Gérer les risques
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Risques industriels et environnementaux

Patrick Laine (INRS) : « Pour construire une démarche de prévention adaptée, il faut identifier les besoins de l’entreprise »

La revue HST éditée par l'INRS consacre un dossier complet à la prévention des risques professionnels dans les entreprises de moins de 50 salariés : démarche de prévention, méthodologie, outils et exemples. Patrick Laine est expert à l’Institut national de recherche et de sécurité, responsable de la mission TPE / PME et co-auteur du dossier.

Pourquoi avoir rédigé un dossier sur la prévention des risques professionnels pour les petites entreprise (disponible ici)

Il s’agit d’une réelle préoccupation d’actualité. Politique d’abord, avec le Plan Santé au Travail et la stratégie de la Commission européenne, qui proposent un axe spécifique aux TPE / PME. Cette politique est relayée par différents organismes qui orientent leur stratégie de prévention vers les petites entreprises : la CNAMTS, la MSA, l’INRS, etc. Ce dossier est le résultat de travaux entrepris depuis quatre ans par l’INRS. L’objectif est d’établir un état des lieux des connaissances dans ce domaine mais aussi proposer un tour d’horizon des expériences en cours et des outils à disposition des TPE.

Les petites entreprises sont-elles plus exposées que les autres ? 

L’exposition aux risques ne relève pas de la taille mais du secteur d’activité. En revanche, la prévention des risques professionnels n’y est souvent pas une priorité par manque de temps, de compétences ou d’intérêt. Les petites entreprises ont des besoins particuliers qu’il faut prendre en compte.

Lesquels ? 

98% des entreprises en France comptent moins de 50 salariés. Elles se caractérisent par un chef d’entreprise exerçant la même activité que ses salariés. Il a donc une bonne connaissance de l’activité et des risques associés. En revanche, il est souvent mal informé sur le sujet des maladies professionnelles. L’organisation de la petite entreprise est également caractéristique : souvent centralisée autour du dirigeant, grande polyvalence des salariés et absence de fonctions supports en santé et sécurité (ressources humaines, juridique, qualité…). Les outils mis à disposition pour construire la démarche devront être simples et facile d’utilisation pour être adoptés par les TPE.

Quels outils proposez-vous ? 

Il faut construire une démarche de prévention adaptée à la situation des petites entreprises. Pour les aider à être autonomes dans la gestion des risques professionnels, nous explorons les outils numériques d’évaluation de ces risques. Une application d’informations en ligne, par exemple, propre aux petites entreprises d’un secteur d’activité. Une autre voie consiste à les accompagner tout au long de leur démarche. C’est pour cela que nous prônons une relation de partenariat avec les organisations professionnelles, les structures de formation, les chambres de commerce, etc. Le dossier met également en exergue deux exemples de démarche de prévention, l’une concernant la prévention des risques psychosociaux dans le secteur sanitaire et social, l’autre plus généraliste dans le secteur du transport routier de marchandises.

Propos recueillis par Caroline Albenois

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