Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Bassins de la Seine : dispositif anti-sécheresse activé

Chaque été, les riverains du bassin de la Seine ne manquent pas d’eau potable, les agriculteurs ne subissent pas les dégâts de la sécheresse. Tout cela est rendu possible grâce à l’EPTB Seine Grands-Lacs qui veille à réguler les débits de nos rivières, avec des déplacements de volumes d’eau titanesques.

Le débit de nos cours d’eau est irrégulier, et selon les saisons, il est en proie à de grandes variations qui provoquent crues et inondations en période de froid, asséchement des territoires avec la chaleur. Alors que l’été tant attendu par les Français fait enfin son apparition, avec lui commence la saison sèche. Ce qui influe sur le débit de nos rivières qui faiblit significativement et entraîne l’assèchement du bassin. Avec un impact menaçant l’agriculture et les activités industrielles mais aussi l’alimentation en eau potable et, en règle générale, tout notre écosystème. C’est pourquoi, chaque été depuis 1969, date de sa création, l’Etablissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs, entame sa mission de soutien des débits de la Seine, de la Marne, de l’Aube et de l’Yonne. Cet établissement public interdépartemental s’est vu confier la gestion de quatre lacs-réservoirs du bassin de la Seine représentant Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Avec une capacité de 800.000.000 m3, ces bassins ont pour fonction de recueillir l’eau écrêtée venant des crues d’hiver et de printemps, puis de complémenter les débits trop faibles d’été et d’automne.
Le dispositif anti-sécheresse qui a été activé depuis une semaine, consiste en une phase dite de soutien d’étiage, ou de restitution. En été et en automne, lorsque les pluies sont rares, le débit naturel des rivières est insuffisant au regard de l’ensemble des besoins en eau, en particulier la production d’eau potable. Il s’agit donc de reverser dans les rivières, l’eau qui avait été stockée dans les lacs-réservoirs durant l’hiver. Cette mise en œuvre s’effectue de manière parcimonieuse durant le mois de juin, puis s’intensifie au long de l’été afin d’atteindre son maximum à partir du mois d’août. A raison d’un débit vertigineux de 60 m3/s, soit l’équivalent de 80% du débit de la Seine pendant les années les plus sèches. Cette phase peut se prolonger jusqu’en octobre, voire au-delà s’il en est nécessaire. À la fin de cette période, les lacs réservoirs sont de nouveau aptes à prélever l’eau durant la saison humide qui s’annonce.
Tout cela est rendu possible grâce à la phase de remplissage qui est effectuée en hiver et au printemps, lors de la saison humide, c’est l’écrêtement des crues. Une partie de l’eau des rivières y est dérivée et stockée dans les lacs-réservoirs afin de minimiser les risques de crues et d’inondations qui surviennent durant cette période. Ce qui permettra la phase de restitution en été et en automne. De la Bourgogne à l’Ile-de-France et jusqu’en Champagne, cette fonction régulatrice adoptée depuis presque un demi-siècle, est une condition sine qua non au maintien de l’équilibre économique et environnemental du bassin de la Seine, qui sans elle, subirait le caprice des changements climatiques avec des inondations et des périodes de sécheresse dévastateurs.

Ségolène Kahn

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