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Risques industriels et environnementaux

Chute de hauteur : les chantiers BTP marseillais épinglés

Dans le cadre de la campagne nationale de prévention sur les chutes de hauteur lancée par le ministère du Travail en 2014, la Direccte Paca organise dans chaque département de la région des journées de contrôle '' coups de poing'', pour déceler les mesures de sécurité non respectées.

Une chute de hauteur toutes les cinq minutes, c’est ce que l’on référence en France sur les chantiers de construction.Soit 22.745 accidents avec arrêt de travail par an. Les chutes de hauteur constituent la première cause d’accidents graves et mortels dans le secteur du BTP, avec deux décès sur trois. Elles sont responsables de 25% des invalides de la branche. Dans les Bouches-du-Rhône, 9 accidents graves, dont un mortel, ont été comptabilisés depuis le début de l’année.

« Ces accidents sont souvent liés à l’implication insuffisante des maîtres d’ouvrage, à la sous-estimation du risque par les entreprises, aux pratiques de sous-traitance, à l’absence ou la non conformité des protections ainsi qu’aux problèmes de formation des salariés », explique Vincent Tiano, directeur du travail à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) – Unité territoriale des Bouches-du-Rhône.

Vérification et prévention. Les mesures de sécurité sont trop peu souvent observées, comme l’ont constaté les inspecteurs et contrôleurs du travail au cours des journées  »coup de poing » organisées en avril et en juin. Lors de la dernière journée dans le département des Bouches-du-Rhône, sur 106 chantiers, 168 infractions à la prévention du risque de chute de hauteur ont été observées. « Les principales non conformités concernent les protections en périphérie des surfaces de travail (balcons, toiture, étages en construction), les accès et le travail sur échelle, reprend le directeur du travail. En ce qui concerne les entreprises de second œuvre, on observe que les échelles sont principalement utilisées comme poste de travail alors que le code du travail interdit cette utilisation qui était responsable, en 2008, de 36,7% des chutes de hauteur. » 

Des rappels à l’ordre ont été envoyés et 32 chantiers ont fait l’objet d’une décision d’arrêt temporaire des travaux. « Peu d’infractions ont été sanctionnées par des mesures coercitives, souligne Vincent Tiano. La plupart du temps, les entreprises remédient instantanément aux irrégularités. Nous profitons de notre présence sur les lieux pour engager un dialogue pédagogique au sujet de la prévention. » Deux nouvelles journées de contrôles seront organisées d’ici la fin de l’année.

Caroline Albenois

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