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Sûreté et sécurité

Miramas : de l'urgence d'évaluer la sécurité des sites de stockage des munitions militaires

Après le vol de 150 détonateurs, de pains de plastique et d'environ 40 grenades à Miramas, la décision est enfin prise d'enquêter sur les dysfonctionnements dans le stockage des munitions militaires.

Lundi dernier en début d’après-midi, les autorités militaires locales ont détecté une intrusion par effraction au dépôt du Service inter-armées des munitions (Simu) de Miramas (13). Celle-ci a été immédiatement signalée au commissariat de police de Miramas. Le parquet de Marseille a été saisi de cette enquête. « Dès la découverte des faits, le ministère de la Défense a naturellement mis à disposition des enquêteurs le concours de l’ensemble de ses services. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a ordonné une enquête de commandement pour analyser les faits, l’organisation et les éventuelles responsabilités, rapporte un communiqué du ministère de la Défense diffusé hier. Au regard de cet événement, le ministre a également confié à la Direction de la Protection des installations, moyens et activités de la Défense (DPID) – nouvellement créée – la mission d’évaluer, sous quinzaine, la protection de l’ensemble des sites militaires de stockage de munitions et de proposer les mesures correctrices qui s’imposeraient. »
Mais, justement, cette DPID semble manquer d’efficacité… Comme l’a estimé ce matin sur France Info François Cornut-Gentille qui s’appuie sur des documents budgétaires transmis au Parlement. Le député mentionne, notamment, un indicateur de performance relatif au taux des sites militaires et des sites industriels et économiques liés à la Défense, inspectés dans les délais prescrits. « Cet indicateur a permis de révéler les graves défaillances de la DPSD qui n’a inspecté que les deux tiers des sites prescrits en 2008 et 2009. Depuis, un effort significatif, concomitant à une diminution du nombre des sites sous surveillance, a été accompli pour afficher un bilan [d’inspection] de 93 % des sites en 2014. » Cependant, au regard des menaces qui pèsent sur l’ensemble des sites, il est difficilement compréhensible que l’objectif de 100 % ne soit ni visé et encore moins atteint. « Si le ministère de la Défense n’a pas compris cette évidence, les braqueurs de Miramas l’ont bien intégrée », assène François Cornut-Gentille, pointant ainsi du doigt des défaillances majeures de la sécurité des sites militaires.
En effet, rappelons que les malfaiteurs se sont contentés de découper le grillage du site de Miramas pour y dérober au moins 150 détonateurs, des pains de plastique ainsi que des grenades dans la nuit de dimanche à lundi. Cette base logistique déployée sur 200 ha emploie environ 200 personnes. Problème, les deux rangées de clôture grillagée ne seraient pas équipées de caméras de surveillance. Ensuite, les malfaiteurs auraient agi tout en se maintenant hors du champ de vision des caméras de vidéosurveillance. Comment ces dernières ont-elles été installées ? Pourquoi n’ont-elles pas été efficaces ? Que vont faire les malfaiteurs de ces munitions et détonateurs : des braquages, des attentats terroristes, du trafic ? Personne ne le sait. Justement, c’est ce qui nous inquiète.

Erick Haehnsen

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