Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

La MSA dévoile son plan Santé-sécurité au travail pour la période 2016-2020

Ce plan préconise la mise à jour des formations existantes ainsi que la mise en place de nouveaux outils pour mieux informer salariés et employeurs des risques. La Mutuelle sociale agricole (MSA) a ciblé six domaines où déployer ces changements. Au menu : la prévention des accidents en élevage et des risques chimiques ainsi que les risques psycho-sociaux (RPS).

Mieux encadrer les professionnels sur les risques grâce aux formations et à l’information. Voici les deux principaux leviers du tout nouveau plan Santé-sécurité au travail de la Mutualité sociale agricole (MSA) pour la période 2016-2020. Ce document revient notamment sur les risques d’accident associés à l’élevage ainsi que sur les risques chimiques. Et ce, alors que la MSA a constaté 82.500 accidents et maladies professionnels.

Les éleveurs reçoivent une attention particulière car ils cumulent à eux seuls plus de la moitié des accidents du travail dans les exploitations agricoles. Afin d’enrayer le phénomène, la MSA compte mettre à jour ses supports de formation auprès des éleveurs sur le comportement animal. De plus, la mutuelle met en valeur l’utilisation de chiens de troupeau. Cette pédagogie s’appuiera sur les formateurs de l’Institut de l’élevage afin d’atteindre les professionnels de la filière. Dans la même veine, le plan Santé-sécurité au travail se focalise également sur les professionnels du cheval. En effet, ces derniers sont bien plus touchés, avec 84 accidents de travail pour chaque million d’heures de travail accumulées, selon les chiffres de la MSA. En comparaison, l’exploitation du bois n’a que 77 accidents de travail pour chaque million d’heures et la moyenne de l’agriculture se situe à 29 accidents du travail. Le plan MSA vise donc à renforcer les formations sur le comportement des chevaux auprès des professionnels. Autre solution proposée : inclure la gestion de chute dans l’entraînement des futurs cavaliers professionnels.

Les risques chimiques constituent un autre axe exploré par le plan 2016-2020 de la MSA. En effet, selon la mutuelle, près de 25 % des salariés agricoles ont été exposés à au moins un produit phytosanitaire (tel que les herbicides, fongicides et insecticides) en 2015. La MSA souhaite rendre plus accessible le Système d’évaluation et d’information sur les risques chimiques (Seirich), un outil en ligne qui a été développé par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Seirich identifie ainsi les produits chimiques. Aussi bien ceux qui viennent des produits utilisés que ceux qui sont émis par les activités agricoles. L’objectif de la MSA est de rendre les entreprises agricoles autonomes en termes de gestion du risque chimique.

Autre axe important du plan : les risques psycho-sociaux (RPS). Ce terrible fléau sévit particulièrement dans le monde agricole avec un suicide tous les deux jours, selon une étude de la MSA sur la période 2008-2013. Par ailleurs, la mutuelle estime que les RPS ont des « conséquences qui peuvent fragiliser les structures : absentéisme, taux élevé de rotation du personnel, problèmes de discipline, baisse de la concentration et de la productivité, accidents de travail ». Ce phénomène avait déjà été identifié lors du dernier plan Sécurité-santé au travail de la MSA pour la période 2010-2015. A l’époque, la MSA avait mobilisé son réseau pour sensibiliser sur les risques RPS en distribuant Satis’action, un guide méthodologique pour prévenir ces risques. Désormais, il s’agit de continuer et d’affiner cette action. De plus, la mutuelle mise sur le visionnage du film Et si on parlait du travail ?, ainsi que des réunions-débats autour du film. Lors de ces dernières, des formations et des accompagnements individuels seront proposés.

Benjamin Alcaïde

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