Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Sûreté et sécurité

Qwidam aide les entreprises à veiller sur leurs salariés à l'étranger

Cet opérateur français a développé un réseau social au service de la sécurité des citoyens et des entreprises. Cette plate-forme collaborative aide les organismes publics et privés à mieux gérer des crises en matière de sécurité aussi bien en France qu'à l'étranger. Bien sûr, leurs employés sont à même de communiquer entre eux pour se porter mutuellement secours. De leur côté, les établissements recevant du public (stades, gares, aéroports, lieux de spectacle...) ont ainsi les moyens de faire passer des consignes à leurs clients, à condition, bien sûr, que ces derniers téléchargent l'application disponible gratuitement.

Les derniers attentats de Bruxelles montrent qu’aucune capitale européenne n’est épargnée par les actes terroristes. D’ailleurs, les entreprises sont de plus en plus conscientes de la menace qui pèsent sur leurs salariés travaillant à l’étranger. Pour autant, seule une minorité d’entre elles dispose d’un système de gestion de crise, selon le deuxième baromètre de la sécurité des collaborateurs à l’international réalisé en 2015 et dont nous nous sommes faits l’écho en mars dernier.

Cette absence de moyens liés à des problématiques financières ou techniques peut être désormais comblée grâce au réseau social déployé par le français Qwidam, une start-up basée à Marseille (Bouches-du-Rhône). L’entreprise a été créée en décembre 2014 par son PDG, Jonathan Konckier ingénieur Epita et par son directeur général, Henri Lefbvre expert comptable de formation. Tous deux âgé de 35 ans, ils ont investi ensemble 100.000 euros pour développer cette plate-forme collaborative au service de la sécurité des citoyens et des entreprises.

En cas d’attentat par exemple, les salariés ont à disposition un bouton Qwidam sur leur application smartphone qui leur permet de lancer un SOS à leurs collègues qui se trouvent au plus près d’eux, dans un rayon défini par l’entreprise. Les appels d’urgence sont alors accompagnés d’une sonnerie spécifique. A charge pour les Qwidam de consulter leur application. « Dès lors, ils pourront communiquer ensemble soit par messages écrits, vidéo, audio, images sur le même fil d’information », explique Jonathan Konckier. Autre avantage, en cas de problème grave, l’entreprise pourra décider de lancer la fonction « Safety Check » en direction de ses collaborateurs. Lesquels pourront lui indiquer s’ils sont sains et saufs.

L’offre commerciale va être lancée en mai prochain auprès des grandes entreprises. Il leur en coûtera 100 euros par an et par salarié. L’abonnement sera dégressif en fonction du nombre de salariés collaborateurs inscrits. Un grand groupe du CAC 40 comptant 160.000 salariés y a déjà souscrit. Dans la foulée, une autre solution sera proposée en mode locatif à la demande sur Internet (SaaS : Software as a Service) pour les PME et TPE. Ces dernières pourront constituer des groupes de Qwidam avec d’autres entreprises si elles le souhaitent afin de démultiplier les solutions d’entraide.

L’utilisation de ce réseau ne se limite pas aux seules entreprises ayant des employés à l’étranger. Il intéresse aussi toutes celles qui veulent s’assurer que leurs salariés sont sains et saufs en cas d’attentat, accident industriel ou catastrophe naturelle. On s’en doute, cette application concerne également les établissements recevant du public (ERP). A commencer par les stades, les gares, les aéroports, les administrations ou les lieux culturels. « Les ERP pourront recommander à leurs clients ou administrés de télécharger gratuitement l’application Qwidam sur leur smartphone pour connaître les issues de secours, plans d’évacuations et autres consignes à suivre en cas de crise », fait valoir le PDG de l’entreprise qui faisait partie des nominés de la 4e édition du Prix La Tribune Jeune Entrepreneur qui vient de se dérouler à Paris.

Disponible sur l’App Store (Apple) et Playstore (Google), l’application a été initialement développée pour répondre aux besoins des particuliers ayant besoin d’un coup de main ou d’alerter, en cas de problème, les secours ainsi que les autres Qwidam. Lesquels sont géopositionnés de manière anonyme sur l’application dans un rayon de 500 mètres. « Notre réseau social est utilisable de manière transversale, qu’on soit dans une sphère privée, publique ou professionnelle. Ce qui évite d’avoir à télécharger d’autres applications, poursuit le créateur d’entreprise qui compte déjà pas moins de 15.000 utilisateurs ayant téléchargé l’application. D’autres organisations vont suivre de manière massive sachant qu’une commune et trois SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) ont souscrit à cette offre qui leur permettra de diffuser gratuitement des messages aux populations concernées. »

Eliane Kan

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