Gérer les risques
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Risques industriels et environnementaux

Lutter contre les débuts d'incendie en contrôlant les niveaux d'oxygène

Afin de couper court à la menace feu dans les locaux des entreprises, le groupe allemand Wagner lance en France une solution qui consiste à vider la zone à protéger d'une partie de son oxygène.

Lauréat du salon Preventica, il y a quelques mois, le groupe Wagner, basé à Markdorf non loin de Munich en Allemagne, a développé OxyReduct. À savoir, un système qui prévient les incendies dans le local d’une entreprise via un abaissement du taux d’oxygène dans l’air. Le principe est simple : privé de combustible, l’incendie s’éteint aussitôt.

Pour mettre en œuvre ce type de solution, il convient d’abord de lister, dans la zone à protéger, les matériaux présents. Puis de définir, pour chacun d’entre eux, la concentration limite d’oxygène en dessous de laquelle l’inflammation est impossible. Reste ensuite à déployer un réseau de capteurs afin de détecter les prémices du feu.

En cas d’alerte, un compresseur, situé dans un local technique, envoie de l’air comprimé à un générateur d’azote, un gaz connu pour ses propriétés anti-feu. Concrètement, l’azote est alors séparé de l’air par le générateur grâce à une membrane spécifique. Puis il est réinjecté dans le volume à protéger dans l’optique de remplacer progressivement l’oxygène de l’air.

Comme par magie, le début d’incendie s’éteint. Le principal avantage du procédé est donc d’éviter au matériel entreposé dans la salle désoxygénée de subir les dégâts causés par les solutions classiques, comme par exemple les sprinklers. Autre avantage : face à ces derniers, la solution se montre meilleure marché dès qu’il s’agit d’équiper de très grands volumes.

Cependant, pour une protection optimale, l’idéal est de maintenir en permanence un taux d’oxygène bas. Il faut toutefois penser à protéger les salariés qui travaillent dans ce type d’environnement. À ce sujet, l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) a publié une série de recommandations. Elles sont réunies dans un aide-mémoire technique publié en février 2012 et intitulé  »Travaux dans une atmosphère appauvrie en oxygène ». À titre d’exemple, notons que le travail est interdit dans des zones où la concentration en oxygène est inférieure à 13 %. Dans ce cas, l’entreprise n’a pas d’autre choix que de désactiver la protection incendie dès qu’un salarié a besoin d’accéder à la zone.

Guillaume Pierre

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