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3ème Gala de la sécurité : les carences technologiques remettent l’homme au cœur de la sécurité

Pour sa troisième édition, le Gala de la sécurité organisé par l’Agora des directeurs de la sécurité a mis en lumière le maintien de l’homme au cœur de la technologie sécuritaire pour la rendre plus efficace et évolutive.

Les responsables de la sécurité envisagent l’avenir avec sérénité. Pour sa troisième édition, le Gala de la sécurité, organisé le 18 mars dernier par l’Agora des directeurs de la sécurité, a entériné le fait que la technologie ne supplantera pas l’homme. Devant près de 300 invités, les participants de la table ronde intitulée Les innovations technologiques adaptées à l’humain, ont démontré les carences d’une technologie non asservie à l’individu.

Même si la télésurveillance capte en 2014 plus de 50% du chiffre d’affaires de la surveillance, celle-ci n’est efficace que « si l’homme lui indique ce qu’elle doit surveiller, insiste Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers. L’homme est le maillon fort de la chaîne sécuritaire car lui seul sait analyser une situation, établir un diagnostic et traiter le problème. Il doit donc être le cœur de la technologie. » Alain Bauer en tient pour preuve que l’informatique nord-américaine n’a pas su déjouer les manœuvres des terroristes des attentats du 11 septembre 2001.

Tout récemment, il semble que ce sont les pilotes du Boeing 777 de la Malaysia Airlines disparu qui ont coupé les instruments de contrôle. « Le problème vient de la multiplication des risques, souligne Christian Aghroum, directeur de la sécurité d’un groupe basé en Suisse. De plus, les directions des systèmes d’information (DSI) captent les budgets destinés aux Responsables de la Sécurité des systèmes d’information (RSSI). » Ce à quoi Thierry Delville, directeur des services techniques et logistiques de la préfecture de Police de Paris, rétorque que « la technologie doit évoluer avec son temps. Tandis qu’Hervé Guillou, président du Conseil des industries de la confiance et de la sécurité, complète : « Les technologies de surveillance existent mais, n’étant pas obligatoires, elles sont souvent négligées par les entreprises. Il faut que les entreprises françaises acceptent de budgéter leur sécurité car celle-ci est une valeur ajoutée pour leurs clients. Si la France avait un ministre de la Sécurité, elle serait mieux armée contre la concurrence. »

Dans la salle, un responsable de la banque HSBC confirme la pertinence de cette démarche : « Notre groupe, qui connaît des attaques informatiques quotidiennes, traite la sécurité comme un sujet sensible, déclare-t-il. Aussi, sur 254. 000 salariés, en consacre-t-il 30.000 à veiller sur sa sécurité. » Un exemple à méditer.

Michel Grinand

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