Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Relancer son activité après un incendie

Il y a peu, l'entreprise Laudescher a vu sa menuiserie disparaître dans les flammes d'un incendie dont la cause est encore inconnue. Loin de se laisser abattre, l'équipe dirigeante a relevé les manches.

Depuis le 4 décembre, Laudescher vit un cauchemar. Située à Carentan (50), cette menuiserie familiale spécialisée dans la fabrication de panneaux isolants en bois a été ravagée par le feu. Celui-ci a détruit les deux tiers (3 000 m²) du site, constitué de bâtiments pourtant aux normes. Machines-outils, stocks de bois, 1 million d’euros de produits manufacturés… tout est parti en fumée. Rangée derrière le PDG de l’entreprise (CA 2012 : 6 millions d’euros), Jean-Marc Laudescher, l’équipe dirigeante a monté une cellule de crise constituée des directeurs des différents services afin de relancer au plus vite son activité.

Occuper le terrain. « Au cours des 24 heures qui ont suivi la catastrophe, nous avons dressé l’état des lieux et chiffré les dégâts. Puis nous avons évalué l’impact du drame sur notre rentabilité dans les mois à venir, explique David Olivero, directeur commercial chez Laudesher. Notre première action concrète a consisté à remettre en fonction notre système d’information dans le but de reprendre les commandes en cours. » Autre priorité : rassurer les 40 salariés de l’entreprise, dont 25 se retrouvent au chômage technique. « Et faire taire les rumeurs, ajoute David Olivero. En effet, ces dernières sont anxiogènes pour nos clients. Or les concurrents guettent, prêts à occuper le terrain… »

 
Gestion du secret. Reste le plus délicat, la remise en route de la production. Pour ce faire, l’entreprise a choisi de s’appuyer sur des sous-traitants… sans pour autant leur livrer ses secrets de fabrication. « Concrètement, le processus de fabrication a été segmenté en petites parties appelées  »phases d’usinage ». Puis chacune d’entre elles a été confiée à un sous-traitant dans le cadre d’un  »contrat de phase », reprend David Olivero. De cette manière, aucun de nos prestataires n’a la vision d’ensemble de notre processus. » Le secret de fabrication reste donc préservé.

 
Bilan carbone. Dernier point : les sous-traitants sont choisis dans un rayon de 100 km. En effet, malgré les circonstances, Laudescher ne veut pas alourdir son bilan carbone. Certifiée ISO 14001 (Management environnemental), l’entreprise cherche même à se montrer exemplaire. Afin de préserver un cours d’eau situé à proximité de l’incendie, elle a par exemple récupéré (dans des bassins de stockage) l’eau déversée par les pompiers et contaminée par les produits chimiques issus des locaux sinistrés. L’eau sera récupérée par un prestataire qui s’occupera de la recycler.

 

Guillaume Pierre

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