Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Sûreté et sécurité

Parier sur la vidéosurveillance et les gendarmes réservistes pour sécuriser les campagnes françaises

Dans la perspective de limiter les vols et les cambriolages dans les campagnes françaises, le préfet André Viau suggère de recourir à la vidéosurveillance et aux gendarmes réservistes. Ces derniers pourraient alors intervenir en cas d'alerte. De quoi limiter les risques de vols qui ont augmenté ces derniers mois.

« La campagne française souffre d’une insécurité grandissante », estime le préfet André Viau, président d’honneur du Forum international des technologies et de la sécurité (FITS). En effet, la hausse du nombre de faits constatés par les services de police et les unités de gendarmerie lui donne raison. En janvier 2016, ces derniers ont enregistrés 558 vols simples dans les exploitations agricoles. Contre 722 en avril dernier ! En-dehors du mois de février, le nombre de vols n’a cessé de croître. Idem pour les cambriolages dans les résidences secondaires qui sont passés pour la même période de 1.177 en janvier à 1.316 en avril. Cette hausse des vols n’est d’ailleurs pas spécifique à la campagne. Sur le territoire français on a déploré au total 52.856 vols en janvier contre 53.593 vols en avril dernier. Certains départements sont plus particulièrement touchés. C’est le cas de l’Hérault, de la Gironde, de la Loire-Atlantique, de la Marne et de l’Yonne qui ont essuyé en 2014 et 2015 le plus de vols de matériels agricoles.

« Le sentiment d’insécurité dans les campagnes s’est accru avec le vol de bétail et de récolte de fruits », rapporte André Viau. Ce dernier réfléchit avec la Fondation Concorde sur des solutions technologiques et organisationnelles. Laquelle veut organiser un colloque sur la question le 18 octobre prochain. Pour limiter les risques de la délinquance en milieu rural, André Viau préconise de coupler l’installation de solutions de vidéoprotection à l’intervention de gendarmes réservistes. Il s’agit de professionnels qui mettent leurs compétences au service de l’État pour des missions ponctuelles. « On pense à des gendarmes à la retraite ou encore à des médecins, psychologues, informaticiens, etc que l’Armée mobilise en cas de besoin », explique le préfet. Ces gendarmes réservistes seraient soumis à l’autorité hiérarchique et payés pour la réalisation de leurs missions. L’idée serait de voir dans quelle mesure les communautés de communes pourraient en disposer en cas de besoin, un peu à la manière des pompiers volontaires. Ce qui permettrait de multiplier les gendarmes dans les zones rurales.

 « Les gendarmes réservistes existent dans d’autres pays comme aux Etats-Unis où la Garde nationale est constituée de volontaires soumis à l’autorité nationale », rapporte André Viau qui s’est déjà entretenu avec l’Association nationale de la vidéoprotection (AN2V) où les professionnels ont déjà réfléchi à la question, sachant que certains de ses membres ont déjà une expérience sur la question et sont susceptibles d’intervenir en milieu rural.

Eliane Kan

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