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Primo1D lorgne vers le marché des fabricants et loueurs d'EPI

La startup a levé 3 millions d'euros pour industrialiser son fil RFID qui s'adresse aux acteurs du textile. Notamment aux fabricants ou spécialistes de l'entretien des EPI mais aussi aux entreprises utilisatrices.

Sécurité oblige, bon nombre de préventeurs ou de chefs d’atelier vérifient systématiquement que leurs collaborateurs portent correctement les EPI qui leur ont été attribués. Un contrôle qui pourrait se faire demain automatiquement grâce au fil RFID développé par la jeune société Primo1D. « Notre fil invisible intègre une puce possédant un identifiant unique », fait valoir Alain Papanti, directeur commercial de cette spin-off du CEA qu’il a cofondée en 2013 avec deux autres ingénieurs. A savoir, Emmanuel Arène, le PDG, et Dominique Vicard, co-inventeur avec Jean Brun, ingénieur au CEA-Leti du « E-Thread », du nom de ce fil électronique. Dédiée à la traçabilité des produits textiles, cette invention protégée par une vingtaine de brevets détenus par le CEA ouvre notamment de nouvelles perspectives aux fabricants d’EPI (équipements de protection individuelle).

En intégrant E-Thread dans leurs vêtements de travail haut de gamme, ils peuvent garantir à leurs clients qu’il ne s’agit pas d’une contre-façon. Par ailleurs, ce fil RFID va contribuer à la sécurité des salariés en vérifiant qu’ils sont correctement protégés s’ils pénètrent dans des zones sécurisées comportant par exemple un risque d’explosion. Nul besoin qu’ils s’approchent d’un lecteur dédié sachant que la puce de type UHF peut être lue à trois ou quatre mètres de distance contre quelques centimètres pour la majorité des puces RFID actuellement déployées sur ce marché. En outre, comme le numéro du fil est unique, on peut lui affecter des données spécifiques afin d’effectuer un suivi automatique de l’entretien de l’EPI. « Le responsable des EPI pourra être automatiquement averti de leur fin de vie en fonction du nombre de lavages déjà effectués », souligne Alain Papanti.

« Bien-sûr ces applications réclament d’être réalisées par des entreprises spécialisées en développement de solutions informatiques ou par des intégrateurs »

, explique le directeur commercial qui a d’ores et déjà pris contact avec ce type d’acteurs. Dès lors, E-Thread intéressera aussi les loueurs et les entreprises spécialisées dans l’entretien des EPI. 

Ces acteurs utilisent déjà des puces pour le suivi de ces vêtements. « Notre ambition est de leur proposer des puces leur apportant des valeurs supplémentaires », prévoit le directeur commercial de l’entreprise qui se prépare à industrialiser son fil, sous forme de bobine, dès le début de l’année prochaine. Pour se faire, Primo1D a levé auprès de ses investisseurs trois millions d’euros en juillet 2014. Signe que la RFID a de beaux jours devant elle. « Il existe déjà plusieurs milliards de puces RFID en circulation et l’industrie textile en est un des plus gros consommateurs », rapporte Alain Papanti. Dans un second temps, la startup espère coupler son fil RFID avec des capteurs afin de renforcer la protection apportée aux EPI.

Eliane Kan

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