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Santé et qualité de vie au travail

La fusion de données et l’IA pour analyser l’air des bureaux

La start-up toulousaine Rubix S&I couple les microcapteurs et la fusion de données à l’intelligence artificielle pour détecter les polluants présents dans l’air intérieur. La société a levé neuf millions d’euros en trois ans et vient d’ouvrir un bureau aux États-Unis.

Autrefois dédiés à la traque aux polluants sur les sites industriels, les nez électroniques prennent leur aise dans les bureaux. À l’instar du Pod Sentinel présenté au dernier Consumer Electronic Show. Il s’agit d’un objet connecté conçu par le toulousain Rubix Senses & Instrumentation (S&I). Ce boîtier de surveillance traque les nuisances physiques et chimiques dans l’air ambiant. Objectif : assurer la sécurité et le bien-être au travail des occupants dans les bâtiments.

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Les microcapteurs du Pod Sentinel se couplent à la fusion de données et à l’intelligence artificielle. © Rubix S&I

Analyse des données

Personnalisable en fonction des besoins, la solution regroupe différentes technologies. Dont des microcapteurs qui détectent, entre autres, la présence de gaz, composés organiques volatiles (COV), particules, etc. À ces microcapteurs s’ajoutent de la fusion de données et des outils d’analyse basés sur de l’intelligence artificielle. « En couplant ces technologies, nous savons reconnaître les odeurs et caractériser un environnement afin d’émettre des recommandations », explique Lucas Elicegui, directeur marketing de l’entreprise. Créée en 2016, celle-ci a pour président et fondateur Jean-Christophe Mifsud, un expert des langues et nez électroniques. En 2021, Rubix S&I réunit 35 collaborateurs, majoritairement des ingénieurs, docteurs en chimie et scientifiques de la donnée. Autant de compétences qui ont abouti à cette solution d’analyse des données.

Contrôler que les consignes de nettoyage sont respectées

Les boîtiers communiquent en temps réel grâce à des puces 3G/4G et LoRa. Le traitement des données se fait successivement en local et dans le serveur Cloud de Rubix S&I. De quoi caractériser la toxicité ou non d’un environnement de travail. Par exemple, en réponse au risque de la Covid-19, il peut quantifier le niveau de particules et l’humidité dans l’air afin d’éviter la propagation du virus. L’entreprise va jusqu’à proposer une option qui va détecter la présence d’ozone liée à l’utilisation de lampes UV pour détruire bactéries et virus. Par ailleurs, Pod Sentinel sait contrôler l’état des sanitaires. Outre les mesures captées par la machine, Rubix S&I exploite les données issues de la planification du ménage ou de l’entreprise. De cette manière, le Facility Manager peut contrôler que les personnes en charge du nettoyage ont bien respecté les consignes.

Neuf millions d’euros levés en trois ans

« Depuis leur lancement l’an dernier, plusieurs centaines de Pod Sentinel ont fait l’objet d’un déploiement », rapporte Lucas Elicegui. Une quinzaine de brevets protège cette solution qui vise différentes clientèles. « Entre autres, les Facility Managers chargés du bien-être des collaborateurs ainsi que le service RH des collectivités locales ou d’entreprises », indique le directeur marketing de l’entreprise. Laquelle a levé 7 millions d’euros l’an dernier après un premier de 2 millions d’euros en 2018. Ces deux levées de fonds vont aider l’entreprise dans sa conquête de marchés à l’international. Et notamment aux États-Unis où elle vient d’ouvrir un bureau.

Eliane Kan

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