Bien des gardes du corps ont été sacrifiés lors d’attaques terroristes. L’année dernière, c’est Franck Brinsolaro, en charge de la sécurité du célèbre dessinateur Charb qui est tombé à ses côtés lors de la tuerie dans les locaux du magazine satirique Charlie Hebdo. Souvenons-nous aussi des actes héroïques des agents de sécurité du Bataclan qui, le soir du funeste concert des Eagles of Death Metal le 13 novembre dernier, ont ouvert les issues de secours au moment du massacre. L’un d’eux, prénommé Didi, a fait preuve d’un sang-froid exemplaire lorsqu’il a fallu évacuer les victimes et leur administrer les premiers soins. Cependant, une grande frustration demeure chez les agents de sécurité et gardes du corps. En effet, s’ils ont été formés pour sécuriser des lieux, ils ont pris conscience qu’ils n’étaient pas assez préparés à une attaque terroriste d’une telle ampleur.
D’où un branle-bas de combat chez certains instituts de formation qui, désormais, proposent des modules pédagogiques aux gardes du corps souhaitant apprendre à réagir en cas d’acte terroriste. En témoigne IFS21 Consulting, un centre de formation militaire privé, qui dispense des formations pour intervenir dans des territoires sensibles, susceptibles de subir des actes de guerres ou des menaces terroristes. Avec ses deux centres situés à Nevers (58) et au Texas (Etats-Unis), l’organisme forme entre 200 et 300 candidats au métier d’agent de protection rapprochée. Mais c’est au camp d’entraînement de Houston au Texas que les formations de haut niveau s’effectuent pour ceux qui souhaitent apprendre à opérer en territoires sensibles.
Apprendre à se défaire de menottes, à garder son calme, parer une attaque dans une voiture, poser un garrot lors d’une hémorragie, repérer un véhicule piégé, comprendre les mécanismes d’un attentat suicide, évacuer un véhicule cerné par une foule menaçante… Ceci n’est pas le résumé d’un film d’espionnage hollywoodien mais le contenu de quelques modules du programme que dispense la formation aux attaques terroristes d’IFS21 Consulting. Sur place, le stagiaire, qui aura dû attester au préalable d’un casier judiciaire vierge, suivra une formation pour un déploiement immédiat en milieux hostiles ou semi-hostiles durant une période d’une à quatre semaines à raison de 10 à 12 heures par jour. Avec un prix d’entrée de 1.900 euros pour 6 jours, allant jusqu’à 5.990 euros pour une formation de niveau 2 intensive d’un mois. De quoi parer à toutes les éventualités…
Ségolène Kahn
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