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Sûreté et sécurité

Quand l’électronique organique transforme les smartphones en lecteurs d’empreintes digitales

La société Isorg a mis au point un module d’authentification digitale qui se base sur la photodétection organique. À intégrer dans un smartphone, dès sa conception, cette technologie vient d’obtenir l’approbation du FBI.

À l’avenir, l’écran des smartphones pourrait bien se transformer en un véritable lecteur d’empreintes digitales. Notamment grâce à Isorg qui ambitionne d’intégrer l’électronique organique dans les applications de sécurité. Récemment, cette société limougeaude pionnière des photodétecteurs organiques et des capteurs grande surface, vient de décrocher Outre-Atlantique la certification du Bureau fédéral d’investigation (FBI). Il s’agirait « d’une première sur le marché de la sécurité ». En question, son module FAP 10 (Fingerprint Acquisition Profile – profil d’acquisition d’empreintes digitales) a été conçu pour s’intégrer à des appareils portables pour le contrôle d’accès, par exemple, des aéroports. 

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Avec seulement 2mm d’épaisseur, le module FAP 10 pourra être intégré facilement dans les smartphones de demain. © Isorg

Des zones photosensibles

Il faut savoir que la photodétection organique est une technologie qui permet la conception de zones photosensibles de formes complexes et conformables. En ce qui concerne le FAP 10, il permet de transformer la totalité d’un écran de smartphone en capteur d’empreintes. « Notre produit offre une image de grande qualité ainsi que la précision et la robustesse dont les clients ont besoin pour le contrôle aux frontières, le contrôle d’accès, l’identification des électeurs, etc. », indique Jean-Yves Gomez, le PDG d’Isorg.

Une certification inédite

Récemment, le FBI a donc décerné une certification au FAP 10 dans la catégorie des capteurs optiques basés sur des photodiodes organiques (OPD – Organic PhotoDiode). « Cette certification confirme notre capacité à fournir des modules de biométrie basés sur l’électronique organique. Nous sommes les premiers à obtenir cette approbation de sécurité pour un capteur d’empreintes digitales OPD », ajoute le PDG. 

Une certification nécessaire

Tout l’intérêt de ce « tampon » réside dans le fait que le FBI s’avère le seul organisme à pouvoir délivrer, dans le monde entier, cette certification qui touche à la sécurité. De quoi lui ouvrir les portes du marché mondial de la sécurité. « Sans elle, on ne peut pas vendre de capteurs aux intégrateurs et fabricants de dispositifs de sécurité, précise au magazine Le Populaire Nicolas Bernardin, directeur du développement commercial d’Isorg à Limoges. C’est une procédure qui a duré plus de six mois et qui est coûteuse. »

Vers une commercialisation en 2022

« Le module FAP 10 est fabriqué en imprimant une photodiode organique sur une matrice de transistors à couches minces (TFT Backplane – Thin Film Transistor). Isorg est le seul fabricant au monde capable de produire des capteurs OPD en volume », précise l’entreprise qui se dit prête à « fournir des lots industriels » dans son usine créée en 2016, sur le parc d’Ester technopole à Limoges. Au planning, la production de masse est prévue pour l’automne 2021  et la commercialisation des capteurs intégrés dans des produits en 2022. 

Un module de moins de 2 mm  d’épaisseur

Concrètement, le FAP 10 se compose d’un capteur d’image, d’une source lumineuse dédiée, de filtres optiques et d’une électronique de pilotage. Ultra mince et plat (moins de 2 mm d’épaisseur), ce procédé a été conçu pour s’intégrer aux smartphones des clients d’Isorg. « Au lieu d’avoir un gros bloc comme ceux que l’on peut voir dans les aéroports pour venir prendre les empreintes digitales des voyageurs, on va se retrouver avec un format comparable à celui d’un smartphone », explique à France3 Nicolas Bernardin.

Bientôt une authentification des quatre doigts

Ensuite, le FAP 10 d’Isorg se destine aux opérations d’authentification à un doigt. À terme, l’entreprise prévoit de faire certifier des modules de biométrie de plus grande surface, allant jusqu’à quatre doigts. « Une évolution est possible vers des surfaces encore plus grandes, comme la paume entière de la main. Des fonctionnalités de détection de faux doigts peuvent facilement être intégrées dans le dispositif et dans le logiciel. »

 Ségolène Kahn

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