Gestes répétitifs, port de charges lourdes… pour encourager les opérateurs de l’industrie agroalimentaire à adopter les bonnes postures, et ainsi endiguer les TMS, la start-up finistérienne E-mage in-3D a conçu une combinaison intelligente. Constellée de capteurs, elle fait office de seconde peau et analyse les mouvements du porteur afin de détecter les gestes ou les postures susceptibles de générer des troubles musculosquelettiques (TMS). Confectionnée dans les ateliers du champion quimpérois du textile Amor Lux, la combinaison vient d’être dévoilée à l’occasion de la 23e édition du Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire, qui s’est tenue du 12 au 14 mars à Rennes.
Une aventure bretonne
Experte en réalité virtuelle, la start-up de Camaret-sur-Mer (29) a travaillé deux ans au développement numérique de ce prototype, en s’inspirant des technologies du cinéma de synthèse et des jeux vidéo. Ses auteurs, David Pliquet, ingénieur, et Richard Roussel, docteur en vision par ordinateur et image de synthèse, ont noué un partenariat avec le fabricant Armor Lux à la fois pour développer la combinaison et pour la commercialiser. En s’appuyant sur Armor Tech, sa cellule de recherche et développement technologique sur le textile, Amor Lux a donc pris en charge la réalisation de la partie textile dans ses ateliers de confection. En résulte une tenue évoquant celles des cascadeurs de cinéma, en coton-élasthanne, dont les coutures ont été dessinées pour épouser les formes du corps.
Analyse des données
Sur chaque articulation a priori sollicitée durant l’effort se situent des capteurs qui transmettent, via WiFi, toutes les données relatives aux postures de l’opérateur, comme l’angle et l’inclinaison des membres selon le mouvement. Ces informations alimentent ensuite un ordinateur qu’un ergothérapeuthe va analyser. A partir de ces données, ce dernier pourra corriger certains gestes ou adapter le poste de travail. Et la start-up bretonne de nourrir l’ambition de se positionner au-delà du secteur de l’agro-alimentaire. Une fois la combinaison testée dans les ateliers d’Armor Lux, elle sera proposée à la clientèle du fabricant qui compte, notamment, Eiffage, La Poste, Leroy-Merlin ou encore la SNCF.
Ségolène Kahn
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