Alors que cette panne sur les réseaux télécoms d’Orange a entraîné de graves dysfonctionnements, le gouvernement a réuni une « task-force interministérielle » pour anticiper ce risque.
Il y a trois mois, une panne géante survenait chez Orange, paralysant les services d’appels d’urgence. En cible, un bug sur le réseau de télécommunications de la société, provoquant de graves dysfonctionnements sur l’acheminement des communications d’urgence. Notamment en empêchant les Français d’appeler les numéros d’urgence comme le SAMU ou les pompiers. En réaction, l’exécutif vient d’annoncer prendre des mesures musclées pour qu’un tel incident ne se reproduise plus. Ainsi, dans un communiqué publié lundi soir, le Secrétariat d’État en charge du Numérique, sous la houlette de Cédric O, a mis en place une « task-force interministérielle ». Son objectif : mettre en œuvre des actions visant à améliorer la « résilience de l’acheminement des appels d’urgence ».
Un rapport de l’ANSSI
Après les incidents du 2 juin et à la suite de la remise en état du service, le Gouvernement a immédiatement commandé un rapport pour comprendre les causes du bug, et anticiper les risques de la survenue d’un nouvel incident de ce type. Ce rapport à été commandé à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), de l’Inspection générale de l’administration (IGA), l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), au Conseil général de l’économie (CGE) ainsi qu’au Commissariat aux communications électroniques de défense (CCED).
Une réunion interministérielle
À la suite de ce rapport, le 6 septembre 2021, Cédric O a piloté une réunion de la commission interministérielle de coordination des réseaux et des services de communications électroniques pour la défense et la sécurité publique (CICRESCE). Cette task-force interministérielle devra « superviser la bonne application rapide de l’ensemble des mesures issues du contrôle commandé par le gouvernement à la suite de l’incident ».
Améliorer la résilience des appels d’urgence
« Le Gouvernement prend toutes les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les recommandations formulées par l’ANSSI dans son rapport de juillet 2021. L’amélioration de la résilience de l’acheminement des appels d’urgence est une priorité absolue » a affirmé Cédric O.
Trois mesures
Pour suivre les recommandations du rapport, le gouvernement prévoit dans un délai de 3 à 6 mois des mesures de trois types : « adapter le cadre légal, contractuel et technique, se préparer à faire face de façon efficace et rapide à ce type de crises et prévenir de nouvelles pannes».
Améliorer le contexte législatif
Côté législation, il prévoit une adaptation du cadre législatif en vigueur, dans le cadre de la proposition de loi du député Fabien Matras. Il s’agira de « consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers, dont le passage au Sénat est prévu dans les prochaines semaines».
L’Arcep saisie
Par ailleurs, le gouvernement a saisi l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) à la fin du mois de juillet 2021 «en lui transmettant l’ensemble des éléments de conclusion du rapport». Le but étant que l’Autorité puisse surveiller le bon respect par l’opérateur Orange de ses obligations réglementaires.
Un exercice de crise fin 2021
Enfin, un exercice de crise aura lieu à la fin du premier trimestre 2021 par les services de l’Etat. Il rassemblera «l’ensemble des acteurs concernés, afin de vérifier l’amélioration de la résilience de l’acheminement des communications d’urgence et de la dimension relative à la gestion de la crise». A cette occasion, une nouvelle réunion du CICRESCE se tiendra également pour faire le bilan de ces travaux.
Ségolène Kahn
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