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Santé au travail : 1 euro investi dans la prévention, 13 euros de bénéfice

L'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-Osha) publie une synthèse d'études sur le coût des risques psychosociaux.

L’Europe paie le prix du stress lié au travail, selon l’étude Calcul des coûts du stress lié au travail et les risques psychosociaux. Afin d’ouvrir le débat et susciter des actions de prévention, ce document évalue le coût du stress et des Risques psychosociaux (RPS), non seulement pour l’individu et l’entreprise mais aussi pour la société dans son ensemble. Et les résultats illustrent la nécessité d’agir : les dépressions  »professionnelles » en Europe coûtent 617 milliards d’euros par an, soit quatre fois le budget de l’Union européenne (151 milliards en 2014). La facture inclut le présentéisme et l’absentéisme (272 milliards d’euros chaque année), la perte de productivité (242 milliards d’euros), les frais de santé (63 milliards d’euros) et les allocations pour inaptitudes (39 milliards d’euros).

La faute à la crise. « La vie professionnelle est affectée par l’accélération générale du rythme de vie contribuant à l’intensification du travail, la contrainte des délais, le multitâche, tente d’expliquer le rapport. En plus de ces changements structurels, la crise économique actuelle place une pression accrue sur les employeurs et les travailleurs pour qu’ils demeurent concurrentiels. » 

Côté législation, les employeurs ont la responsabilité légale de réduire les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs (directive 89/391 / CEE). « Néanmoins, de nombreuses entreprises croient à tort que la lutte contre les risques psychosociaux entraînera des coûts supplémentaires alors que, en fait, répondre à ces risques peut être encore plus coûteux pour les employeurs, les travailleurs et la société en général. » L’étude européenne tente ainsi de combattre ces préjugés en évaluant les conséquences positives des politiques de prévention. Elle estime qu’en investissant 1 euro dans la prévention et la sensibilisation, l’entreprise génère un bénéfice net de plus de 13 euros.

Caroline Albenois

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