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Risques industriels et environnementaux

Terabee accroît la sécurité des drones d'inspection grâce à ses capteurs de distances

Cette entreprise française délivre initialement des services de numérisation et de diagnostic des bâtiments à l'aide de ses propres drones. Elle a développé des capteurs de distance qui intéressent les engins volants et terrestres opérant dans des environnements difficiles où les GPS ont du mal à fonctionner. A l'instar du tunnel de l'accélérateur du Cern qu'elle essaie de cartographier en 3 D afin d'en mesurer la radioactivité.

Aussi rapides que la lumière, pas plus gros qu’une petite boîte d’allumettes et particulièrement légers (8 g), les capteurs de distance du français Terabee contribuent à sécuriser la navigation des drones, surtout les engins d’inspection, dans des environnements difficiles où les GPS ne peuvent fonctionner. A l’instar du fameux tunnel de l’accélérateur de particules de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, plus connue sous le nom de Cern.

En partenariat avec ce dernier, la PME française essaie de développer des véhicules volants autonomes qui opèrent au sein de l’accélérateur de particules afin de cartographier en 3D son tunnel et d’en mesurer la radioactivité. « Cette application nécessitait d’avoir des capteurs de distance suffisamment précis et rapides pour éviter de se heurter aux parois », rapporte Vito Bongiorno, associé de Terabee. Partenaire du Cern, cette PME d’une vingtaine de collaborateurs, la plupart ingénieurs et physiciens, est basée à Saint-Genis-Pouilly (Ain) dans l’incubateur Innogex, labellisé par le centre de recherche situé à quelques mètres de là. Terabee a été créée en 2012 par trois associés dont son président Max Ruffo, un ancien responsable R&D de Boeing, et Claudio Parrinello, un ancien physicien et chef du transfert de technologies du Cern.

C’est justement pour répondre aux besoins de ce dernier que la PME a planché pendant deux ans à la conception et au développement du capteur TeraRanger. Particularité, sa capacité à mesurer plus de 1,000 distances par seconde grâce à des LED qui émettent des signaux infrarouges sur une distance de 14 mètres en intérieur et 7 mètres à l’extérieur. De quoi éviter les collisions, même à la vitesse de 40 km/h. Comparés aux lasers de détection, les TeraRangers (du nom des capteurs) sont peu gourmands en énergie, inoffensifs pour les yeux et, surtout, beaucoup moins chers puisqu’ils ne sont vendus que 125 euros. « De plus, notre capteur envoie des données en millimètres par simple connexion Plug & Play », fait valoir Vito Bongiorno, porte-parole dans cette entreprise polyglotte qui a pour clients des universités ainsi que des industriels.

Pour financer le développement de ces capteurs, l’entreprise fournit des services de numérisation et de diagnostic des bâtiments au moyen de ses propres drones. Elle a aussi bénéficié d’aides de BPIfrance, entre autres. Mais le gros des financements provient d’une importante levée de fonds, de quelques millions d’euros, réalisée auprès d’investisseurs privés. De quoi industrialiser les capteurs et démarrer leur commercialisation.

La PME vise l’équipement des drones aériens et terrestres ainsi que tout autre engin capable de naviguer de manière autonome. Terabee vise également les sites de production robotiques. Avec le Cern, elle a créé des rideaux virtuels constitués de capteurs placés autour des robots. Ce qui permet, notamment, de limiter l’intervention humaine dans un endroit à haut danger radioactif. Parallèlement à la commercialisation de ses capteurs, la PME prépare une nouvelle ligne de capteurs pour des caméras tridimensionnelles qui contribueront à reconnaître plus rapidement les objets. Lancement prévu pour la fin de l’année.

Eliane Kan

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