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Santé et qualité de vie au travail

Eurogiciel met la réalité virtuelle au service de la santé et de la sécurité au travail

Cet intégrateur a noué un partenariat avec Optinvent, fabricant de lunettes connectées à réalité virtuelle adaptables sur des casques. En test chez plusieurs industriels, dont une compagnie pétrolière, ces accessoires facilitent l'accès aux notices d'instruction ou libèrent les mains des opérateurs. De quoi améliorer les conditions de travail.

Pour faciliter l’accès aux notices d’instruction, ne serait-il pas judicieux de remplacer le support papier par une application accessible grâce à des lunettes connectées de Réalité augmentée (RA) ? La question est actuellement posée chez certains logisticiens et industriels. A commencer par cette compagnie pétrolière dont le nom reste confidentiel. En octobre dernier, elle a équipé de lunettes informatives RA une poignée de techniciens en charge de la maintenance de certains équipements de production. Ces machines sont estampillées d’un QR code qui, une fois scanné par les lunettes montées sur des casques, donne directement accès aux consignes de sécurité. « Grâce à ce dispositif, l’industriel espère limiter les erreurs de manipulation qui ont abouti à des accidents du travail néanmoins bénins », indique David Chérel, directeur de la division Solutions innovantes et mobilité chez Eurogiciel Ingénierie, un intégrateur de nouvelles technologies basé à Nantes (44).

Assemblage à Rennes. Ce dernier a noué un partenariat technologique avec le français Optinvent. Cette entreprise conçoit et développe des lunettes connectées RA qu’elle assemble dans son propre atelier basé à Rennes (Ille-et-Vilaine). Commercialisés depuis un an, ces accessoires nommés Ora contribuent à améliorer les conditions de travail et la sécurité des salariés en libérant leurs mains. Finis, en effet, les manuels et les listings papier. « Les informations dont les techniciens ont besoin pour accomplir une tâche ou aller chercher des colis sont directement projetées sur la rétine », fait valoir de son côté Kayvan Mirza, CEO d’Optinvent. Spécialisé, notamment, dans les technologies de vidéoprojection, ce dernier a cofondé Optinvent avec un autre ingénieur, Khaled Sarayeddine, rencontré chez Technicolor, leur ancien employeur.

Plus de 2 millions d’euros levés. C’est en 2007 qu’ils ont créée leur entreprise. Laquelle a réussi à lever plus de 2 millions d’euros afin de financer ses développements. Elle compte aujourd’hui une dizaine de salariés et de multiples utilisateurs pilotes dans la logistique, l’automobile, la chimie, l’aéronautique et l’énergie. Près de 7 ans de recherche et développement ont été consacrés à ces lunettes protégées par 11 brevets. La première version lancée l’an dernier pèse 80 grammes. La seconde appelée « Ora 2 » devrait arriver au premier trimestre 2016. Elle pèsera 25 grammes de moins et devrait être plus esthétique et plus ergonomique pour les porteurs de lunettes de vue et même un peu moins chère que la version actuelle vendue 699 euros HT.

Wifi embarqué. Dans les deux cas, le dispositif de vision ne se positionne que sur un seul des deux verres. Il embarque une caméra, un capteur de mouvement, une puce GPS pour se géolocaliser, un microprocesseur et une prise USB. Laquelle permet de se connecter à un smartphone en cas d’absence de réseau Wifi. « L’intérêt d’une connexion, c’est de pouvoir accéder à un avis d’expert en cas de difficulté sur une machine », indique le dirigeant d’Optinvent. « Dans le cas de l’application liée aux machines de production pétrolière, il n’est pas besoin de se connecter à un site distant car les procédures de sécurité à suivre sont contenues dans les lunettes qui disposent d’une capacité de stockage allant jusqu’à 8 Mo », fait remarquer David Chérel qui imagine que d’autres secteurs vont suivre. Notamment les entreprises qui auront la charge de désinstaller du matériel existant. Par exemple, les compteurs électriques dont il existe de très nombreuses variantes et dont les plus anciennes remontent au siècle dernier, dans les années 50…

Eliane Kan

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