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Sûreté et sécurité

Coronavirus : une partie de la France entre dans le couvre-feu

Hier soir, le président de la République a annoncé l'instauration de du couvre-feu à partir de 21 heures en Île-de-France et dans huit métropoles. Objectif : endiguer la propagation dans les zones les plus touchées de l'épidémie de la Covid-19.

Lors d’une interview sur TF1 et France 2 hier soir, Emmanuel Macron a annoncé l’instauration du couvre-feu. Cette mesure vise à endiguer la vague de l’épidémie de Covid-19. Dès samedi 17 octobre, le couvre-feu va s’appliquer en Île-de-France et dans huit métropoles : Aix-Marseille, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Rouen, Saint-Étienne et Toulouse. Depuis la rentrée, la reprise de l’épidémie touche en priorité ces zones densément peuplées. En clair, cette mesure radicale concerne environ 20 millions de personnes. L’exécutif espère que le couvre-feu réduira les moments de convivialité dans la sphère privée. Lesquels sont considérés comme « vecteurs d’accélération » du virus.

Réduire la propagation du virus mais pas l’activité économique

« L’objectif, c’est de pouvoir continuer à avoir une vie économique. Que les écoles, les lycées et les universités soient ouverts. Que nos concitoyens puissent travailler tout à fait normalement. Et qu’il puisse y avoir une vie sociale, même restreinte », a expliqué le président de la République. A Nice et en Guyane, plusieurs communes avaient adopté des couvre-feux provisoires au printemps dernier. Objectif : faire baisser à 3 000 ou 5 000 « les 20 000 nouveaux cas par jour ». Et à 10 % ou 15 % les patients atteints du Covid-19 en réanimation, contre 32 % aujourd’hui.

Jusqu’à six semaines

Le cadre juridique du couvre-feu s’adosse à la mise en place de l’état d’urgence sanitaire. Créé à l’occasion de la pandémie, ce régime d’exception a perduré du 23 mars 2020 au 10 juillet 2020. Et ce, sur la majorité du territoire jusqu’au 17 septembre pour la Guyane et Mayotte. En entrant de nouveau en vigueur ce week-end, il ne peut durer qu’un mois sur la base d’indicateurs sanitaires dégradés. Seul un accord de l’Assemblée nationale et du Sénat peut le proroger et fixer sa durée. En tenant compte de l’avis éclairé du Conseil scientifique sur la situation épidémique. M. Macron souhaite que le gouvernement négocie au Parlement de prolonger le couvre-feu jusqu’au 1er décembre. Au final, cette mesure durera probablement six semaines. « C’est le temps qui nous paraît utile », a indiqué le président de la République.

Des situations locales différenciées

Une fois prononcé, l’état d’urgence sanitaire offre toute une palette d’outils au gouvernement pour fermer les établissements recevant du public. Ou réglementer, voire interdire, les rassemblements et déplacements jusqu’au confinement total. Certes, l’état d’urgence sanitaire s’applique bien à tout le territoire national. En revanche, les préfets de départements pourront, en fonction de la situation sanitaire, choisir quelles dispositions appliquer. Selon la circulation du virus, ils pourront donc pousser les curseurs de façons différenciées. Dans deux semaines, le couvre-feu pourrait ne pas porter ses fruits dans les zones concernées. En ce cas, le gouvernement envisagerait des clauses de revoyure, rapport le service politique de France Télévisions. Le couvre-feu pourrait alors commencer à 20 heures, voire 19 heures.

1 500 euros d’amende en cas de récidive

Comme pour le non-port du masque, le gouvernement prévoit une amende de 135 euros pour non-respect du couvre-feu. Et même 1 500 euros en cas de récidive. Le chef de l’État a ajouté que les forces de police seront mobilisées de manière proportionnée et localement. Bien sûr, le président de la République a prévu des exceptions. Pour se rendre ou rentrer du travail ou en cas d’urgence. Dans les zones où le couvre-feu s’applique, il faudra donc être chez soi à 21 heures dès samedi. « Les cinémas, théâtres, restaurants et autres commerces fermeront pour cette heure-là », a précisé Emmanuel Macron. Néanmoins, comme durant le confinement, des exceptions seront possibles. Notamment « pour toutes celles et ceux qui rentrent du travail après 21 heures ou qui travaillent de nuit ». Ou « pour tous ceux qui auront une urgence sanitaire. ll n’y aura pas d’interdiction de circuler mais une stricte limitation aux heures du couvre-feu. »

Erick Haehnsen

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