Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Le suivi de l'état de santé des travailleurs en passe d'être réformé

Le directeur général du travail, Yves Struillou, a fait le point sur la réforme en cours de la médecine du travail lors de son discours qui clôturait les journées du Cisme, organisme représentatif des Services de santé au travail interentreprises.

Instaurée depuis 1946, la médecine du travail remplit un double service. Il s’agit d’un côté de protéger les salariés et de vérifier si leur état de santé est compatible avec leur poste de travail. Et de l’autre, de sécuriser l’employeur en lui assurant que la personne embauchée est en bonne santé. Cette mission est assurée par les 5.600 médecins du travail. Une profession qui peine à renouveler ses troupes sachant que 40% des salariés en activité ont aujourd’hui plus de 60 ans. Ces professionnels travaillent au sein des services de santé au travail qui se sont réunis fin octobre lors des journées du Centre interservices de santé et de médecine du travail en entreprise (Cisme), un organisme regroupant 270 services de santé au travail. Lors de la clôture de cet événement, est intervenu Yves Struillou, directeur général du Travail qui a fait le point sur la réforme relative à la surveillance médicale des salariés.

En effet, les pouvoirs publics se sont engagés dans une réforme profonde des modalités de suivi de l’état de santé des travailleurs et donc des services de santé au travail. Lesquels devraient voir leur fonctionnement s’améliorer grâce à la loi relative à la modernisation de notre système de santé. Le texte qui devrait être promulgué début 2016 comporte un article autorisant le collaborateur médecin à rendre, sous la direction de son tuteur, l’ensemble des avis relevant de la prérogative des médecins du travail. « Il s’agit là de l’aboutissement d’un processus important », relève Yves Struillou en enchaînant sur la question des modalités de suivi de l’état de santé du salarié. Cette question a fait l’objet d’un rapport remis par le député Michel Issindrou (PS). Lequel préconise notamment d’espacer les visites tous les 5 ans pour le commun des salariés mais des visites à périodicité plus rapprochée pour ceux qui occupent un poste à risque. Il s’agit aussi d’alléger les tâches de routine afin que les médecins du travail consacrent plus de temps à la prévention des risques professionnels par des actions individuelles et collectives.

« Cette réforme vise à conforter la médecine du travail et les services de santé au travail, à renforcer leur impact et leur efficacité en matière de protection de la santé et en matière de maintien en emploi des salariés, insiste le représentant du ministère du Travail. Cette réforme devra également conforter le rôle du médecin du travail dans son rôle d’acteur pivot, de « chef d’orchestre » de l’équipe pluridisciplinaire, tant dans le suivi individuel que dans l’action en milieu de travail. »

De quoi accroître l’attractivité de cette filière et susciter des vocations chez les jeunes étudiants en médecine. Les derniers chiffres sur les postes ouverts à la sortie de l’internat dans la spécialité de la médecine du travail sont, comme on s’en doute, préoccupants. Le besoin de réforme presse sachant qu’en 2013, la formation des médecins du travail n’était remplie qu’à 64 %.

Par ailleurs, Yves Struillou a évoqué le prochain Plan Santé Travail qui déterminera l’orientation nationale en matière de santé au travail jusqu’à 2020. Ce troisième plan sera placé sous l’égide de la prévention. Ce qui impliquera que les acteurs échangent et se coordonnent, notamment au niveau territorial. Par ailleurs, le PST3 devra contribuer à l’harmonisation des données existantes en matière d’expertise, de traçabilité, de veille et de vigilance. Un sujet auquel les pouvoirs publics veulent donner une impulsion nouvelle.

Eliane Kan

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