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Sûreté et sécurité

Avec le drone d'Eznov, nul besoin de savoir piloter pour prendre des images aériennes

A la rentrée prochaine, ce constructeur français va lancer un drone trimoteur couplé à un smartphone afin d'automatiser les prises de vue aériennes. La programmation des missions se fait très facilement, du bout du doigt, avec l'application conçue par Eznov. Cet engin volant intéresse les services de sécurité et de secours mais aussi les opérateurs de drones ainsi que les professionnels en charge d'inspecter des sites ou des bâtiments.

Besoin de prendre une photo aérienne en cas d’incendie ou d’inspection de site ? La jeune société française Eznov, basée à Metz (Moselle) qui conçoit, développe et fabrique des robots aériens, a la solution avec le drone trimoteur Ez Manta. « Il s’agit du premier drone au monde à trois moteurs orientables, fait valoir Eric Laurent (47 ans), PDG de l’entreprise. Notre appareil a pour particularité d’être entièrement autonome, très simple d’utilisation et de fournir des photos et une cartographie immédiatement après le vol. » Ancien directeur marketing, ce quadragénaire a cofondé EZnov avec Thomas Legrand, directeur R&D. Ce jeune ingénieur Supelec d’une trentaine d’années avait précédemment monté sa propre société spécialisée dans les systèmes de stabilisation pour les hélicoptères radiocommandés. A l’instar d’Éric Laurent, c’est aussi un passionné de modélisme. Ce qui les a conduits, en 2014, à lancer une entreprise commune afin de concevoir, développer et commercialiser un robot aérien à usage professionnel baptisée EZ Manta (raie Manta).

Ce drone se démarque grâce à sa très grande simplicité d’utilisation. Nul besoin de savoir piloter robot volant pour prendre des prises de vue aériennes. A l’aide de l’application disponible sur le smartphone fourni avec le drone, l’utilisateur planifie la mission qui sera accomplie de manière automatique par le drone. Le principe est simple. Du bout du doigt, l’utilisateur trace sur une carte numérique la zone à patrouiller mais aussi les endroits qu’il doit éviter. Ensuite, il saisit l’altitude du vol, la qualité des prises de vue et le pourcentage de chevauchement des images. Une fois les données saisies, on glisse le smartphone à l’intérieur du drone afin de lui donner une intelligence et un appareil photo .

L’engin est fourni avec une télécommande comportant un seul bouton pour le décollage, le mise en pause et le retour immédiat du drone. Pour connaître en temps réel la position de l’aéronef, la télécommande se connecte à une tablette sur laquelle l’application a été téléchargée. Une fois que le drone est au sol, il suffit de retirer le smartphone pour consulter la ou les photos qui composent la cartographie de la zone. Si l’une d’elles est à refaire ou demande plus de précision, il suffit d’ordonner en seul clic au drone de refaire la prise de vue. Grâce à cette machine, les services de secours disposent très rapidement d’une vue aérienne de la situation et peuvent bien sûr zoomer sur chacune des images qui composent la mosaïque vignettes.

À cette simplicité de programmation des missions, s’ajoute un système de stabilisation particulièrement performant. Ce qui vaut au drone de décoller comme un hélicoptère puis de poursuivre sa route en volant à l’horizontal comme un avion. Et ce, quel que soit le dénivelé du terrain. « Le drone peut même rester en vol stationnaire sur une pente inclinée », souligne Eric Laurent qui adresse plusieurs applications. Outre les services de sécurité et de secours, l’EZ Manta intéresse les opérateurs de drones mais aussi les professionnels du BTP, de l’industrie ou de l’assurance qui accomplissent des missions d’inspection de sites industriels, de bâtiment ou d’ouvrages d’art nécessitant une prise de vue aérienne.

L’entreprise maîtrise en interne toute la chaîne de compétences depuis l’électronique jusqu’à la mécanique en passant par la partie logicielle. Deux brevets ont été déposés. Pour se mouvoir, le drone dispose de trois moteurs mobiles et indépendants. « Il affiche une autonomie de vol d’une demie heure environ », indique le PDG qui espère commercialiser son drone à la rentrée 2016. D’ici là, l’engin volant sera en tests tout cet été.

Pour financer ces développements, l’entreprise, qui compte 5 salariés dont 2 ingénieurs, s’est appuyée sur ses fonds propres et sur différents prêts comme ceux dédiés à l’innovation obtenus auprès de BPIfrance. Trois ans ont été nécessaires pour développer ce produit, sans compter les cinq années de recherche préalables réalisées par Thomas Legrand. « Nous sommes actuellement en cours de levée de fonds », indique Eric Laurent qui compte commercialiser son drone à un prix attractif pour les professionnels.

Eliane Kan

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