Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Sûreté et sécurité

Intégrer les drones au système de sécurité

Rendre exploitable les flux vidéo d’un drone. Automatiser la recharge électrique et les missions, aussi bien les plans de vol que l’atterrissage sur la base au sol… Autant d’arguments qui ont permis à la start-up parisienne Hoverseen de remporter la mention spéciale des Trophées de l’innovation d’Expoprotection 2020.

« Lorsque je travaillais dans la vidéosurveillance, des clients m’ont demandé d’intégrer des drones à des systèmes de sécurité. Cependant, la réglementation, notamment l’obligation d’employer un pilote de drone, et la technologie posaient problème, se souvient Eric Villiers, président cofondateur d’Hoverseen, une start-up créée en 2018 à Paris, labellisée French Tech Seed. Il était donc difficile de faire converger le monde du drone et celui de la surveillance. Du coup, les projets avaient du mal à se concrétiser. Ils se révélaient techniquement complexes et économiquement non viables. » Bref, il fallait poser le problème en partant sur de nouvelles bases.

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Une fois les missions configurées par un télépilote professionnel, les vols des drones deviennent entièrement automatiques. © Hoverseen

Partenariat avec Parrot

L’entrepreneur va voir Parrot, le fabricant de drones-caméra, pour envisager de créer un drone automatique de vidéosurveillance. Henri Seydoux, le fondateur de Parrot, lui ouvre son service de recherche et développement. De son côté, Eric Villiers apporte sa connaissance de l’écosystème de la vidéosurveillance. L’idée se précise : prendre un drone sur étagère et de le transformer en caméra volante de vidéosurveillance autonome et intégrée à part entière à un VMS (Video Management System) ou à un hyperviseur.

Autrement dit, il s’agit de faire du drone la nouvelle caméra du système de gestion de la sécurité. Une innovation qui a permis à Hoverseen de décrocher la mention spéciale des Trophées de l’innovation d’Expoprotection 2020, ; le salon de la prévention et de la gestion des risques. « Nous avons alors couché sur le papier les besoins et les moyens de les satisfaire. Ensuite, nous avons travaillé sur les points techniques les plus durs », se souvient Eric Villiers. L’équipe d’Hoverseen phosphore alors sur la transformation des flux vidéo du drone sur étagère en flux enregistrables sur VMS. Et et sur le pilotage de la caméra via la console PTZ.

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Ici, c’est la base qui pilote l’atterrissage du drone. © Hoverseen

Automatiser le cycle complet de la mission

Associée au drone, Hoverseen développe une base au sol qui comporte le système de recharge. « Pour 10 minutes de vol, il faut compter 30 à 40 minutes de recharge, reprend Eric Villiers. En général, c’est le drone qui embarque un logiciel afin de revenir à la base. Ici, c’est la base qui repère le drone et le guide pour se poser. » Autre difficulté contournée, le processus de recharge ne requiert pas de démonter la batterie. « Nous avons rajouté des contacts au niveau des pieds », poursuit le chef d’entreprise.

Dernière difficulté à lever, la réglementation. « Aujourd’hui, pour faire voler un drone, il faut recourir à un télépilote », souligne Eric Villiers. « Pour éviter cette contrainte, un télépilote professionnel vient configurer les plans de vol, dans le respect des réglementations. Ensuite, côté exploitation, c’est l’agent de sécurité qui lance les missions. Sans aucune possibilité de modifier les plans de vol. » Bien sûr, cette démarche n’affranchit pas des demandes réglementaires auprès de la DGAC (pour la partie vol) ainsi qu’auprès de la préfecture et de la CNIL (pour la vidéosurveillance).

Erick Haehnsen

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