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Risques industriels et environnementaux

Le Japon installe un congélateur géant pour contenir les effluents radioactifs de Fukushima

Victime du tsunami dû au séisme du 11 mars 2011, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (Japon) ne cesse de répandre des tonnes d'eau radioactive dans l'océan Pacifique. Pour tenter de contenir cette pollution, un système de barres réfrigérantes qui vont agir comme un immense congélateur. Objectif : geler l'eau dans le sol.

Cela ressemble un peu à de la science-fiction. Pourtant, le gouvernement japonais est bel et bien en train d’installer un véritable mur de glace pour congeler l’eau qui fuite dans le sol tout autour de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Laquelle, rappelons-le, a été victime d’une terrible inondation suite au tsunami dû au séisme du 11 mars 2011. Cinq ans plus tard, des niveaux de rayonnement anormalement élevés sont toujours détectés dans des échantillons d’eau de mer prélevés non seulement à proximité des réacteurs mais aussi jusque sur la côte ouest des États-Unis ! Ce qui confirme une écoulement continu de 400 tonnes d’eau toxique souterraine chaque jour sous les réacteurs, dont une partie se déverse dans l’océan Pacifique. Certes, les techniciens qui opèrent sur le site ont déjà rempli des réservoirs en acier construits pour stocker l’eau contaminée. Cependant, certaines parties de la centrale sont inaccessibles en raison des niveaux de rayonnement tellement élevés que même les robots envoyés pour enquêter ont vu brûler leurs câblages.
En réalité, la technologie du mur d’eau glacée dans le sol est déjà connue. Notamment dans l’industrie du forage de tunnels ainsi que dans l’exploitation minière. Ici, il s’agit de forer des trous verticaux de 30 m de profondeur pour y pomper une saumure réfrigérée à -30°C qui va empêcher l’eau contaminée de s’écouler dans le Pacifique. La différence, ici, c’est l’échelle de grandeur. On atteint le gigantisme. En effet, le périmètre de ce congélateur géant atteint 1.500 m ! La construction du mur a commencé en 2014. Aujourd’hui, elle est maintenant achevée et l’organisme de réglementation nucléaire du Japon a donné son feu vert mercredi dernier pour activer le mur qui va entourer les quatre réacteurs endommagés avec une barrière de congélation. Si le processus va se faire en plusieurs phases, la première étape fournira d’emblée près de 95% de la barrière.
Pour sa part, Tepco, l’exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, pense que la barrière de congélation permettra de ramener les eaux souterraines à un niveau plus élevé. Ce qui facilitera le processus de récupération de ces eaux de sorte à éviter que les eaux toxiques ne se répandent dans le Pacifique. Si la première étape réussit, l’écoulement des eaux souterraines dans les bâtiments sera réduit de 50%. Un encouragement pour intensifier la barrière solide autour des 4 réacteurs. Aller jusqu’au bout de la démarche réclamera encore plusieurs mois de travaux.

Erick Haehnsen

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