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Le thermomètre connecté de Visiomed renforce la détection des cas de fièvre hémorragique

Après avoir fait ses preuves dans 18 pays, le thermomètre Thermoflash de Visiomed se dote d'un module Bluetooth qui peut le relier à une tablette tactile. De quoi renforcer l'efficacité des équipes sanitaires qui luttent contre le virus Ebola.

Alors que le virus de fièvre hémorragique Ebola progresse au Mali, les territoires infectés recherchent un moyen simple et sûr de contrôler leur population. Ils traquent, en priorité, les cas de fièvres, qui indiquent que le porteur du virus est devenu contagieux. En lieu et place des thermomètres classiques, impliquant de laisser le matériel entrer en contact avec le malade, les pays concernés préfèrent généralement l’utilisation de thermomètres infrarouges (sans contact). En effet, ces derniers sont capables de mesurer à distance (jusqu’à 5 centimètres) la température centrale d’un corps humain, c’est-à-dire celle du cœur. Déjà distribuée dans 18 pays, le  »Thermoflash », fabriqué par le groupe français Visiomed, un spécialiste de l’électronique médicale, est une star dans ce domaine.
Déployé en Afrique de l’Ouest, en Europe et sur le continent américain, ce thermomètre est notamment plébiscité par l’Organisation mondiale de la santé(OMS), Médecins sans frontières (MSF), la Croix-rouge, plusieurs aéroports ainsi que la par les Armées américaine et suisse. Couplé, depuis juin 2014, à une application pour tablette tactile à laquelle le thermomètre est connecté via un module de communication Bluetooth, l’ensemble vient d’être repackagé. Nom de code : BewellControl. Objectif : lutter spécifiquement contre les fièvres hémorragiques comme Ebola mais également contre le Chikungunya et la Dengue, deux maladies qui connaissent une recrudescence en France cette année, avec plusieurs dizaines de cas qui se sont déclaré sur le territoire métropolitain.Détection de la fièvre. Principalement destiné à des pays pauvres, le prix du dispositif est réduit au maximum. « L’offre se compose d’un thermomètre sans contact, d’une application pour smartphone et d’un logiciel à installer sur son serveur. Ce dernier vise à recueillir et traiter les données recueillies par le thermomètre et transmises par la tablette », détaille le docteur François Teboul, ancien médecin urgentiste devenu développeur d’applications informatiques – dans le domaine de la santé pour l’hôpital qui l’employait alors – puis directeur médical chez Visiomed depuis 2008.
En outre, le pack BewellControl contient également des scénarios d’utilisation clé en main. Citons par exemple le cas d’un aéroport qui pourrait distribuer un Thermoflash à chacun de ses agents de sécurité. D’un simple mouvement, ces derniers seraient en mesure de prendre la température de chaque passager. Un chef d’équipe, disposant d’une tablette tactile, aurait dès lors la possibilité de réceptionner le signal et prendre les mesures adéquates. « Le grand intérêt, c’est que l’utilisateur n’a pas besoin de comprendre la valeur des températures recueillies. C’est l’application qui s’en occupe », reprend François Teboul. « Ce qui s’affiche à l’écran de la tablette, c’est seulement un code couleur. Vert, lorsque tout va bien. Orange, lorsque le système a un doute. Rouge, lorsque la personne scannée est fiévreuse. Il n’y a donc aucune place pour l’erreur d’interprétation. »Concrètement, un capteur installé sur le thermomètre réceptionne l’onde de chaleur émise par le corps enfiévré, au niveau de l’artère temporale (située sur la tempe). En outre, un second capteur, enregistre la température ambiante (il lui faut environ 15 minutes pour être calibré). Ensuite, une simple soustraction suffit à l’appareil pour déterminer précisément la température du sujet analysé. Ce système bénéficie du marquage CE médical (délivré par l’Union européenne). « Mais c’est surtout dans l’algorithme (propriétaire) développé en interne que réside notre principale valeur ajoutée », confie François Teboul.
Partenaire du Leti, le laboratoire de micro et nano-électronique du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) qui concentre une partie de son activité dans les applications destinées aux secteurs de la biologie et de la santé, Visiomed (CA 2013 : 11,3 millions d’euros, contre 13,7 millions d’euros en 2012) fait travailler une équipe de 5 personnes au sein d’un département R&D dont les missions ont été repensées intégralement en avril dernier. Désormais, l’accent est mis sur la recherche fondamentale, avec comme thème de prédilection la fiabilisation des données médicales et des questions de thermométrie.

Guillaume Pierre

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