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Sûreté et sécurité

Baisse de la mortalité routière, et si les chiffres n’étaient qu’un leurre ?

Les accidents mortels ont baissé de 39,6% selon le rapport de mars 2020 de la Sécurité routière. Une bonne nouvelle ? Pas tout à fait si l’on prend en compte la forte réduction du trafic global.

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Si le nombre d’accidents mortels a diminué, les infractions pour excès de vitesse a augmenté de 12%.
© Takahiro Tagushi / Unsplash

En mars, 154 personnes sont décédées sur les routes de France contre 255 en mars 2019. Soit une diminution de 39,6%. Cette information issue du rapport de la Sécurité routière devrait nous réjouir. Face à ces chiffres inédits, autorités et associations s’interrogent toutefois sur la véritable signification de cette baisse… D’autant que certaines données liées à la sécurité routière comme le nombre d’infractions, ne baissent pas. 

Une baisse de la mortalité

Outre la diminution du nombre de morts, on relève également une baisse du nombre d’accidents corporels qui passe de 4 298 en mars 2019 à 2 443 en 2020 (-43,2 %). Idem pour le nombre de blessés, passant de 5 326 en mars 2019 à 2 965 personnes cette année (-44,3 %).

Des déplacements réduits

Reste que, proportionnellement, au nombre de personnes qui ont cessé de prendre le volant, la sinistralité se révèle élevée. Pour le ministère de l’Intérieur, elle « s’inscrit dans le contexte de la mise en place du confinement à partir du 17 mars qui a bien évidemment fortement réduit l’ensemble des déplacements ». 

« Des chiffres en trompe-l’œil »

 « Ce sont des chiffres en trompe-l’œil » prévient David Julliard, adjoint au délégué à la sécurité routière qui considère que, comparé au trafic, le volume s’avère « supérieur à ce qu’on attendait ». 

Excès de vitesse en hausse

Mais il y a plus inquiétant encore. Certains automobilistes profitent de la situation pour faire fi du code de la route. Ainsi les excès de vitesse supérieurs à 50 km/h explosent. Entre le 30 mars et le 5 avril, les radars ont enregistré une hausse de 12 % de ce type d’infractions, comparé à la semaine qui a précédé le confinement.

«Un sentiment de désinhibition »

« Certains automobilistes ont un sentiment de désinhibition dû à la fluidité du trafic » déplore David Juillard. Or ces prises de risque sont « susceptibles d’accroître le nombre de blessés conduits dans les services d’urgence hospitaliers dans le contexte d’une extrême mobilisation des personnels de santé », met en garde la Sécurité routière dans un communiqué.

Ségolène Kahn

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