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Cyberprévention

La biométrie pour sécuriser les authentifications en ligne du secteur bancaire

L’Université de Bourgogne a mis au point une technologie biométrique qui mesure l’activité cardiaque. Maturée par Sayens, une Société d'accélération du transfert de technologies (Satt), celle-ci est désormais exploitée par Deepsense, une start-up spécialisée dans la biométrie faciale.

Le secteur de l’identité numérique sécurise le marché bancaire. En témoigne Sayens, une Société d’accélération du transfert technologique  (Satt) qui vient de signer un contrat de licence exclusive avec Deepsense, une start-up spécialisée dans la biométrie faciale. La technologie ainsi valorisée est issue de l’Université de Bourgogne, dont Sayens a assuré la maturation. En question, les chercheurs de l’Université ont mis au point un système de monitoring physiologique qui combine intelligence artificielle et capteur cardiaque sans contact. Ce procédé sera utilisé par Deepsense dans le secteur bancaire en tant que dispositif d’authentification en ligne pour lutter contre l’usurpation d’identité en ligne et le blanchiment d’argent. 

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Transférée à Deepsense, la technologie biométrique de monitoring cardiaque servira à sécuriser les authentifications en ligne dans le secteur bancaire. © Ahmad Ardity / Unsplash

Mesurer l’activité cardiaque à partir d’une simple caméra

À l’origine de cette innovation, Yannick Benezeth, enseignant-chercheur au sein du laboratoire ImViA, a mis au point la technologie « Capteur rPPG » pour « remote PhotoPlethysmoGraphy ». Concrètement, il s’agit d’un système de monitoring physiologique sans contact. Celui-ci consiste à mesurer en temps réel l’activité cardiaque d’une personne à partir d’un flux vidéo. « Relevant de l’intelligence artificielle, ses algorithmes auto-apprenants analysent à distance, les données physiologiques d’une personne » indique Sayens. Ensuite, il suffit d’une caméra standard pour réaliser l’analyse vidéo. 

Apporter la preuve du vivant

Cette technologie trouve des applications dans de nombreux domaines tels que la télémédecine, le diagnostic sans contact pour des bébés prématurés ou en cas de brûlures, les infections et allergies. Elle concerne également la sécurité pour la télésurveillance, la preuve du vivant dans le processus de reconnaissance faciale. Mais aussi les transports pour le monitoring afin d’alerter sur la fatigue, le stress et l’endormissement d’un conducteur. Ou encore la psychométrie contre le stress au travail ou l’analyse du comportement des consommateurs.

Un accompagnement par Sayens

Il faut savoir que la technologie a fait l’objet d’un programme de maturation au sein de Sayens. Au travers de cette Satt, le groupe spécialisé dans la valorisation de technologies a investi pour protéger l’invention, aider les chercheurs de l’Université de Bourgogne à la concevoir et à la certifier en vue d’une commercialisation. « L’équipe de Sayens a ainsi accompagné le chercheur Yannick Benezeth tout au long du développement du système de monitoring physiologique sans contact avec l’intégration de briques d’intelligence artificielle » précise la Satt.

Du prototype à la commercialisation

« En tant que chercheur, on aimerait souvent pousser nos travaux un peu plus loin, au-delà de la preuve de concept et de la publication de nos résultats. L’effort nécessaire pour faire évoluer un prototype de laboratoire vers un produit ou un logiciel industrialisables est important car il est très difficile de considérer toutes les contraintes ignorées lors des premières phases de nos travaux. Les projets de maturation, soutenus par Sayens, visent justement à aider les chercheurs de l’Université de Bourgogne dans ces étapes : ils leur donnent les moyens nécessaires pour poursuivre les développements techniques et aident aussi à avancer les réflexions sur la gestion de la propriété intellectuelle et les aspects commerciaux », témoigne Yannick Benezeth, maître de conférences au sein du laboratoire Imagerie et vision artificielle (ImViA) de l’Université de Bourgogne.

Une solution biométrique pour les banques

Une fois arrivée à maturation, la technologie « Capteur rPPG » a donc fait l’objet d’un transfert par Sayens à la start-up Deepsense en vue de son exploitation et de sa commercialisation. Il s’agira d’offrir une solution biométrique pour sécuriser le secteur bancaire dans le domaine de l’identification numérique.

Lutter contre l’usurpation d’identité et le blanchiment d’argent

« La technologie du capteur rPPG nous permet aujourd’hui d’aller plus loin dans notre stratégie et de développer nos travaux de R&D autour des services d’authentification en ligne et de reconnaissance faciale, à destination notamment du marché de la sécurité bancaire afin de lutter contre la cybercriminalité, telle que l’usurpation d’identité, la fraude en ligne ainsi que le blanchiment d’argent », développe Yassine Mountacif, PDG- fondateur de Deepsense. En résulte Fintech, une technologie qui se sert d’un dispositif d’authentification en temps réel d’un utilisateur, grâce à la mesure de ses données humaines spécifiques.

Ségolène Kahn

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