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Sûreté et sécurité

Beauvau de la sécurité : les mesures à retenir du discours d’Emmanuel Macron

Hausse des effectifs de la police sur le terrain, augmentation du budget de l’Intérieur, dépôt de plainte en ligne… Sous des allures de campagne présidentielle, le chef de l’État a annoncé ses mesures devant un parterre de policiers et d’élus.

Le Beauvau de la sécurité s’est clôturé par un discours d’Emmanuel Macron mardi 14 septembre à l’académie de police de Roubaix. À l’approche des présidentielles, le chef de l’État a énuméré un ensemble de mesures concernant les forces de l’ordre. Résultat de sept mois de discussion, ces annonces abordent certains changements en ce qui concerne le schéma du maintien de l’ordre, les réponses pénales ou encore les moyens d’action et les contrôles internes. Bilan de ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron.

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Dans son discours de clôture du Beauvau, Emmanuel Macron a annoncé doubler les effectifs de la police et la gendarmerie sur le terrain.
© Police Nationale

Des sanctions contre le squattage 

Lors de son discours de clôture du Beauvau de la sécurité, Emmanuel Macron a affirmé vouloir instaurer des amendes pénales forfaitaires « pour l’occupation illicite de terrains par les gens du voyage » et « les occupations illicites des halls d’immeuble ».

Vers une modernisation numérique de la police

En ce qui concerne la cybermenace, le chef de l’État a évoqué une loi de programmation pour la sécurité intérieure, prévue pour le début de 2022, visant à « penser la police et la gendarmerie de 2030 ». Cette loi « devra être la loi de modernisation numérique du ministère de l’intérieur » pour « faire face aux nouvelles formes de délinquance qui pullulent dans l’espace numérique, les escroqueries digitales et la cybercriminalité ». 

1,5 milliard d’euros supplémentaires

Autre mesure importante, le ministère de l’intérieur va bénéficier d’une augmentation de son budget de près de 1,5 milliard d’euros, dont 500 millions d’euros dédiés à l’application des premières mesures du Beauvau de la sécurité. En parallèle, le président souhaite « doubler en dix ans » la présence de policiers et gendarmes sur le terrain. 

Une réorganisation des forces de l’ordre

Dans cette optique, « il faut dégager les policiers des tâches administratives en développant les missions des personnels », mais aussi « réexaminer le temps de travail pour renforcer la capacité des unités de terrain. Les cycles horaires sont devenus illisibles en la matière » a déploré Emmanuel Macron, réclamant au ministre de l’intérieur de conduire les discussions sur les cycles horaires afin qu’elles soient prêtes d’ici le 1er janvier 2022.

Une caméras-piéton par patrouille

Toujours en ce qui concerne les policiers sur le terrain, ces derniers se verront dotés d’une caméra individuelle d’ici à la fin de 2022, et plus précisément d’une caméra-piéton par patrouille. « 15 000 ont déjà été déployées, 15 000 restent à déployer et le seront d’ailleurs dans les prochaines semaines ».

50 000 réservistes supplémentaires

Toujours en termes d’effectifs, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’une réserve opérationnelle de la police rassemblant 30 000 réservistes. Quant à la réserve de la gendarmerie nationale, elle comptera 20 000 personnes supplémentaires.

Un système de dépôt de plaintes en ligne

Pour désengorger les commissariats et faciliter les procédures, le président a révélé l’instauration d’un dispositif de « plaintes en ligne dès 2023 ». « Pas seulement la préplainte, comme c’est le cas aujourd’hui. Je souhaite qu’au-delà des femmes victimes de violences toutes celles et tous ceux qui veulent porter plainte soient mieux accueillis, ce qui suppose tout à la fois former et continuer à mieux aménager nos commissariats et nos brigades ».

Une instance de contrôle parlementaire de la police

Enfin, le président a réclamé la mise en place d’une instance de contrôle parlementaire des forces de l’ordre.  « Je proposerai aux présidents des chambres parlementaires, sur le modèle de la délégation parlementaire au renseignement, de créer une instance de contrôle parlementaire des forces de l’ordre qui pourra procéder à l’évaluation de leur action ». Cette annonce fait suite aux critiques visant l’IGPN et l’IGGN, soit la police et la gendarmerie, dont les rapports s’avéreront désormais « publics ». De quoi limiter les bavures…

Ségolène Kahn

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