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Santé et qualité de vie au travail

François Morin (Moovency) : « Trois à quatre minutes suffisent pour obtenir une analyse des postures »

Interview de François Morin, directeur général et cofondateur de la startup Moovency qui propose depuis un an l'appli Kimea Cloud sur smartphone pour diagnostiquer et prévenir les TMS. Téléchargeable depuis n’importe quel smartphone ou tablette Android, elle sera bientôt disponible sur iOS.

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François Morin, directeur général et cofondateur de la startup Moovency. © Moovency

Concrètement, comment avez-vous développé cette solution et comment fonctionne-t-elle  ?

Au départ, nous avons bénéficié d’un partenariat avec le laboratoire M2S (Mouvement Sport Santé) de l’université Rennes 2. Ce qui nous a permis d’améliorer la précision de nos outils pour capturer les mouvements et calculer ainsi l’angle articulaire des opérateurs. L’an dernier, nous avons lancé notre appli Kimea Cloud. Elle se distingue par sa facilité de mise en œuvre puisque nous utilisons la caméra du smartphone pour filmer les gestes de l’opérateur. Et ce, sans qu’il soit obligé de changer ses habitudes et tout en restant libre de se déplacer dans son environnement. Une fois la vidéo réalisée, les images sont envoyées dans le Cloud pour y être traitées par notre serveur. Trois à quatre minutes suffisent pour obtenir une analyse des postures. Pour aller plus loin dans le diagnostic, nous proposons aux entreprises de coupler l’appli avec un gant renfermant des capteurs et qui communiquent en Bluetooth avec le smartphone. Cela intéresse notamment les professionnels de la découpe de viande.

Dans quelle mesure votre solution améliore-t-elle l’organisation du travail ? 

Une fois l’analyse obtenue, elle constitue une base de discussion entre l’opérateur et le préventeur. Ce dernier peut ainsi individualiser la prévention grâce à l’identification des seuils de contraintes propres à chaque poste et à chaque individu. En identifiant les postes les plus à risques, il peut alors hiérarchiser et prioriser les contraintes pour mettre en place des actions visant à diminuer les facteurs de risques de TMS (rotation d’équipe, aménagement technique du poste….).

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Cette appli permet d’identifier les bonnes et mauvaises postures. © Moovency

A quelles entreprises s’adresse votre solution Kimea Cloud ?

Notre équipe d’ergonomes a déjà accompagné une centaine d’entreprises partout en France et actuellement une trentaine d’entreprises dans les secteurs de l’industrie et de la logistique utilisent notre solution en interne pour monitorer leur personnel. Comme Gefco et Serval (la plateforme logistique d’Enedis et de GRDF). En outre, elle est intégrée à la plateforme QHSE BlueKanGo de l’éditeur éponyme et à celle d’Acciline de l’éditeur Ayming France.

Où en est l’entreprise 5 ans après sa création ? Et quelle est votre feuille de route ?

Notre PME compte une vingtaine de personnes dont un tiers d’ergonomes et de biomécaniciens répartis sur toute la France, un tiers de collaborateurs en charge du marketing et du commercial et un autre tiers dédié au développement technique. Nous prévoyons à cet égard pour 2024-2025 des algorithmes d’aide à la décision plus avancés afin d’aider les préventeurs à mieux repérer les postes à risque.

Propos recueillis par Éliane Kan

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