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Santé et qualité de vie au travail

Le workwear, vecteur de confort et de bien-être au travail

Le vêtement de travail évolue au fil des besoins et des habitudes des porteurs. Souvent amateurs de sportwear dans la vie courante, ils sont demandeurs de matières confortables et de coupes ergonomiques qui n’entravent pas leurs gestes.

Un opérateur est penché genoux pliés pour réaliser une tâche

Les vêtements de travail ne doivent pas entraver les mouvements. © DR

Porté aussi bien par l’artisan du BTP, le conducteur de camion ou encore le mécanicien, le workwear ne cesse d’évoluer au gré des modes et des besoins. Indispensable à la protection du porteur, le vêtement de travail s’efforce aussi de lui procurer du confort. Voire même du bien-être grâce à des tissus souples et respirants ainsi que des coupes mieux ajustées, plus design et ergonomiques. De quoi répondre aux aspirations des nouvelles générations. Des professionnels habitués à porter dans leur vie quotidienne du sportwear. Cette mode vestimentaire rend plus difficile le fait d’être engoncés dans des vêtements de travail lourds et rigides. Et ce, d’autant plus qu’ils sont générateurs de troubles musculosquelettiques (TMS) dans la mesure où ils entravent les mouvements.

Le workwear influencé par les loisirs outdoor

Ces porteurs ne supportent pas non plus d’être gênés par des manches trop étroites quand ils portent des charges. « Personne ne souhaite non plus avoir la chemise qui sort du pantalon à chaque extension », rapporte Philippe Mell, directeur de Mewa France, filiale du groupe éponyme. Ce dernier fait partie des leaders européens de la location, entretien et livraison de vêtements pour les professionnels. En 2018, il a réalisé un chiffre d’affaires de 704 millions d’euros (dont 56,9 millions d’euros en France) avec près de 5 600 collaborateurs. Depuis ses 45 sites en Europe, il délivre ses services à quelques 188 000 clients dans l’industrie, le commerce et l’artisanat et la gastronomie. Philippe Mell constate que le design du workwear se rapproche de plus en plus de la mode outdoor (loisirs extérieurs). Tant au niveau de la coupe que des matières comme les polaires et le Softshell. « Les professionnels s’attendent à retrouver le même confort dans leur tenue de travail », rapporte le directeur de Mewa France qui propose aux femmes et aux artisans des tenues de travail dédiées.

Une collection Streetwear chez Initial

Présentation de la nouvelle collection InitialA l’instar de Mewa, Initial dispose aussi de son propre bureau de style. Cette filiale du groupe Rentokil spécialisée dans la fourniture, l’entretien et la livraison de vêtements professionnels compte 88 600 clients en France. Elle gère près de 7 millions de vêtements de travail. En janvier dernier, l’entreprise a lancé « Streetwear », sa nouvelle collection de vêtements de travail. Inspirée du prêt-à-porter et du sportswear, elle comporte 17 modèles qui se déclinent en blousons, pantalons, gilets Bodywarmer, etc. Proposés en deux coloris, gris foncé ou bleu marine et surmontés de bandes rétro-réfléchissantes, ces vêtements de travail se caractérisent par leur coupe ajustée. Destinés aussi bien aux hommes qu’aux femmes, ils sont pourvus d’empiècements stretch. Lesquels se situent au niveau des omoplates pour le blouson ou à l’entrejambe du pantalon. Ce qui évite aux porteurs d’être engoncés. Avec cette nouvelle collection, Initial s’adresse aux métiers qui ont besoin de confort et de praticité, notamment les garagistes, les professionnels du transport et de la logistique, les petits artisans de la construction et de l’industrie.

L’ergonomie, le maître mot

De leur côté, Armor-Lux, BlackLäder, Molinel et Cepovett ne sont pas en reste. Tous recourent à des matières à la fois plus légères, protectrices et confortables avec pour maître mot l’ergonomie. Ces acteurs traditionnels sont d’ailleurs confrontés à des concurrents venus du sportwear et des loisirs. Et, depuis peu, du prêt-à-porter haut de gamme. A l’instar de Rica Lewis. À l’origine, la marque s’est positionnée sur le workwear, puis dans la mode. Aujourd’hui, elle revient au vêtement professionnel avec des pantalons en jean à la fois solides et souples grâce à la Fibrelex, une fibre qu’elle a brevetée. Cet exemple répond aux besoins de confort et de robustesse des utilisateurs.

Le lin plébiscité pour sa fraîcheur et sa légèreté

Avec les beaux jours, les porteurs éprouvent aussi l’envie de porter des vêtements de travail respirants et légers. Dans ce contexte, le lin devient tendance. Les utilisateurs apprécient sa fibre pour sa légèreté et la fraîcheur qu’elle procure. En outre, à la différence du coton, le lin consomme beaucoup moins d’eau. En outre, il se cultive en circuit-court sur le territoire français. Autant de qualités plébiscitées par les industriels soucieux de leur empreinte environnementale. A l’instar de Lafont, marque du groupe Cepovett, qui propose des vêtements de travail en lin aux professionnels travaillant en cuisine. Basé à Gleize (Rhône) ce groupe de 260 salariés réunit trois marques. A savoir Cepovett Safety (expert EPI), Ox’Bridge (expert uniformes image) et Lafont (multispécialiste Premium). Créé en 1844, et entré dans le giron de Cepovett en 2016, ce dernier est bien connu du monde des artisans. Il compte d’ailleurs parmi les partenaires officiels du Comité d’organisation des expositions du travail et du concours « Un des meilleurs ouvriers de France ».

Lafont lance une collection technique Premium pour les artisans

Une femme porte le pantalon Wing

Le pantalon Wing se prête à toutes les positions. © Cepovett

« Cette année, nous proposons aux artisans une collection technique premium », indique Alexandra Avram, directrice marketing et communication chez Cepovett. Baptisée Workin, cette collection recouvre trois lignes de produits. A savoir, Heritage, Essentiel et Tech. Cette dernière fait figure de laboratoire d’innovation avec des produits robustes et ergonomiques. Tels que ces pantalons en jean disponibles en version homme (modèle Speed) et femme (modèle Wing). La toile denim se compose de coton (37%), polyester (37%), élasthanne (1%) et polyamide (25%). Une composition qui favorise les mouvements amples. A noter aussi le bomber Stator en coton (65%) et polyester (35%). Aussi léger que résistant, ce vêtement arbore un tissu réalisé en « Ripstop » du nom d’un tissage spécifique. Fruit d’un partenariat entre Lafont et TDV Industries, ce tissu se montre aussi très résistant à l’abrasion. Citons enfin le pantalon Twist en tissu Cordura et Ripstop contenant 96 % de polyamide et 4 % d’élasthanne. Idéal pour travailler en plein air lors des saisons chaudes, il conjugue légèreté et grande résistance.

Une collection femme chez Molinel

De son côté, Molinel se démarque cette année avec sa première collection dédiée aux femmes. Lesquelles représentent de 5 à 10 % des effectifs dans les collectivités territoriales, les métiers de la sécurité et du bâtiment. Au niveau du design et des couleurs, la collection joue la carte unisex, conformément aux demandes des Comités hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT) qui prônent la mixité et la parité. En revanche, les coupes se font plus cintrées et s’adaptent mieux à la morphologie féminine. Pour y parvenir, les ceintures de pantalons sont équipés de deux élastiques réglables situés à l’intérieur de la ceinture. Une astuce qui permet de mieux épouser la taille et d’assurer un bon maintien au niveau des hanches tout en protégeant le bas du dos. A noter aussi la présence de pinces cousues au niveau de la poitrine. « Elles donnent du volume aux vêtements sans qu’ils paraissent trop amples », souligne Sébastien Diphile, responsable du développement produits chez Molinel.

Quatre applications en ligne de mire

Une femme habillée d'un blouson et d'un jean

La coupe de ce Softshell et du pantalon respecte la morphologie féminine. © Molinel

Avec cette nouvelle collection, l’industriel adresse quatre applications. D’abord la haute visibilité avec la gamme Lucklight. Dédiée aux professionnelles du BTP, elle comprend des pantalons et blousons confectionnés dans du tissu fluorescent en coton (60%) et polyester (40%). La seconde gamme Contakt vise le monde du transport et de la logistique tandis qu’Optimax CP concerne les opératrices, mécaniciennes et spécialistes de la maintenance travaillant dans les collectivités et l’industrie. De son côté, Puls s’adresse aux femmes artisanes avec une veste softshell gris anthracite, soulignée d’un liseret rose parme. S’y ajoutent deux modèles de pantalons. Le premier est conçu pour porter des genouillères. Confectionné en coton (98%) et élasthanne (2%), il dispose d’empiècements renfort en coton (54%) et cordura (46%). Le second en jean stretcht en coton (99%) et élasthanne (1%) autorise une grande liberté de mouvements. Résultat, la porteuse n’a aucun effort à accomplir pour s’agenouiller ou se pencher.

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