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Sûreté et sécurité

Double attentat à Bruxelles : ce que l'on sait

Quatre jours après l'arrestation de Salah Abdeslam, la capitale belge a été touchée par deux attentats revendiqués par l'Etat islamique. Le bilan provisoire est d'au moins 31 morts et 270 blessés. La France a déjà annoncé des mesures de sécurité, dont la mobilisation de 1.600 policiers supplémentaires.

« L’année dernière, c’était Paris. Aujourd’hui, c’est Bruxelles », a déclaré François Hollande ce jour à 17h30 depuis l’ambassade de Belgique à Paris dans le sillage des deux attentats qui ont fait 31 morts et plus de 270 blessés dans une station de métro du centre ville de la capitale belge et dans son aéroport de Zaventem ce matin. Les deux attaques, menées avec des explosifs, ont été revendiqués dans l’après-midi par l’Etat islamique, via son agence de presse Amaq. Dix français ont été blessés, dont quatre grièvement, selon le ministère des Affaires étrangères.

A l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, vers 8 heures, deux explosions ont retenti dans le grand hall. Le bilan est actuellement de 11 morts et d’une centaine de blessés. Selon plusieurs témoignages, un homme a crié en arabe juste avant la première explosion. Deux kamikazes ont perdu la vie et un troisième suspect est en fuite. Autre information dévoilée par les autorités belges : des explosifs ont été retrouvés à proximité du site de l’explosion. L’aéroport a immédiatement été fermé et les vols à destination de Bruxelles sont déroutés vers d’autres aéroports.

Une heure après les attentats de l’aéroport, peu après 9 heures, une autre explosion s’est produite. Cette fois, c’est la station de métro de Maelbeek qui est touchée. La déflagration a lieu au coeur du quartier qui regroupe les institutions européennes : la station est juste en face des bureaux de la Commission européenne à l’aide humanitaire et à la protection civile. Le Centre de crise mis en place par le ministère de l’Intérieur annonce un bilan provisoire d’au moins 20 morts et d’environ 130 blessés dans le métro.

La Belgique est désormais repassée à son niveau d’alerte maximale (niveau 4). Les transports en commun ont été temporairement fermés ainsi que les gares ferroviaires bruxelloises. Toutefois, une réouverture partielle des gares, des lignes de bus et des lignes de métro a été annoncée à 16 heures. En revanche, les Thalys et Eurostar ont été annulés pour la journée. Dans le reste de la ville, certaines universités bruxelloises ont été fermées suite à une alerte à la bombe près de l’Université libre de Bruxelles. De plus, la centrale nucléaire de Tihange (Engie) a été partiellement évacuée à la demande des autorités belges. Cependant, la centrale continue sa production d’électricité. Enfin, le ministre de l’Intérieur belge, Jan Jambon, a annoncé trois jours de deuil national pour les victimes.

En France, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé le déploiement de 1.600 policiers et gendarmes supplémentaires. Les aéroports et autres infrastructures de transport ainsi que la frontière franco-belge recevront des renforts. Précisons que la frontière n’est pas fermée. Par ailleurs, l’Allemagne et les Pays-Bas ont également renforcé les contrôles le long de leurs frontières avec la Belgique.

Selon le procureur du Roi, Frédéric Van Leeuw, Khalid et Ibrahim El Bakraoui sont deux des kamikazes. Khalid Barakoui a été identifié comme étant le kamikaze du métro. Quant à son frère, Ibrahim, il serait l’un des kamikazes de l’aéroport, alors que l’identité de son complice demeure inconnue. Les frères El Bakraoui cumulent tous les deux des condamnations pour des vols avec violences commis avec des kalachnikovs. De plus, Khalid El Bakraoui aurait loué un appartement à Charleroi qui a accueilli l’un des commandos responsables des attentats de Paris. Un autre suspect, Najim Laachraoui, est toujours activement recherché par les autorités belges. Ce dernier est également soupçonné d’être l’artificier des attentats de Paris car son ADN a été retrouvé sur du matériel explosif utilisé au Stade de France et au Bataclan.

La question d’un lien avec Salah Abdeslam se pose donc. Ce dernier est l’un des auteurs-présumés des attaques du 13 novembre, et a été arrêté quatre jours avant les attentats de Bruxelles. Il semblerait que ce dernier ait passé ces quatre derniers mois caché à Bruxelles dans son quartier de Molenbeck. Et ce, malgré une immense chasse à l’homme qui s’était déroulée fin novembre. L’ADN de Laachraoui a été retrouvé dans un appartement à Schaerbeek (une des communes de Bruxelles) utilisé par Abdeslam. Autre élément qui suggère un lien entre Abdeslam et ces attentats : le testament d’Ibrahim El Bakraoui, retrouvé par la police dans une poubelle. Dans ce document, Ibrahim admet se sentir « cerné de toutes parts » et affirme sa crainte de se voir « incarcéré comme Salah Abdeslam». 

Benjamin Alcaïde

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