

En quoi les secteurs de l’électronique et de la sécurité sont-ils liés ? 

Dans le monde de la sécurité, l’électronique est partout. Elle se glisse dans les portes automatiques, les détecteurs périmétriques ou les bornes de contrôle d’accès. On la retrouve encore dans les équipements dotés de capteurs qui visent, par exemple, à mesurer des risques pour la santé ou à enregistrer des images de vidéosurveillance. L’électronique est aujourd’hui au coeur des drones et même intégrée dans des textiles. Pour développer de telles applications, les constructeurs doivent se fournir auprès de fabricants de composants. À l’instar par exemple d’Intel ou de STMicroelectronics. Mais ils doivent également traiter avec des acteurs méconnus. À savoir, les assembleurs de composants électroniques. Ces derniers constituent un pan très important de notre filière. En France, particulièrement dans la région du Grand-ouest, nous sommes spécialisés dans ce domaine depuis les années 80. Aujourd’hui, nous avons par exemple des centres de formation et des écoles, comme l’Eseo une grande école d’ingénieurs en électronique basée à Angers. Mais également de belles entreprises, comme Éolane (CA 2013 : plus de 300 millions d’euros) ou encore Lacroix Electronics (CA 2013 : 180 millions d’euros). Pourtant, peu de fabricants d’équipements électroniques connaissent notre expertise dans le domaine de l’assemblage. Du coup, ils ont tendance à délocaliser leur production alors que nous sommes aussi compétitifs qu’à l’étranger.

Que propose We Network aux fabricants d’équipements de sécurité ?

L’association We Network (West Electronic & Applications Network) est un trait d’union entre 200 entreprises issues de la filière électronique et Atrium, une PRI (Plateforme régionale d’innovation) dédiée aux objets communicants. L’idée, c’est d’accompagner des entreprises souhaitant développer de nouvelles applications dans ce domaine, grâce à notre expertise. Par exemple, pour faire émerger des fonctionnalités avancées dans la sécurité. Pour l’heure nous ciblons la région du Grand-ouest mais également la France entière. Notre volonté, c’est même d’être visibles sur le marché européen. Si une entreprise veut commencer un projet avec nous, il suffit de nous contacter. Ensuite, nous la mettrons en relation avec les interlocuteurs dont elle a besoin. Notre association a notamment été rejointe par des pôles de compétitivité, des clusters ainsi que des établissements financiers.

D’où tirez-vous votre expertise ?

À l’origine, We Network a été lancée par Lea Valley (Loire Electronic Applications Valley). Créé en 2008, ce cluster – présidé depuis par Paul Raguin, PDG d’Éolane -, fédérait déjà une centaine d’entreprises de l’électronique. Toutes issues des Pays-de-la-Loire, celles-ci sont progressivement passées d’une logique de concurrence à une dynamique de coopération. Avec comme ciment, le fait d’échanger les bonnes pratiques et les savoir-faire. La dynamique ne s’est pas arrêtée là. En 2012, Paul Raguin a eu une nouvelle idée: proposer la création d’un grand Campus de l’électronique qui ne se restreindrait plus aux seuls Pays-de-la-Loire mais qui s’étendrait à toute la région Grand-ouest. Ce projet est en train de se mettre en place. We Network en est le pilote.

Propos recueillis par Guillaume Pierre

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