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Santé et qualité de vie au travail

Santé au travail : Eurosign se lance à l'international

Basée dans les Pyrénées orientales, cette TPE de 7 personnes innove avec ses appareils manuels de levage plaques et tampons de réseaux urbains enterrés. De quoi prévenir les TMS des ouvriers de la voirie mais aussi les Bac+3 ou bac+5 des réseaux de fibre optique.

C’est à partir de Claira, dans les Pyrénées orientales que la société Eurosign part à la conquête du monde. Créée en 1995, cette TPE a commencé par commercialiser des systèmes d’attaches aimantées pour les badges d’identification des personnels dans les entreprises. Des systèmes pratiques puisqu’ils évitent le recours à une épingle à nourrice, critiquée pour les blessures qu’elle peut occasionner. A partir de 2009, la société languedocienne prend un virage décisif pour son développement : celui des équipements pour la sécurité et la santé au travail. Une bonne idée car la TPE envisage de s’exporter dans 21 pays !
Forte son expérience acquise dans les aimants, Eurosign conçoit un outil de levage, très simple mais efficace, pour soulager les ouvriers de maintenance des réseaux urbains enterrés (eau potable, eaux usées, électricité, gaz, télécoms, fibre optique…). Or ces réseaux ont tous un point commun : on y accède par une trappe que bouche une lourde plaque, généralement en fonte. « Nous avons conçu et développé un lève-plaque qui recourt à une technologie d’aimants à base de terre rare, le néodyme, capable de soulever 450 kg », explique Carlos Blanco, ancien monteur devenu attaché commercial. L’objectif étant d’aimanter la plaque de fonte de sorte à la déplacer pour libérer l’accès au réseau enterré.
Pour consolider la conception de ses nouveaux produits, Eurosign s’est alors tournée vers l’expertise de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) et l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics, lesquels peuvent financer jusqu’à 40% du prix de l’équipement pour les TPE de moins de 50 salariés. « Nous avons travaillé avec des ergonomes et préventeurs. L’idée étant que les opérateurs de voirie puissent rester le dos droit et éviter le syndrome des doigts écrasés. Car c’est en reposant la plaque qu’il y a des accidents, analyse l’attaché commercial. En fait, cet outil concerne non seulement les ouvriers de voirie mais aussi les techniciens Bac+ 3 et les ingénieurs Bac+4 qui interviennent sur la fibre optique ainsi que les géomètres. D’autant que, en cas d’accident, ces profils sont très difficiles à remplacer… » Autre élément à prendre en compte : « A présent, ce sont les collectivités territoriales qui prennent de plus en plus en charge leurs travaux de voirie liés à l’entretien des réseaux enterrés », détaille Carlos Blanco.
Qui plus est, la TPE a mis en place un système de  »remontée d’information » provenant du terrain afin que ses offres collent davantage à son marché. « C’est ainsi que nous avons appris que certaines plaques de voirie en fonte sont en train d’être remplacées par des plaques en béton ou des plaques recouvertes de pavés afin, selon le désir des urbanistes, de conférer aux chaussées un aspect visuel uniformisé », reprend l’attaché commercial. Et cela change tout car, bien sûr, l’aimant n’a pas d’effet sur le béton ! « Nous avons alors conçu le  »Kit chaînes », un système de chaînes et de crochets qui s’utilise toujours avec l’outil de levage – lequel divise par 3 l’effort de levage manuel. Il faut savoir que les plaques béton ou recouvertes de pavés pèsent plus lourd que les plaques de fonte, souligne Carlos Blanco qui vient de profiter du salon Ifat (gestion de l’eau, traitement des eaux usées…) début mai à Munich (Allemagne) pour lancer le Kit chaînes. A présent, nous envisageons de développer nos ventes dans 21 pays ! »

Erick Haehnsen

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