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Risques industriels et environnementaux

« Nous nous sommes focalisés dans un premier temps sur la pénibilité des salariés "postés" »

Interview de Jean-Christophe Sciberras, DRH France du groupe Rhodia. Le chimiste est le premier industriel de son secteur à avoir signé un accord sur la pénibilité du travail comportant un volet prévention et réparation.

Info.expoprotection : Le groupe Rhodia a signé avec les syndicats un accord sur la pénibilité du travail en juin 2010. Quels sont les bénéficiaires de ce dispositif ?

Jean-Christophe Sciberras : « Dans l’industrie chimique, la pénibilité au travail a changé de nature car les process sont presque complètement automatisés. En revanche, nos collaborateurs sont soumis à une autre forme de pénibilité due aux rythmes de travail en continu et à la charge mentale liée à la surveillance des process. Nous nous sommes donc focalisés dans un premier temps sur les salariés postés, c’est à dire travaillant en continu. Ils représentent environ le tiers de nos effectifs sur environ 4 600 collaborateurs en France. Près de 25 % de ces « postés » ont plus de 50 ans. »

Info.expoprotection : Quels sont les principaux points de cet accord ?

Jean-Christophe Sciberras : « D’abord, sur les conseils de nos médecins du travail, nous allons retarder d’une heure la prise de poste du matin qui passe à 5 heures au lieu de 4 heures, soit une économie significative de fatigue. En outre, nos salariés travaillant de nuit pourront effectuer de courtes pauses de sommeil. Par ailleurs, ceux qui le souhaitent pourront postuler à des postes de jour, moins fatigants. Dans cette perspective, nous sommes en train de recenser les activités actuellement externalisées (gardiennage, logistique, etc.) qui pourraient, éventuellement, être réinternalisées. »

Info.expoprotection : L’accord sur la pénibilité prévoit un volet prévention mais également réparation. De quoi s’agit-il ?

Jean-Christophe Sciberras : « Un collaborateur ayant au moins 58 ans et ayant travaillé au moins 22 ans en poste pourra partir en cessation anticipée d’activité deux ans avant la date d’obtention de ses droits à la retraite. Il touchera durant cette période un revenu de cessation d’activité de fin de carrière (soit 75 % de sa rémunération). Une centaine de salariés sont intéressés par cette mesure qui nous coûtera entre 60 000 et 80 000 euros par personne sachant que notre accord est valable jusqu’à la fin 2011. »

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