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Les engins de mobilité douce séduisent les employeurs

Trottinettes électriques, gyroroues, et autres engins personnels de déplacements motorisés séduisent de plus en plus d’utilisateurs professionnels. Mais aussi les entreprises qui veulent faciliter le déplacement de leurs employés.

En cette période de crise sanitaire, un Français sur cinq envisagerait de se déplacer avec un engin de déplacement motorisé (EDPM). Cette appellation rassemble les trottinettes électriques, gyroroues, skateboard électrique, gyropodes et Hoverboard. Ces engins ne concernent pas uniquement le secteur des loisirs. De plus en plus de salariés et de professionnels les empruntent pour effectuer leur trajet domicile-travail. Voire même pour se rendre en rendez-vous professionnel.

En témoigne à Saint-Raphaël (Provence-Alpes-Côtes d’Azur) Olivier Pavie, un consultant spécialisé en stratégie digitale qui se déplace principalement en gyroroue. Sauf quand il doit accomplir de longs trajets interurbains. Dans ce cas, il prend le train ou sa voiture en emportant son EDPM afin de se rendre à son point de destination finale. “Ma gyroroue ne pèse que 12 kilos et me permet d’accomplir en toute autonomie jusqu’à 30 kilomètres”, met en avant le jeune quinquagénaire. Autre avantage, son chargeur de batteries se branche sur n’importe quelle prise électrique. Ce qui lui permet de recharger son engin quand il se trouve à l’extérieur.

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Olivier Pavie utilise son gyroroue pour ses déplacements quotidiens. © DR

Des flottes d’entreprises pour faciliter le déplacement des employés

Facteur de mobilité douce et d’intermodalité, les EDPM séduisent de plus en plus d’employeurs. Notamment ceux qui veulent faciliter le déplacement de leurs salariés en leur évitant les embouteillages ou la promiscuité des usagers des transports en commun. Tout en améliorant leur l’empreinte carbone. Voilà pourquoi, certains employeurs commencent à mettre en place des flottes d’entreprises. C’est notamment le cas chez BETC, le Crédit Agricole ou l’aviation civile. Sans oublier Orangina et Cram, une filiale de Dalkia qui se sont tournés vers Mobistreet, une startup spécialisée dans les flottes de trottinettes électriques pour les entreprises ou administrations.

Accidentologie élevée des trottinettes électriques

Une stratégie qui évitera aux utilisateurs d’EDPM les risques d’accidents en les formant à la conduite de ces engins. Il faut savoir que les trottinettes électriques se trouvent impliquées dans près de ¾ des accidents impliquant un EDPM. Sans grande surprise, on trouve davantage de responsables de chute ou de collision parmi les utilisateurs de trottinettes en libre-service peu expérimentés.

Ce type d’événement se produit, en général, dans l’après midi ou en soirée. Ils se traduisent par des blessures aux membres supérieurs, à la tête et au cou.

Trois principales causes d’accident

Ces accidents relèvent de trois causes principales. À commencer par les infrastructures en raison d’une chaussée défectueuse, présence d’obstacle imprévu sur la voie ou encore écart brusque de conduite d’un autre usager ou présence d’un piéton. Autres risques d’accident, le défaut mécanique ou électronique des engins mais aussi le facteur humain. À savoir, la vitesse inadaptée, le manque de vigilance ou l’inexpérience. Mais aussi l’absence d’accessoires de visibilité ou de protection (casques et gants par exemple).

Usages, risques et accidentalité des EDPM

C’est du moins un des constats du Smart Mobility Lab, un cabinet spécialisé en micromobilité. L’entreprise a d’ailleurs publié début octobre un rapport d’étude. Intitulé “Usages, risques et accidentalité des EDPM”, il se base sur une enquête menée en 2020 en deux vagues. 5 014 personnes y ont répondu. Et ce, grâce à un partenariat mené avec plusieurs acteurs. À savoir, des opérateurs de trottinette de Free Floating et des fabricants. Mais aussi l’Anumme (Association nationale des utilisateurs de micro-mobilité électrique) qui promeut et défend les EDPM.

Prime à l’achat versé par des communes

Ces engins font d’ailleurs l’objet d’une réglementation. Un décret publié le 25 octobre 2019 limite la vitesse des EDPM à 25 km/h. Lequel interdit aussi de rouler sur les trottoirs, sauf s’ils respectent l’allure du pas et n’occasionnent pas de gêne pour les piétons. Les communes ne sont d’ailleurs pas hostiles aux EPDM. Certaines vont même jusqu’à accorder des primes à l’achat. À l’instar notamment de Romainville (Seine-Saint-Denis) et Marcq-en-Barœul (Nord). Toutes deux ont d’ores et déjà fait le choix de la prime pour l’acquisition d’un engin électrique. De quoi booster encore le marché.

Les ventes de trottinettes électriques en tête des EDPM

En 2018, il s’est vendu 1,64 million d’engins contre 1,86 million en 2019, soit une progression de 13%. En tête de peloton se situent les trottinettes mécaniques avec 1,25 million d’unités vendues (UV) en croissance de 18%. A comparer aux 605 300 engins électriques vendus, en progression de 5%. Lesquels se répartissent ainsi : 478 000 trottinettes électriques (+105%), 5 500 Gyroroues (+ 31 %), 82 000 Hoverboard (-267 %), 29 000 engins avec selle +244 %, 1 700 Gyropodes (+22 %) et 7 700 skateboard électriques, selon les statistiques fournies par Smart Mobility Lab et la Fédération professionnelle de la micromobilité (FP2M). Laquelle estime qu’en 2022, le million d’unités d’engins motorisés devrait être atteint.

Cette croissance pose de nouveaux défis. Il s’agira de responsabiliser et de donner une place aux usagers des nouvelles mobilités en formant des experts. Lesquels devront accompagner l’utilisateur dans son choix et le sensibiliser aux questions de sécurité routière.

Eliane Kan

 

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