Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Le secteur de la manutention fait son entrée dans l'ère de ''l'homme augmenté''

Un exosquelette baptisé Exo-Up, sera chargé d'accompagner les manutentionnaires dans leurs gestes du quotidien. Cette innovation, fruit d'un partenariat entre Point.P Travaux publiques, l'enseigne du groupe Saint-Gobain, et de la start-up spécialisée dans l'assistance aux geste RB3D, sera commercialisée à la fin de l'année.

Après avoir fait ses gammes auprès de l’Armée, avec ses exosquelettes baptisés Hercule et Héraclès, la start-up auxerroise RB3D s’attelle au secteur de la manutention. Il s’agit de décliner pour les civils ses applications bio-mécatroniques qui avaient été développées en collaboration avec les militaires français. L’objectif : amoindrir le facteur de pénibilité au travail en réduisant les risques de troubles musculosquelettiques (TMS). L’exosquelette, baptisé Exo-Up, est chargé de soulager les gestes des ouvriers en les soutenant dans leurs tâches les plus pénibles et répétitives. En outre, ce projet, lancé l’année dernière, a été développé en partenariat avec Point.P Travaux Publics, l’enseigne du groupe Saint-Gobain Distribution Bâtiment France (SGDB), le leader du marché français du négoce de matériaux pour travaux publics.
«La réflexion menée avec RB3D autour de cet exosquelette entre pour nous dans une approche plus globale d’ergonomie et d’organisation du travail pour nos collaborateurs », remarque Hervé Biancarelli, directeur général de Point.P Travaux Publics.
La principale difficulté rencontrée dans ce projet, et qui concerne tous les exosquelettes à destination de la santé et la sécurité au travail, résidait dans la compréhension et l’imitation mécanique de toute la multiplicité des gestes effectués par les ouvriers dans leurs tâches manutentionnaires : avec principalement le port de charges lourdes (sacs de ciment, tuyaux, pièces de raccordement, éléments en béton préfabriqué, fontes de voiries…) mais aussi les différents types de stockage (racks, palettes etc). En juillet dernier, il a donc fallu effectuer toute une batterie de tests de sorte que l’exosquelette encore sous forme de maquette colle au mieux avec les mouvements des employés. Grâce à ces tests, la start-up a pu être en mesure de faire reproduire à son exosquelette des gestes sophistiqués tels que les mouvements de torsion ou encore d’accroupissement mais aussi de l’adapter à tous les utilisateurs, quelle que soit leur morphologie.
«Nous développons EXO-UP afin qu’il donne aux collaborateurs de Point.P Travaux Publics la puissance nécessaire à la manutention et au portage de charges lourdes jusqu’à 40 kilos, en limitant la pénibilité liée à ces tâches », souligne Serge Grygorowicz, le fondateur et président du directoire de RB3D.
Aujourd’hui, la phase de conception de cet exosquelette est achevée. L’engin robotisé possède des jambes et des bras. Il s’actionne lorsque l’employé est en mouvement. Quant au projet global, il entre dans une phase de développement et d’adaptation aux différentes fonctionnalités qui durera jusqu’à la fin de l’année. Durant ce temps, une dizaine de sites pilotes seront chargés de tester l’exosquelette afin d’envisager son déploiement dans les 60 agences de l’enseigne de travaux publics. En outre, le groupe envisagerait même d’étendre l’utilisation de cet exosquelette à d’autres activités, notamment à l’occasion des formations organisées en interne sur les bonnes postures à pratiquer au travail.

Ségolène Kahn

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