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Le gouvernement alloue 19 millions d'euros de crédits à la vidéoprotection en 2014

Dans le cadre du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIDP), le gouvernement a prévu 19 millions d'euros de crédits à la vidéoprotection en 2014 et 18,4 millions d'euros en 2015. Trop peu pour le député UMP Jean Léonetti qui a posé une question au gouvernement. Mais pour l'Association nationale de la vidéoprotection (AN2V), il faut se féliciter « de cette réduction des dépenses favorable au contribuable ».

Interrogé par le député Jean Léonetti, Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, a été amené à se prononcer sur les crédits alloués à la vidéoprotection mardi 28 janvier dernier, dans le cadre des Questions orales sans débat posées à l’Assemblée nationale. Le député UMP des Alpes-Maritimes estime « très insuffisants » les moyens financiers alloués par le gouvernement pour développer la vidéoprotection, notamment dans le cadre des fonds interministériels de prévention de la délinquance (FIPD). De plus, « ce sont les communes qui doivent pallier l’investissement parfois lourd pour leur budget », estime ainsi Jean Léonetti.

19 millions d’euros pour 2014. Le ministre de l’Intérieur a répondu avoir fait en sorte que «les crédits dédiés à la vidéoprotection dans le cadre du plan triennal de prévention de la délinquance et du FIPD soient maintenus. » Ces aides bénéficieront en priorité aux territoires en difficulté dans le cadre du nouveau plan qui a été mis en place il y a quelques mois, a précisé Manuel Valls. Concrètement, le FIPD prévoit une enveloppe de 19 millions d’euros dédiée aux projets d’installation ou d’extension de vidéoprotection en 2014 . Une autre enveloppe de 18,4 millions d’euros est également prévue pour 2015.
« Les zones de sécurité prioritaire seront systématiquement subventionnées pour leurs projets d’installation ou d’extension de tels systèmes, à hauteur de 50 % , a indiqué Manuel Valls. Les autres projets seront également subventionnés quand les forces de sécurité intérieure en auront signalé la nécessité. Pour ces communes, le taux moyen de subvention pourra atteindre 40 % du coût de l’investissement. »
Des crédits baissés d’un tiers par rapport au précédent gouvernement regrette Jean LéonettiJean Léonetti souligne toutefois que les crédits consacrés à la vidéoprotection ont été diminués de près d’un tiers par rapport au précédent gouvernement.. « Vous allez consacrer [à la vidéoprotection] 19 millions sur les crédits 2014, alors que pour comparer à la dernière année pleine du précédent gouvernement, 30 millions y étaient consacrés », a noté le député.

Fabrice Pouliquen

AVIS D’EXPERT : Dominique Legrand, président de l’Association Nationale de la Vidéoprotection (AN2V) réagit sur l’intervention de Manuel Valls.

La réduction des crédits alloués par le gouvernement à la vidéoprotection est-elle drastique?
Oui. Et, c’est favorable au contribuable. Le parc installé de caméras aujourd’hui est satisfaisant. Il n’est pas question d’envisager un doublement ou un triplement d’ici quelques années ! Par conséquent, cette réduction d’un tiers de l’enveloppe du FIPD ne me choque pas. Elle correspond à la réalité du besoin. Les collectivités n’ont d’ailleurs pas protesté.
Comment faire aussi bien avec moins ?
Grâce aux caméras intelligentes. Nous relevons aujourd’hui quatre défis techniques : la vision à 360°, la vision nocturne, la haute résolution – avec des caméras à 1 Mpixels, 2 Mpixels et pouvant atteindre jusqu’à 50 Mpixels. Quatrième défi: les logiciels qui donnent de l’intelligence à la caméra. Citons la détection automatique d’anormalité (DAA) comme, par exemple, une personne au sol qui ne bouge pas depuis 30 secondes, un appel au secours, un coup de feu, des personnes qui courent dans tous les sens… Cela va du plus simple au plus compliqué. Et au lieu d’avoir au PC un opérateur qui doit regarder 25 écrans en même temps, là, c’est la caméra qui « fronce le sourcil » et dit : « voilà ce que je détecte ».
Que coûtent ces logiciels ?
Environ 10 % du prix de la caméra et ils font gagner en efficacité sans avoir à doubler le parc de caméras installées ! Manuel Valls dit avoir « demandé à [ses] services de ne subventionner que partiellement les projets dont les coûts d’installation par caméra sont particulièrement élevés » – une mesure qui a, selon lui, permis une baisse du coût moyen pour la commune.

Pouvez-vous donner un ordre de grandeur des prix ?
C’est toute la logique du FIPD. L’élu peut avoir aussi besoin de vidéo pour constater un trou sur la chaussée ou une poubelle renversée. Il est normal et légitime que l’Etat souhaite disposer de caméras supplémentaires pour sa propre mission d’ordre public. Cela représente en moyenne 20% à 50% de l’investissement qui sont pris en charge par le FIPD, lequel finance également à 100 % le renvoi des images à la police ou à la gendarmerie (par exemple, la fibre qui remonte jusqu’au commissariat). Dans un bâtiment, une caméra intérieure revient à 500 à 1.000 euros. En extérieur, comptez environ 3.000 euros. Le reste est le coût d’installation : câblage, éventuels mât ou tranchée.

Propos recueillis par François-Xavier Lanfranchi

Dominique Legrand, le président de
l'AN2V, remettra le 4 février son livre
blanc au ministère de l'Intérieur. © AN2V
Dominique Legrand, le président de
l’AN2V, remettra le 4 février son livre
blanc au ministère de l’Intérieur. © AN2V

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