Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Le secteur bancaire : un marché dynamique

La modernisation des agences bancaires entraîne une hausse du nombre et de la qualité des systèmes de sécurité implantés. De fait, le nombre d’agressions est en baisse constante depuis une dizaine d’années...

Plus proches de leurs clients avec la mise en place de nouveaux services bancaires (écran de communication et imprimantes en libre-service, bornes Monéo, murs d’argent ou automates), soucieuses de la sécurité de leurs clients, de leurs personnels et des biens qu’elles détiennent, les banques françaises se sont engagées ces dernières années dans un vaste programme de modernisation de leurs agences. En parallèle, le nombre d’implantations a augmenté de façon à offrir un maillage serré du territoire. De 25 479 en 1995, le nombre d’agences en activité sur le territoire national dépassait le seuil des 27 000 unités en 2005. Dans le même temps, la modernisation des agences existantes incluant leur adaptation aux nouvelles contraintes de sécurité a contribué à l’essor du marché des équipements de sécurité dédiés à ces sites à risques. En liaison avec ces évolutions, la configuration même des agences est modifiée avec la disparition progressive des guichets et l’automatisation des procédures de retrait et de dépôt.

Des équipements adaptés à chaque type d’agence

Conclu en novembre 2006, l’accord relatif à la sécurité des personnes et des biens conclu entre les banques françaises et les partenaires sociaux définit de façon très précise l’organisation des systèmes et des procédures de sécurité. Le document précise, en premier lieu, les différences entre les différents concepts de points de vente. Selon les caractéristiques propres à chaque type d’agences, le niveau de sécurité sera plus ou moins élevé. L’accord distingue au total 5 concepts différents :
les agences sans espèces et sans automates dans lesquelles le conseil à la clientèle constitue l’unique activité (1), les agences automatisées dont la gestion des espèces est assurée par un prestataire extérieur (2), les agences automatisées dont la gestion des espèces est assurée par le personnel (3), les agences automatisées avec caisses dont la gestion des automates est assurée en tout ou partie par un prestataire extérieur (4) et les agences traditionnelles avec caisses et gestion intégrale des espèces par le personnel (5). Concernant les objectifs de cette nouvelle stratégie en matière de sécurité, il s’agit de prévenir les agressions, de dissuader les auteurs potentiels de commettre de tels actes et d’aider les pouvoirs publics avec la mise en place de matériels et de moyens jugés nécessaires et adaptés à l’identification des malfaiteurs (conformément aux dispositions de la loi de programmation relative à la sécurité du 21 janvier 1995). Selon cet accord, les cinq concepts d’agences évoqués plus haut « appellent des dispositifs et équipements adaptés destinés à atteindre les objectifs visés ».

Contrôle des accès et vidéosurveillance

Les agences sans espèces (1) ne nécessitent qu’une signalétique appropriée destinée à informer les auteurs potentiels d’agression de l’absence de liquidités. Les agences automatisées (2) sont équipées d’une signalétique appropriée, d’un dispositif de vidéosurveillance adapté à la configuration des lieux et de systèmes de contrôles d’accès (gâche électrique), « dès lors que l’environnement, la configuration des lieux et l’effectif présent le justifient ». Les agences automatisées avec caisses (3) doivent être dotées d’un système d’alimentation des automates qui permet d’opérer en dehors de la vue et de la présence du public, d’une signalétique appropriée, d’un système de gestion des accès adapté en fonction du mode d’alimentation des automates et de la configuration des locaux, d’un système de télésurveillance et de vidéosurveillance tenant compte de la configuration spécifique des locaux. Les agences automatisées (4) et les agences traditionnelles (5) sont, quant à elles, équipées d’une signalétique spécifique, de systèmes de télésurveillance et de vidéosurveillance, les mouvements de fonds y sont pratiqués en dehors de la vue et de la présence du public et les accès et les espèces sont protégés. Autant d’indications qui constituent des prescriptions minimales à respecter. Il appartient en effet aux banques d’utiliser ses solutions de façon optimale en les combinant et en les utilisant de façon judicieuse, selon « l’environnement géographique de l’agence, l’effectif minimum employé, le volume de fréquentation de la clientèle ou la nature des opérations réalisées (…) » De fait, la liste des équipements de sécurité physique et mécanique pouvant potentiellement équiper ces agences est relativement large (cf encadré).

 

 Les équipements les plus répandus au sein des agences
L’accord relatif à la sécurité au sein des agences bancaires dresse un inventaire exhaustif des différentes solutions adaptées à leur besoin de sécurité.
> 1 – Accès
– Dispositif anti-voiture bélier.
– Barreaudage.
– Vitrage de sécurité.
– Contrôle d’accès (cartes, codes, clés, carte ou clé unique, biométrie).
– Gâche ou serrure électrique.
– Sas asservi sans détecteur de masse métallique.
– Sas asservi avec détecteur de masse métallique.
– Dispositif d’entrée à unicité de passage.
> 2 – Signalétique
Mentionne l’absence de manipulation de fonds par le personnel, l’existence de temporisation, l’absence de détention de clés par le personnel).
> 3 – Guichet
– Guichet rideau mobile blindé.
– Guichet vitrage pare balles avec ou sans rideau occulteur.
> 4 – Protection des encaisses
– Caisse escamotable ou similaire.
– Coffre transfert.
– Coffre tire-lire.
– Coffre relais.
– Liaison pneumatique.
– Caisse à ouverture retardée.
– Système de neutralisation des billets (liasses piégées…).
– Coffre à serrure horaire.
> 5 – Surveillance
– Caméra vidéo avec enregistreur.
– Caméra vidéo sans enregistrement en complément.
– Caméra photo.
– Totem/borne vidéo avec enregistrement.
– Totem/borne vidéo sans enregistrement en complément.
– Dispositif de protection des systèmes d’identification.
– Gardiennage (permanent ou temporaire).
> 6 – Télésurveillance
– Liaison avec centrale de télésurveillance.
– Système électronique de détection de présence.
– Système de levée de doute audio ou vidéo.
> 7 – Salles fortes
– Protection physique et électronique.
– Protection par serrure horaire avec ou sans ouverture retardée.

Une offre produit dédiée

Les solutions dédiées à la sécurité des agences bancaires évoluent pour s’adapter aux nouvelles contraintes de sécurité liées à la multiplication des distributeurs automatiques de billets ou des murs d’argent. Exemples :
> GE Security : acteur mondial positionné sur le marché de la sécurité électronique, le groupe s’est spécialisé dans la sécurisation des guichets automatiques bancaires (GAB). La protection des employés de banque et des transporteurs de fond évoluant à proximité des GAB étant une priorité des responsables d’établissements bancaires, le groupe a conçu un système d’alarme avec contrôle d’accès, l’ATS Master. Toujours dans le domaine de la sécurisation des agences bancaires, GE Security propose une gamme de produits déclinée autour de détecteurs volumétriques (DD400 AM), de caméras couleurs jour/nuit avec éclairage infrarouge par Led (TIR 600), de caméras couleur haute résolution utilisant la technologie CMOS (KTC-XP 1), de caméras monochrome avec dôme Lexor (ARD2), d’enregistreurs multiplexeur vidéo numérique 4, 10, 16 caméras (DVMRe-PRO), d’interfaces de connexion pouvant capturer les textes de transaction de 16 DAB en les associant aux enregistrements vidéos (Pro Bridge 3AB), de microphone pour écoute audio (RD 3000S) et de détecteurs de chocs inertiels (GS 610).
> Afimes : spécialisée dans le domaine de la sécurité physique, la société conçoit, développe et installe des systèmes de sécurité spécifiques à l’univers bancaire via son entité Afimes Secure Bank. Le groupe propose ainsi une gamme de produits standard « en grande partie fabriqués dans ses ateliers. Les murs d’argent sont élaborés selon un procédé de fabrication industrialisé qui présente de nombreux avantages en termes de conception ». Une offre qui englobe les murs d’argent, les enceintes techniques sécurisées, les portes blindées et blocs forts, les installations destinées aux dépôts de valeurs, les portes à unicité de passage (PUP), les coffres et mobiliers bancaires, les portes derniers clients – collaborateurs et un SAV maintenance avec gestion des clés agences. Ses enceintes techniques sécurisées sont réalisées à l’aide de panneaux blindés certifiés à l’effraction (matériaux ayant fait l’objet de tests de résistance aux attaques d’outils mécaniques, électriques ou thermiques). « Le coût des enceintes techniques sécurisées qui composent la partie centrale des agences bancaires s’élève à environ 15 000 €. Quant aux portes d’accès, de deux à trois selon la configuration de l’agence, leur prix de vente est de l’ordre de 3 000 € l’unité », précise Michel Roland, l’un des responsables commerciaux du groupe.
> Tibco : la société se positionne en qualité « d’installateur et de mainteneur de murs d’argent, d’automates et de bornes Monéo avec l’objectif de garantir aux clients des agences bancaires un accès libre et permanent à ces équipements ».
> Virelec : la société dijonnaise, spécialisée dans la sécurité des sites à haut risque, propose une large gamme de solutions adaptées à l’univers bancaire, notamment dans le domaine de la sécurité physique : armoires fortes, coffres et armoires ignifuges, portes fortes, chambres fortes, chambres fortes robotisées, sas de sécurité, portes anti-explosion, enceintes sécurisées mobiles, guichets blindés, portes blindées et anti-effraction, serrures électroniques motorisées, barillets sur organigrammes, serrures horaires, cylindres électroniques, alarmes intrusion, vidéosurveillance et contrôle d’accès.

 La Brinks améliore la sécurité de ses dabistes
En charge de l’approvisionnement de 4 500 distributeurs automatiques de billets (DAB) sur le territoire français, la société de transports de fonds Brink’s vient de lancer un nouveau dispositif destiné à sécuriser ce type d’opération. Un DAB peut, en effet, contenir jusqu’à 120 000 euros, une somme qui peut susciter les convoitises des malfaiteurs. De fait, le nombre d’agressions commises contre les dabistes est en augmentation ces dernières années : 20 agressions/an entre 2001 et 2003, près de 50/an entre 2004 et 2006. Après avoir testé son nouveau dispositif baptisé « Diva » sur 500 distributeurs, la Brinks a décidé de le généraliser à l’ensemble de ses DAB. Concrètement, le dispositif est basé sur la détection du stress des dabistes. Lorsque le convoyeur demande à distance l’accès aux fonds d’un DAB, sa voix est analysée et comparée à sa voix enregistrée au préalable. En cas de stress, donc de contrainte extérieure, la voix de l’agent est modifiée ce qui déclenche l’alerte. Diva bloque alors automatiquement tous les distributeurs automatiques bancaires gérés par la Brink’s avant d’alerter les services de police. Le dabiste n’a plus la possibilité d’accéder physiquement aux fonds. Pour la Brink’s, « la mise en place progressive de ce dispositif illustre sa capacité à innover sans cesse pour une sécurité maximale de son personnel et des fonds qui lui sont confiés ».

 Baisse du nombre d’agressions dans les agences bancaires
En 2006, le nombre d’agressions commises au sein d’agences bancaires était en baisse de 39 % (445 agressions en 2005, contre 271 en 2006). Une baisse régulière depuis 2000, date à laquelle on enregistrait au total 971 hold–up ou tentatives de hold-up, soit une diminution de 72 % en six ans. Deux facteurs sont à l’origine de cette situation. D’une part, la poursuite des mesures préventives prises par les banques. Ces dernières ont choisi de maintenir une degré élevé de vigilance dans l’application des procédures de sécurité concernant leurs clients, leurs collaborateurs et leurs différents sites. Une baisse qui s’explique, par ailleurs, par les résultats positifs enregistrés par les services de police et de gendarmerie dans l’élucidation de ces agressions. (Source : Fédération bancaire française-FBF)

En savoir plus

Cet article est extrait du Magazine APS n°169 – Mars 2008.
Pour plus d’information sur nos publications, contactez Juliette Bonk .

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