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Maladies professionnelles : Samsung Electronics reconnaît sa responsabilité

Confronté à des accusations depuis 2015, le groupe coréen d'électronique vient de reconnaître sa responsabilité. Il s’engage à indemniser les victimes ayant contracté des maladies incurables. Il devra également mettre en œuvre une démarche de protection et de prévention des risques pour ses employés exposés aux substances nocives employées dans la production de semi-conducteurs et d'écrans plats.

Exploitation d’enfants, logements indignes, intoxications au benzène… le groupe coréen d’électronique Samsung reconnaît sa responsabilité dans le développement de maladies graves chez certains de ses employés. La fabrication de puces électroniques et d’écrans plats réclame des substances chimiques très nocives. Or, plusieurs centaines de personnes travaillant dans les usines du groupe en Chine auraient été contaminées et auraient contracté des maladies incurables, telles que des cancers et leucémies.

Commission d’arbitrage
Une victoire pour Sharps, l’ONG sud-coréenne de défense des victimes de maladies professionnelles de l’industrie électronique qui, depuis 2015, orchestre une campagne de protestation publique et de sit-in afin que ces crimes soient reconnus. Le groupe électronique sera donc soumis à une commission d’arbitrage afin d’examiner ses responsabilités.

Trois mesures immédiates
Concrètement, Samsung devra engager trois actions dès le mois d’octobre. A commencer par des excuses officielles auprès des victimes ainsi qu’une indemnisation dont le montant sera fixé par le baromètre que propose l’ONG. Enfin, il devra surtout attribuer à ses employés des équipements de protection décents pour les protéger des risques d’exposition.

118 décès
Faute d’équipements adéquats, quelque 320 personnes, dont une majorité de femmes, ont été victimes des produits chimiques dangereux auxquels ont recours les laboratoires de Samsung. Parmi ces victimes, on déplore 118 morts dues à des cancers, leucémies et autres maladies.
A l’origine, les accusations étaient même plus graves : deux associations, Peuples solidaires et Sherpa, avaient en effet déposé une plainte contre le géant sud-coréen à Paris, pour pratiques commerciales trompeuses et violations des droits de l’Homme.

Emploi de mineurs de moins de 16 ans
Armées de nouveaux rapports de militants ayant pu s’infiltrer dans les usines du groupe entre 2012 et 2016, les deux ONG révèlent « l’emploi d’enfants de moins de seize ans, des horaires de travail abusifs, l’absence d’équipements appropriés aux risques encourus, des conditions de travail et d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine », selon leur communiqué. Sans oublier « l’utilisation de benzène et de méthanol dans les usines », qui « aurait causé des maladies incurables chez plusieurs employés ».

Ségolène Kahn

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