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Sûreté et sécurité

IBM renonce à la reconnaissance faciale

Sur fond de tensions depuis l’assassinat par un policier de George Floyd, les dérives policières attisent la colère de l’opinion publique. Des abus facilités par l’utilisation de technologies comme la reconnaissance faciale. Dans ce contexte, IBM vient d’annoncer qu’il ne vendrait plus ce type de logiciels.

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Une vague de contestation s’est propagée dans le monde entier depuis la mort de George Floyd à Minneapolis. © Koshu Kunii pour Unsplash

Le géant informatique IBM serait-il en train de sonner le glas de la reconnaissance faciale ? Toujours est-il que son PDG, Arvind Krishna, a annoncé mettre fin au développement de cette technologie. Dans une lettre adressée à des membres du Congrès américain, il a indiqué que son groupe ne vendrait plus ce type d’outil. Il faut dire que la reconnaissance faciale fait l’objet de nombreuses inquiétudes aux États-Unis. Comme l’utilisation à des fins liberticides telles que la surveillance de masse et le profilage racial.

Une utilisation controversée

Premier constat, la position du groupe semble claire : « IBM s’oppose fermement, et elle ne fermera pas les yeux à l’utilisation de certaines technologies. Notamment celles qui incluent la reconnaissance faciale pour la surveillance de masse, le contrôle au faciès, les violations des droits et des libertés humaines (…) », martèle le patron de Big Blue dans sa lettre.

Surveillance des personnes

Fondée sur des technologies d’intelligence artificielle (IA), la reconnaissance faciale a étendu ces dernières années son champs d’utilisation. En général, elle sert à authentifier les utilisateurs d’un service. Par exemple pour débloquer un smartphone ou réaliser un paiement virtuel. Mais, depuis quelque temps, son pouvoir a gagné du terrain. Avec des applications plus controversées comme l’identification des personnes au sein d’un groupe.

Encadrer son utilisation

Face à ces dérives, Arvind Krishna tient à rappeler que la reconnaissance faciale « peut aider la police à protéger les communautés. Mais ne doit pas promouvoir les discriminations ou l’injustice raciale ». Une responsabilité qui incombe surtout aux fournisseurs et aux clients utilisateurs d’intelligence artificielle. Lesquels doivent « s’assurer que l’IA n’est pas biaisée. Particulièrement quand il s’agit d’appliquer la loi. »

Les caméras mobiles des agents pour éviter les bavures

« Nous pensons que c’est le moment d’ouvrir un dialogue national sur les technologies de reconnaissance faciale pour déterminer si elles doivent être utilisées par les forces de l’ordre. Et si oui, comment », revendique le PDG d’IBM. Selon ce dernier, cela pourrait se traduire par une utilisation plus équitable des caméras mobiles. Portées par les agents de police, celles-ci embarquent des outils d’analyse qui obligerait les policiers à rendre des comptes en cas de dérives.

La mort de George Floyd en mémoire

Cette décision survient depuis que les États-Unis subissent une vague de contestation contre le racisme institutionnalisé et les brutalités policières. Et ce, depuis la mort de George Floyd, un Afro-Américain asphyxié par un policier blanc le 25 mai dernier à Minneapolis.

Ségolène Kahn

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