Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Sûreté et sécurité

Après le téléphone connecté, la maison connectée, la voiture connectée … le corps connecté ?

Alors que l’Internet des objets (IoT) évolue pour devenir ''l’Internet du nous'', les experts en sécurité de Kaspersky Lab font équipe avec l’association suédoise de biohackers BioNyfiken afin d’étudier les réalités d’une connexion de notre propre corps à Internet.

Naguère confinés dans les superproductions hollywoodiennes et les romans de science-fiction, l’attrait des êtres humains pour les technologies capables d’encenser leurs capacités ne cesse de croître. Grâce à l’invention et à l’adoption répandue d’implants tels que les stimulateurs cardiaques, les pompes à insuline, les prothèses auditives ou les stimulateurs cérébraux profonds, le monde se remplit d’êtres humains qui pourraient être considérés en partie comme des machines.
Cependant, l’actualité récente rapporte l’existence d’une nouvelle génération d’êtres humains qui se font greffer des technologies dans le corps, non pour des raisons médicales, mais simplement pour plus de confort au quotidien. Des implants intelligents leur permettent ainsi de commander l’ouverture de portes, d’effectuer des achats ou d’accéder à des systèmes informatiques d’un simple geste de la main. La question se pose alors de savoir si, dès lors que nous confions à notre corps des volumes croissants de données personnelles susceptibles d’être piratées, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. BioNyfiken, une association suédoise de bio hackers, est en pointe dans la normalisation et la démocratisation du  »puçage », c’est-à-dire l’implantation de puces sous la peau. Ses membres n’y voient guère de différence avec le port d’une boucle d’oreille ou d’un tatouage. En effet, ils estiment que de plus en plus de personnes choisiront de se faire implanter des composants fonctionnant avec la technologie NFC de communication sans contact et renfermant diverses informations.
« La tendance dans l’Internet des objets est de créer des produits et de les mettre rapidement sur le marché. La sécurité n’est souvent envisagée qu’après-coup, si tant est qu’elle le soit. De même, bien que les implants bioniques aient été de tous temps un thème de science-fiction, rares sont les réflexions sur ce qu’ils impliquent dans la vie quotidienne : que se passe-t-il si je conserve mes clés et mes codes sous ma peau ? Est-ce que quelqu’un peut les cloner en me serrant la main ? Va-t-on me pister dans tous mes déplacements ?, s’interroge Patrick Mylund Nielsen, chercheur senior en sécurité chez Kaspersky Lab. Le mot “Nyfiken” veut dire “curieux” en suédois, et c’est précisément ce que nous sommes par rapport aux réponses à ces questions. »
« La technologie est déjà là, souligne Hannes Sjoblad, l’un des fondateurs de BioNyfiken. Nous voyons une communauté de plus en plus nombreuse expérimenter l’implantation de ces puces, qui permettent à leur porteur d’effectuer avec rapidité et facilité les tâches quotidiennes les plus diverses, par exemple pour accéder à des bâtiments, déverrouiller des appareils personnels sans code PIN ou donner accès en lecture à divers types de données stockées. Je considère le décollage de cette technologie comme un nouveau moment clé dans l’histoire des interactions entre l’être humain et l’ordinateur, tout comme l’a été la première interface utilisateur graphique ou le premier écran tactile. L’identification par le toucher est naturelle et innée chez l’être humain, contrairement à la saisie d’un code PIN ou d’un mot de passe. Or, chaque objet supplémentaire que nous devons porter sur nous pour nous identifier, qu’il s’agisse d’un porte-clés ou d’une carte magnétique, ne constitue qu’un encombrement de plus dans notre vie. C’est pourquoi nous jugeons essentiel de collaborer avec d’éminents experts en sécurité qui comprennent véritablement la technologie pour nous aider à en analyser les risques. »
En complément de ses recherches aux côtés de BioNyfiken, Kaspersky Lab co-organisera des événements avec la communauté des biohackers en Suède et à travers l’Europe, autour des thèmes de la sécurité et du respect de la vie privée. Il existe déjà un certain nombre d’immeubles high-tech en Suède, à l’image de l’Epicenter qui accueille des entreprises pionnières où les implants NFC sont régulièrement utilisés pour diverses activités en remplacement de différents objets. « Personnellement, j’aimerais ne pas être pucé. Je comprends cependant que le progrès technologique ne peut pas être freiné et il existe des innovateurs qui sont prêts à tester les limites de la technologie en réalisant des expériences sur leur propre corps, remarque Eugène Kaspersky, PDG de Kaspersky Lab. Je préfèrerais juste qu’ils le fassent en connaissance de cause et en ayant la sécurité à cœur plutôt que de rajouter celle-ci a posteriori, comme c’est si souvent le cas. »

Erick Haehnsen

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