Gérer les risques
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Risques industriels et environnementaux

L’incendie domestique : un mort par jour

Les incendies domestiques tuent tous les jours. Le risque est connu. Pourtant, seulement une petite partie des Français a équipé son domicile avec un Daaf. Tentative d’explication…

Un incendie domestique se déclare toutes les 2 minutes en France. Les incendies domestiques provoquent plus de 10 000 victimes par an.

Daaf en France un taux d’équipement très faible

Selon une étude réalisée par First Alert 1, 89,5 % de la population française ne sont toujours pas équipés de Daaf. Pire, ils sous-estiment même l’utilité d’un tel moyen de prévention. En France, seulement 10, 5 % de la population française sont équipées de Daaf alors que dans d’autres pays occidentaux on rencontre des taux d’équipement plus élevés :
– 98 % en Norvège,
– 95 % aux Etats-Unis,
– 89 % au Royaume-Uni,
– 65 % au Pays-Bas
– 54 % en Belgique.
De ce fait, ces pays bénéficient d’une réduction significative du nombre de victimes pour une raison simple : lorsque le taux d’équipement dépasse 80%, la mortalité est réduite de moitié. Si l’installation d’un DAAF reste marginale en France, 47.3 % des personnes équipées l’ont fait par souci de prévention.
Prévenir le risque d’incendie domestique demeure donc essentiel et reste l’une des préoccupations quotidiennes des Français ayant fait l’acquisition d’un DAAF.

 Un Daaf, c’est quoi ?

Les Détecteurs avertisseurs autonomes de fumée (Daaf), comme le précise la norme NF 292 – DAAF (révision 2) sont des « produits de sécurité domestique destinés à être installés à l’intérieur des logements, à l’exclusion des parties communes. Ils permettent d’assurer la sécurité des personnes présentes en les alertant par une alarme sonore de toute apparition de fumées lors d’un début d’incendie. Ils doivent être conçus et fabriqués pour répondre aux besoins du grand public, faciles à installer, fiables, d’une maintenance aisée pouvant être assurée par le consommateur lui-même. Enfin, ce sont des produits en attente d’une sollicitation extérieure qui peut n’intervenir que plusieurs années après leur installation. Ils doivent alors être immédiatement aptes à l’emploi et fonctionner sans faille ».
> Deux technologies :
– Les détecteurs ioniques réagissent en fonction de la modification moléculaire d’un composant radioactif qu’il contiennent. Pour des problèmes liés au recyclage de ces composants, ces détecteurs sont interdits à la vente en France. Interdiction réitérée dans un avis publié au JO le 16 mai 2006.
– Les détecteurs photoélectriques ou optiques, basés d’une détection photoélectrique, fonctionnent sur le principe de la diffraction de la lumière : une chambre d’analyse omnidirectionnelle détecte la fumée par le principe de la lumière dispersée.

Le Daaf : méconnu et inutile ?

C’est un des constats les plus étonnants de cette enquête : bien que de nombreuses opérations de prévention aient été engagées 36,5 % des Français qui n’ont pas encore installé de Daaf n’en voient pas l’utilité.
Le DAAF est pourtant à l’heure actuelle la solution la plus efficace pour prévenir les incendies domestiques (dont les causes principales demeurent les courts-circuits, les surchauffes dans l’installation électrique, les cigarettes mal éteintes, etc.). Rappelons que le temps est compté dès qu’un incendie se déclare dans l’habitat : une simple flamme peut se transformer en brasier incontrôlable en seulement 3 minutes. Ce ne sont pas les flammes qui sont les plus meurtrières dans un incendie domestique mais la fumée. Cette dernière ne réveille pas les occupants de la maison ou de l’appartement. Elle asphyxie et tue : le monoxyde de carbone et le cyanure qu’elle contient plongent l’individu dans un sommeil profond, réduit ses capacités motrices et ses sens. 80 % des décès sont dus à l’intoxication par la fumée et 66 % des victimes meurent par asphyxie dans leur lit.
Seul un Daaf est capable de détecter la fumée très rapidement et de doubler les chances de survie lorsqu’un incendie2 se déclare.
source : Fire Statistics United Kingdom 2005.

Des idées erronées

De nombreuses personnes ont une idée erronée du prix d’un Daaf et considèrent son achat comme un investissement onéreux superflu. En effet, le DAAF est estimé pour 22,8 % des personnes interrogées à plus de 80 euros, soit 4 à 8 fois plus cher que le prix consommateur conseillé d’un Daaf certifié et de qualité. Le prix d’un détecteur de qualité varie entre 10 et 30 euros. Le rapport qualité-prix est un critère déterminant lors de l’achat d’un DAAF pour 56,2 % des répondants. Si le marché du Daaf s’est beaucoup démocratisé avec une offre de prix très basse dernièrement, une multitude de produits ne répond pas aux critères de sécurité minimum requis.
Autre paradoxe : pour 78 % des personnes interrogées, seule la mise en place d’une législation ou d’une obligation émise par une compagnie d’assurances constitueraient des raisons suffisamment motivantes à l’installation d’un Daaf.
Le fait de rendre l’acquisition obligatoire d’un tel équipement au sein du foyer rendrait les Français plus responsables et diminuerait de façon notoire le taux de mortalité. En effet, lorsque le taux d’équipement dépasse 80%, la mortalité est réduite de moitié.
Un petit rappel tout de même, l’Assemblée nationale a adopté le 13 Octobre 2005, le texte de loi des députés Morange et Meslot visant à rendre obligatoire l’installation de détecteurs de fumée dans tous les lieux d’habitation, pour en assurer la protection contre l’incendie. Le 26 Janvier 2007, après passage au Sénat, le texte amendé a été transmis à l’Assemblée Nationale en 2ème lecture.
Mais imposer une loi n’est efficace que si les personnes concernées adoptent en plus les bons gestes de prévention. En effet, les exemples de pays étrangers dans lesquels l’acquisition d’un ou plusieurs Daaf est entrée dans les mœurs montrent que la mise en place d’une loi doit s’accompagner impérativement d’un suivi permanent avant et après l’installation (vérification de l’emplacement lors de l’installation d’un DAAF, obligation d’entretien du détecteur, etc.).

Les normes : caution et garantie indispensables

Les normes certifiant la qualité du DAAF représentent des cautions indispensables à l’achat du produit. D’ailleurs, 80% des personnes interrogées y sont sensibilisées.
Un Daafdoit effectivement afficher des certifications spécifiques donnant aux consommateurs des garanties de contrôle et de qualité. Les Daaf doivent être certifiés en priorité selon la norme européenne EN 14604 obligatoire en France depuis le 1er mai 2007 et dans le reste de l’Europe à partir du 1er août 2008.
Les consommateurs peuvent s’assurer que le produit a été testé et certifié et que l’usine est annuellement contrôlée par un organisme reconnu par la Commission Européenne grâce à la présence du logo, sous-titré d’un numéro obligatoire.
La norme NF est, quant à elle, une garantie de contrôle supplémentaire recommandée.

Qui doit acheter le Daaf?

Toujours selon cette enquête, 25,5 % des personnes locataires se déchargent de l’achat d’un DAAF et de son installation, considérant que cette installation incombe au propriétaire.
Etonnamment, la sécurité de l’habitat passe avant celle de la personne puisque 32,4 % des locataires interrogés installeraient un détecteur s’ils devenaient propriétaires de leur logement.
Toujours d’après cette enquête, les propriétaires ne sont pas plus enclins à installer un Daaf puisque 87,8 % des personnes interrogées n’en possèdent pas ; 47,3 % sont même prêt à remettre en cause son utilité.

 La marque NF
Appartenant à l’Afnor (Association Française de Normalisation), la marque NF est une marque de certification de produits attestant de leur conformité aux normes françaises, européennes et internationales. Elle fixe l’organisation générale et les conditions d’usage de la marque. La norme de référence pour la certification CE des DENFC est la NF EN 292. Apposé sur ces dispositifs, ce marquage indique que le matériel a été testé dans un laboratoire notifié et est conforme aux normes et réglementations qui lui sont applicables. Elle garantit ainsi la conformité d’utilisation et les performances imposées aux produits. Il est enfin à noter que seuls les fabricants et leurs distributeurs autorisés à revendre sous la marque du fabricant, sans avoir modifié les caractéristiques certifiées de leurs produits, peuvent obtenir la marque NF.
> Sociétés dont les Daaf sont marqués NF (selon la liste des matériels admis à la marque NF-DAAF, édition novembre 2007) : Fare, Finsecur, Garvan Entreprises, Invensys Appliance Control, Kidde Safety Europe, Merten, Siemens, Alombard, Delta Dore, Legrand, Noxhom.

Pourquoi ne pas installer des DAAF chez soi ? (%)

Pourquoi installer un DAAF ? (%)

Les motivations de l’achat d’un DAAF (%)


Source : Enquête First Alert réalisée en octobre 2007 via Internet auprès d’un échantillon de 500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 à 70 ans.

En savoir plus

Cet article est extrait du Magazine APS – numéro 167 de Janvier 2008.
Pour plus d’information sur nos publications, contactez Juliette Bonk .

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