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Santé et qualité de vie au travail

Les salariés français sont les plus exposés d’Europe aux risques psychosociaux

Manque d’autonomie, conflits de valeurs, rapports sociaux compliqués : les travailleurs hexagonaux sont les plus mal lotis en termes de conditions de travail, selon la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail.

Une étude publiée par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail montre que les Français sont les travailleurs européens les plus exposés aux risques psychosociaux. Ils ressentent davantage un sentiment de pression temporelle dans leur travail. « Ils affirment plus souvent devoir interrompre des tâches en cours d’exécution pour en effectuer une autre non prévue (39% contre 31% pour l’ensemble des salariés de l’Union), peut-on lire dans l’étude. En France, 38% des salariés déclarent aussi travailler selon des délais très stricts et très courts et 11% manquer de temps pour réaliser leur travail. » 

Discriminés. Relativement à la plupart des autres pays de l’Union, les rapports sociaux au travail, notamment avec la hiérarchie, apparaissent également de moins bonne qualité dans l’Hexagone. « Près de 20% des salariés déclarent n’être jamais ou rarement soutenus par leur supérieur contre 6% en Irlande, affirme l’étude. 3% signalent subir des discriminations au travail, bien plus qu’en Italie, Lituanie ou Roumanie. » Plus grave encore, plus de 9,3% des employés français considèrent que le supérieur hiérarchique immédiat ne les respecte pas en tant que personne, contre 4,4% en moyenne chez les 27.

Autre difficulté soulignée par la Dares : la conciliation entre vie professionnelle et vie de famille. 21,4% des répondants tricolores jugent que leurs horaires de travail s’accordent mal avec leur vie de famille, contrairement aux salariés au Danemark, aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne (entre 6% et 13%). Le sentiment d’insécurité de l’emploi et du revenu est par ailleurs un peu moins fort en France que dans l’ensemble de l’Union européenne mais un travailleur sur deux pense qu’il ne pourra pas faire le même travail qu’aujourd’hui à 60 ans. Manque d’optimisme ou lucidité ?

Caroline Albenois

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