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Selon le dernier baromètre HappyIndex AtWork de ChooseMyCompany qui a interrogé 35 920 collaborateurs cette année, le moral semble au beau fixe. Il aurait même augmenté d’un point comparé à l’année dernière, passant à 68% de satisfaits. Détails.
Les jeunes de moins de 29 ans semblent moins souffrir de la crise. Ils affichent un taux de satisfaction de 72% envers leur entreprise.
© Brooke Cagle pour Unsplash
Grève des transports, manifestation des Gilets jaunes, crise sanitaire due au Covid-19, confinement… Il est certain que l’année 2019-2020 n’aura pas été des plus chanceuse. Dans ce contexte, le baromètre annuel HappyIndex AtWork de ChooseMyCompany a interrogé 35 920 collaborateurs, issus de 1 412 entreprises. Il s’agit de comprendre comment les épreuves survenues entre le 1er octobre 2019 et le 25 juin 2020, soit la durée de l’enquête, ont impacté ou non leur moral. Mais aussi de savoir si les entreprises ont réussi à maintenir un climat de confiance avec leurs équipes. Cette étude prend notamment en compte différents critères comme l’âge, le sexe ou encore le secteur d’activité.
Un taux de satisfaction élevé
Étonnamment, il se trouve que le moral est resté au beau fixe chez les Français actifs. Mieux encore, il aurait même augmenté d’un point comparé à l’année dernière. Ainsi, malgré les nombreuses crises traversées cette année, 68% des salariés se disent heureux au travail. De même, ils sont 75,6% à trouver du sens à leur travail (+1 pt).
Des entreprises confiantes
Pour les enquêteurs, cette motivation s’explique par des « facteurs émotionnels » liés à leur relation à leur entreprise. Par exemple, 81% des collaborateurs sentent que leur entreprise leur fait confiance (+ 3,4 pts par rapport à 2019). De même, 64% estiment que leur entreprise pratique des méthodes de travail innovantes, soit 7 points de plus en un an. Malgré tout, seuls 51% se sentent satisfaits des avantages accordés par l’entreprise comme la mutuelle, les primes et les congés.
Les hommes plus motivés que les femmes
Parmi les paradoxe de ce sondage, il se trouve que les hommes s’avèrent plus motivés que les femmes. Mais pas lorsqu’il s’agit de télétravail. En règle générale, 7 hommes sur 10 se sentent motivés au travail, contre seulement 66 % des femmes. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces disparités comme un salaire satisfaisant (-7,6 pts d’écart avec les hommes). La qualité des relations humaines (-6 pts) ou encore les perspectives d’évolution moins favorables (-5,7 points).
Les femmes plus nombreuses à plébisciter le télétravail
Au final, seul le télétravail représente un point de satisfaction pour les femmes (63,5% : + 8 points en un an). « De nombreuses femmes demandaient depuis longtemps à télétravailler, commente Celica Thellier, co-fondatrice de ChooseMyCompany. Comme elles sont, statistiquement, moins élevées dans les hiérarchies, on leur a longtemps refusé cette possibilité. Aujourd’hui, elles ont prouvé qu’elles pouvaient travailler efficacement de cette manière, quelle que soit leur fonction. Sur les autres indicateurs, en revanche, elles se montrent conscientes de la persistance des inégalités. Et elles le disent car leur parole s’est libérée. »
L’environnement, secteur où il fait le mieux vivre
Parmi les secteurs où les employés se sentent les plus motivés, l’énergie et l’environnement enregistrent la plus grande progression, à savoir de 4,7 points en un an. Suivi de près par le BTP et l’immobilier avec 77% de satisfaits (+ 4 points). Ainsi que la fonction publique avec 74,4% de satisfaits et une progression de 4 points également. « Les secteurs de l’environnement et de la fonction publique, eux, ont ressenti l’image positive renvoyée par l’opinion qui les a désignés comme des acteurs essentiels du « monde d’après », plus justes et plus durables » estime Laurent Labbé, co-fondateur de ChooseMyCompany.
La chimie et la santé, gravement impactées par la crise
Ce qui n’est pas le cas des secteurs de la chimie et de la santé qui doivent se contenter d’un taux de 56% de satisfaction soit une chute record de 23 points. « Les secteurs où la satisfaction a le plus chuté sont ceux qui ont le plus souffert pendant la crise sanitaire. Comme la santé avec une augmentation brutale et angoissante de la charge de travail », commente la co-fondatrice. De même, les professions juridiques et réglementaires « soumises à une avalanche de conflits à régler » peinent à atteindre 48% de satisfaction, avec 21 points de moins.
Les millennials sont les mieux lotis
Au final, les enquêteurs estiment que ce sont les jeunes de moins de 29 ans qui ont le moins souffert de la crise. Ainsi affichent-ils une satisfaction de 72%. Mais également une confiance envers leurs dirigeants de 75% contre 70% pour l’ensemble des salariés. En outre, ils apprécient la qualité des relations humaines dans leur entreprise à 81% (vs 76%). « Les entreprises ont accompli beaucoup d’efforts pour comprendre les aspirations des jeunes et cela porte ses fruits, indique Celica Thellier. Il faut aussi rappeler que les jeunes, dans ce panel, sont ceux qui ont conservé leur emploi pendant cette crise et valorisent d’autant plus leur relation à leur entreprise ».
Ségolène Kahn
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